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 Opération Barkhane : Au cœur du désert malien avec les soldats français

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Commandoair40
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MessageSujet: Opération Barkhane : Au cœur du désert malien avec les soldats français   Opération Barkhane : Au cœur du désert malien avec les soldats français Icon_minitimeMar Déc 29 2020, 23:09

"Opération Barkhane"

Au cœur du désert malien avec les soldats français


Opération Barkhane : Au cœur du désert malien avec les soldats français Carte-mali

Quelques centaines de militaires des régiments de l’Ouest lancent des raids entre Sahel et Sahara.

L’enjeu : détruire les réseaux djihadistes.

Reportage


L’hélicoptère file au-dessus des zones désertiques du nord du Mali.


Des fleuves de sable aux multiples méandres succèdent à des escarpements de roche noire.

Arbustes et touffes d’herbes parsèment des oueds asséchés.

De Gao, la base arrière française à 350 km, l’appareil, un MI-8 civil de conception soviétique, affrété par la Défense, rejoint Kidal, bourgade d’environ 8 000 habitants, poste de commandement du groupement tactique interarmes Korrigan.

Cette unité de plus de cinq cents soldats de la 9e Brigade d’infanterie de marine, commandée par le colonel Jean-Marc Giraud, patron du 3e Régiment d’infanterie de marine de Vannes, est au Mali depuis le début de l’année et doit revenir avant l’été.

L’appareil se pose.

Un officier lance :

« Bienvenue à Kidal. Ce matin, un engin explosif improvisé (IED) a sauté juste devant un véhicule de la Minusma (force de l’ONU), deux hier. C’est Kidal, c’est le nord du Mali. »

À Gao, un jeune officier, conseiller auprès d’une unité malienne dans un bourg sur le Niger, a déjà donné le ton :

« Dans les villages, tout le monde sait. Mais c’est la loi du talion, la loi du silence. Dans mon secteur, les djihadistes, des Mourabitounes, mais on a aussi l’EI (État islamique), ne font que passer. Ils viennent se ravitailler avant de prendre la route du nord vers les zones refuges sur la frontière. »

Des renseignements sont cependant obtenus, selon un capitaine, auprès de civils qui craignent les IED pour leur sécurité.

Des enfants ont été tués par des explosifs.


« Il y a ce qu’on voit et ce qu’on entend, note, de son côté, le colonel Jean-Bruno Despouys, représentant à Gao, de Barkhane.
Nous avons une chaîne de renseignements précise avec l’armée malienne, les groupes qui ont signé la paix et qui connaissent le terrain.
Nous ne sommes pas aveugles. Korrigan a trouvé des caches d’armes, désamorcé un engin au cœur de Kidal. »

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En route vers Aguelhok, Patrick dans un véhicule de l'avant blindé. (photo : Bruno Jézéquel)

Des actions qui exigent coopération et patience.

Un soldat saisi par ce travail de Sisyphe de l’armée lâche :

« Les djihadistes posent des mines, ne cherchent pas le contact direct. Ils ont le temps pour eux. On dirait qu’ils attendent qu’on parte. »

L’armée a un autre récit à défendre.

« Les Touaregs apprécient notre présence, nous sommes comme un arbitre, un juge de paix entre des factions qui se sont toujours battues entre elles », souligne ainsi le colonel Giraud.

L’officier insiste sur le rôle positif de la France dans le processus de paix entre les groupes armés qui ont signé les accords d’Alger :

Mouvements armés de la Plateforme, proches de Bamako, Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), d’anciens rebelles et ex-djihadistes.

Le colonel Jean-Bruno Despouys met aussi en avant les opérations avec les armées des pays voisins.

Celles-ci coopèrent désormais.

Et si certains militaires évoquent « une éradication » du terrorisme, d’autres plus réalistes parlent de réduire le danger à un niveau qui ne menace plus l’équilibre du Mali.

Dans l’immédiat, Barkhane semble incontournable.


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Les officiers recherchent du renseignement. Une mission difficile. (photo : Bruno Jézéquel)

« Un climat de tension et d'insécurité »

Quelques centaines d’hommes pour les 260 000 km2 de la région administrative de Kidal, c’est peu.

Mais cette troupe bénéficie d’un soutien aérien (Mirages 2000, drones basés à Niamey, au Niger, hélicoptères, avions d’observation) qui assure une large couverture du terrain.

Des forces spéciales peuvent également y intervenir.

Depuis son arrivée fin janvier, Korrigan a quadrillé le terrain, lancé des raids pour imposer la présence de la force française des sables du djebel Timétrine, à l’ouest, aux empilements granitiques de l’Adrar des Ifoghas, à l’est.

Au Mali, l’opération française Barkhane couvre, en ajoutant les régions frontalières du Niger et du Burkina Faso, une zone équivalente à deux fois la France.

Et, entre Sahel et Sahara, du Tchad à la Mauritanie, Barkhane (4 000 militaires) s’étend sur une surface grande comme l’Europe.

Depuis les airs, un véhicule est un point minuscule perdu dans l’immensité.

Un convoi, un nuage de poussière le jour, un halo de lumière la nuit.

Sur 100 kilomètres, au cœur du pays touareg, entre les deux villages d’Aguelhok et Tessalit, la colonne croisera uniquement une tente d’éleveurs de chèvres et de vaches et un second campement qui, sans doute, commerce du carburant avec l’Algérie toute proche.

Non loin d’un abri, un poids lourd stationne près de larges bidons.

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Les soldats arrivent dans un village. (photo : Bruno Jézéquel)

À Kidal, Barkhane travaille dans toutes les directions.

Des négociations sont en cours afin de mettre en place, comme à Gao, au sein d’un bataillon MOC (Mécanisme opérationnel de coordination), des patrouilles communes entre les groupes armés pro Bamako, les anciens rebelles et les forces maliennes.

Korrigan a permis l’ouverture d’une école, des forages ont été effectués, un barrage mis en place, du fourrage distribué.

Versant militaire, les déplacements des groupes armés qui ont signé la paix sont contrôlés, ainsi que leurs autorisations pour les armements.

Ce travail est complexe dans une région divisée entre plusieurs groupes.

Le village d’Aguelhoc est tenu par le Gatia, un groupe touareg pro Bamako.

Kidal est contrôlé par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), groupe des nobles Ifoghas, et Tessalit plus au Nord, par le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, où l’on retrouve quelques anciens d’Ansar Dine, un groupe djihadiste.

« Les rivalités entre groupes armés signataires entretiennent un climat de tension et d’insécurité peu propice aux avancées », a souligné le 15 avril, dans un communiqué, le ministère de la Défense.

La mission est d’autant plus ardue pour les Français que banditisme et trafics (drogues, armes…) sont très présents.


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En patrouille, le risque est permanent. (photo : Bruno Jézéquel)

Neuf litres d'eau par jour... Forcément chaude

Ce jour-là, il s’agit de rejoindre le village d’Aguelhoc, de l’encercler et de conduire contrôles et fouilles.

Le village est situé au sud-ouest de l’Adrar Tigharghar, mont de l’Adrar des Ifoghas.

Une zone montagneuse refuge des Touaregs pendant les rébellions de 1990-1996, et de 2006-2009.

De 2010 à 2013, la région a été le principal sanctuaire d’Al-Qaida au Maghreb islamique.

Un terrain idéal pour se cacher.

Au lendemain d’une longue journée de route, au PC tactique, la manœuvre se prépare.

Un capitaine rend compte :

« Au téléphone, ils annoncent en tamacheq (langue berbère touarègue) qu’on arrive. »

Avec son lourd convoi, Barkhane sait qu’il est observé.

« On entre avec nos gros sabots dans Aguelhoc. »

L’essentiel pour Korrigan est de repérer, avec des patrouilles, des moyens aériens (drones, hélicoptères, avions d’observation), des écoutes, les mouvements, les départs que son arrivée provoque.

Et de montrer sa présence, sa capacité à agir partout et à utiliser la force si besoin.

Une action conduite avec des hommes qui enchaînent les opérations et nomadisent dans le désert depuis janvier.

Une endurance qui signe la qualité de l’entraînement.


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Des villages oubliés au cœur du pays touareg. (photo : Bruno Jézéquel)

La soif accentuée par la poussière est constante.

Chaque militaire a droit quotidiennement à 9 litres d’eau forcément chaude.

Il suffit de poser au sol une conserve de ration de combat, veau marengo ou cassoulet, pour la cuire…

Dans les véhicules de l’avant blindé (VAB) chacun a son rôle, pilote, servant de la mitrailleuse de 12,7 mm.

À l’arrière, deux hommes, le torse sorti, chèche remonté sur le nez, surveillent les alentours, Famas (fusil d’assaut) au poing.

Le chef de groupe coordonne et reste en relation radio avec l’ensemble de l’unité.

« À l’intérieur, près de la plaque moteur, c’est la fournaise, jette Jérémy un fantassin du 3e Rima. J’ai hâte de prendre mon tour à l’extérieur. »

« L'ennemi se cache au sein de la population »

La zone demeure une des plus dangereuses du Mali.

La tension est permanente pendant les opérations.

Un sous-officier qui a connu l’Afghanistan note :

« Le risque est réel. Ici, c’est la guerre. »

« Lors de la dernière opération, on a trouvé, sur renseignements, 40 obus de mortier, 60 roquettes, de la cartoucherie, des grenades…, explique le colonel Jean-Marc Giraud. Loin de nos bases, notre maillage dans la durée doit obliger l’adversaire à se dévoiler. »

Barkhane tente de compenser ainsi le manque d’hélicoptères lourds transports de troupes par des raids blindés.

« C’est la partie chasse à courre. »

Le colonel ajoute :

« L’ennemi se terre, il est au sein de la population, il passe de campement en campement, se déplace rapidement à moto. Il doit sortir pour chercher des munitions. Pour nous, c’est la 2e période, une chasse à l’affût. »

Touaregs d’Ansar Dine pour l’essentiel ou membres d’une katiba d’Al-Qaida, les djihadistes de la région font partie de Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin (Le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans), une organisation djihadiste formée le 1er mars dernier.

Deux hommes à moto sont arrêtés.

Les fantassins prennent les numéros de téléphone, contrôlent les bagages.

Il s’agit de bergers.

Plus loin, un officier interroge trois hommes.

Ils se disent membres d’un groupe qui a signé la paix.

Leurs armes, fusil-mitrailleur et bandes de munitions, sont sorties.

Les soldats vérifient l’ordre de mission du trio.

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Les Français vérifient que les groupes armés qui circulent sont bien membres de mouvements qui ont signé la paix. (photo : Bruno Jézéquel)

Sur la piste, les soldats stoppent à hauteur d’un campement.

Les hommes sont absents.

Un pick-up stationne à proximité.

Les femmes ne parlent pas français.

Scènes étonnantes de militaires français qui contrôlent, interrogent.

Certes Barkhane ne fait pas de prisonniers.

Les personnes interpellées sont remises aux autorités maliennes.

Mais que pensent vraiment ces Touaregs, ces Arabes de cette présence, 57 ans après l’indépendance ?

Une petite colonne gagne Aguelhoc.

Les soldats empruntent les rues.

Les enfants s’égaillent tout autour.

Un prévôt de la gendarmerie accompagne la patrouille.

Officier de police judiciaire, placé sous l’autorité du procureur de la République de Paris, il est le garant de la légalité des opérations de fouille.

Une famille a été ainsi déboutée d’une plainte pour un vol de bijoux.

À Gao, une officier conseillère juridique est en charge de définir le cadre légal des opérations.

Le colonel Giraud propose une rencontre aux autorités d’Aguelhoc.

L’officier demande une coopération pour la sécurité des populations.

Il pointe les lourdes pertes subies par les Casques bleus.

Les Touaregs s’inquiètent de la lenteur du processus de paix.

Et souhaitent que Barkhane favorise la liberté de circuler.

Membres du Gatia, ils ne peuvent se rendre à Kidal, fief du MNLA.

« Vous avez la force sur terre et dans le ciel, vous pouvez agir. »

« Oui, mais nous manquons de renseignement », rétorque l’officier.


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L’endurance au cœur du métier de soldat. (photo : Bruno Jézéquel)

Les deux jours suivants, deux VAB sautent sur un IED et une mine.

Deux soldats sont blessés légèrement.

Les militaires interpellent quatre suspects.

La manœuvre est bloquée.

La colonne a seulement deux camions dépanneurs.

Un troisième VAB hors service devrait être détruit sur place.

Impensable pour l’image de Barkhane.

Une partie de la colonne gagne Tessalit sur la frontière algérienne.

Deux roquettes de 122 mm viennent d’y tomber, non loin de la base française.

Sur la piste, autour du bivouac, à perte de vue, des étendues mornes.

À peine troublées par quelques épineux, de rares arbres.

Un instant d’inattention et là-bas, surgis de nulle part, à l’ombre d’un acacia, trois enfants se sont assis sur leurs talons.

Ils regardent le camp.

D’un geste de la main, un soldat leur demande de partir.

L’avion quitte Tessalit.

Multiples, les pistes, les traces se croisent, trahissant l’histoire de la région.

Hostile pour le sédentaire.

Entre les regs rocailleux blanchis par la lumière, des touffes d’herbes apparaissent.

Des pâturages.

Azawad en tamacheq.

La richesse du nomade.

Source : Texte et photos : Bruno Jézéquel de http://s.ouest-france.fr/


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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
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MessageSujet: Re: Opération Barkhane : Au cœur du désert malien avec les soldats français   Opération Barkhane : Au cœur du désert malien avec les soldats français Icon_minitimeMer Déc 30 2020, 11:26

Vous remarquerez sur la première photo , l'état déplorable de l'intérieur du VAB .

C'est une honte pour nos soldats .

Et d'autres :

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
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Quelles que soient les circonstances,
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