Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: Des combats au sommet . Lun Fév 08 2021, 23:02
Des combats au sommet
Parmi les faits d’armes de la Libération, les combats méconnus de la vallée Blanche, dans le massif du Mont Blanc, ont vu l’armée française renaissante vaincre dans des conditions extrêmes un adversaire déterminé à ne rien céder.
La progression alliée vers le Nord par la vallée du Rhône, suite au débarquement d’août 1944 en Provence, rejette les troupes de l’Axe sur les crêtes alpines.
Alors que de durs combats se déroulent en Italie, les Gebirgsjäger allemands (équivalents des chasseurs alpins français) et leurs alliés fascistes reçoivent pour mission de couvrir leurs forces opérant en Italie face aux troupes alliées.
Une percée de ces dernières ferait s’effondrer le front.
Ne disposant pas des troupes suffisantes, les Alliés laissent un mince rideau de couverture dans les Alpes durant l’hiver 1944-1945.
C’est dans ce contexte que renaît la 27e division alpine (DA), que les forces françaises de l’intérieur (FFI) locales rejoignent en nombre.
Parmi ces hommes, nombreux sont ceux qui ont combattu en 1940 au sein de l’armée des Alpes.
Dans le secteur du Mont Blanc les combats les plus hauts d’Europe vont se dérouler.
Le bataillon du Mont-Blanc, unité fraîchement créée par amalgame des FFI de la haute vallée de l’Arve, a récemment libéré Chamonix.
Sa section d’éclaireurs-skieurs (SES) occupe la position du col du Midi, située sur le versant Sud de la vallée Blanche, 2 500 m au-dessus de la ville.
Un téléphérique relie la SES à la vallée en contrebas.
Face à ces soldats de montagne aguerris, se trouvent les chasseurs alpins de la 5e division de montagne allemande.
Service du canon de 75 mm.
Refuge italien du Torino
Ils sont installés au refuge italien du Torino, quatre kilomètres plus au sud-est.
Eux aussi sont reliés à l’Italie par un téléphérique.
Les Gebirgsjäger ne veulent pas se contenter de tenir leurs positions, ils veulent déloger les Français afin de conserver des vues sur la vallée de Chamonix.
À 3 600 mètres d’altitude, même pour des organismes aguerris, le manque d’oxygène et la morsure du froid se font sentir – à cette saison la température avoisine les -30°C.
Or, il faut tenir sa position, surveiller, éclairer, reconnaître, engager le combat parfois à bout portant, subir les tirs de mitrailleuses et d’artillerie, lutter contre l’enrayement de ses propres armes. Combattre dans de telles conditions implique force mentale et physique endurci.
Dans la nuit du 16 au 17 février 1945, les chasseurs alpins allemands lancent une reconnaissance offensive vers la position française.
Dévalant les quatre kilomètres qui les séparent du col du Midi, les deux sections de Gebirgsäger sont décelées pendant leur progression par la SES française.
L’aspirant Rachel, chef de la SES, décide d’intervenir pour stopper l’ennemi.
Profitant de l’obscurité totale et de sa parfaite connaissance des lieux, il parvient à s’infiltrer au milieu du dispositif ennemi qu’il attaque et force à se replier, non sans pertes (7 Allemands et un Français sont tués au cours de ce combat).
Des conditions dantesques
Ce bref combat, le plus haut jamais enregistré jusqu’alors, ne reste pas sans suite.
En effet, le général Doyen, commandant l’ensemble des troupes françaises sur le front, ordonne l’installation de pièces d’artillerie au col du Midi.
La mission est confiée à la 7e batterie du 93e régiment d’artillerie de montagne, commandée par le capitaine Lapra et équipée de canons de 75 mm de montagne Schneider survivants de l’armistice de 1940.
L’installation prend trois jours - dans des conditions dantesques – les 2 canons et 500 coups sont montés par téléphérique avec deux transferts de charge pendant l’ascension.
La batterie est prête au tir le 20 mars mais il faut attendre le 8 avril pour que les conditions météorologiques soient favorables.
Réglé par avion, un tir précis, malgré la contre-batterie allemande, s’abat sur un des pylônes supportant le téléphérique allemand et le détruit, interdisant tout ravitaillement et isolant la garnison ennemie.
Après avoir réalisé l’exploit technique de détruire le fort italien du Chaberton en juin 1940, l’artillerie alpine française se signale ainsi, à nouveau dans ces combats les plus hauts d’Europe, engagement qui ne sortira de l’oubli que cinquante ans plus tard.
Déchargement d’un tube de 75 mm à l’arrivée du téléphérique du col du Midi.
La 7e batterie du 93e RAM en position au col du Midi, le 9 avril 1945, au lendemain du tir réussi sur l’ennemi.
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Alexderome Admin
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Sujet: Re: Des combats au sommet . Mar Fév 09 2021, 20:54
Merci, ces combats de la Libération ont été oubliés au profit de la 2 DB et la 1ere Armée Française. Dommage que ma doc soit restée "à l'étranger" en France.