Journaliste à Radio France depuis plus de 25 ans, Franck Cognard s’est spécialisé depuis quatre ans dans les questions de Défense. Reportages en Opex, actualités du ministère et rencontres avec les soldats rythment à présent sa vie professionnelle qu’il qualifie de « formidable ». Pour TIM, il livre son regard sur l’armée de Terre.
Au printemps 2018, Franck Cognard effectue son premier reportage en Opex. Au Mali, le journaliste est intégré dans un convoi. De retour à Gao, il en profite pour faire une dernière interview avant son retour en métropole. C’est aussi la fin du mandat pour les soldats. Franck s’entretient avec un sous-officier d’un régiment du train, alors déployé sur le théâtre. Le journaliste lui demande s’il est heureux de bientôt terminer sa mission et de rentrer auprès des siens. « Oui, mais la saison des pluies arrive et notre relève va vraiment déguster », s’inquiète le sous-officier. Franck ne se souvient plus de son grade ni de sa fonction exacte, mais cette phrase, elle, reste gravée dans sa mémoire comme le souvenir le plus marquant de ses moments avec les soldats. « J’ai trouvé touchant que, spontanément, il pense à ses successeurs, pour qui la mission va être encore plus difficile », explique le journaliste. Les conditions rustiques, le treillis et la boue viennent immédiatement à l’esprit de Franck lorsqu’il pense à l’armée de Terre. « Ce qui m’a surpris en arrivant au Mali, c’est la chaleur. Dans un VAB, la température peut monter à plus de 60°C ! », se remémore-t-il. Au contact des soldats, il prend conscience de la réalité du métier. « Moi qui passe au maximum dix jours au Sahel, je mesure l’épreuve que cela représente pour le corps d’y passer quatre mois et la nécessité d’une armée jeune. Je ne le savais pas avant d’aller là-bas. »
« Heureux de faire leur métier » En opération, Franck est généralement accompagné d’un technicien et d’un officier presse. « Dans une logistique contrainte, j’ai bien conscience qu’il n’est pas anodin d’imposer des journalistes qui occupent trois places dans les véhicules et sous les tentes. » Pourtant, Franck reconnaît être « presque toujours bien accueilli par des personnes qui aiment raconter leurs missions dans un langage accessible. » Il rencontre des soldats heureux de faire leur métier, même dans des conditions dégradées et abrasives. « Après en avoir bavé durant une journée à rallonge, il y a toujours des éclats de rire et des vannes qui fusent », s’étonne-t-il. Pour lui, réussir à garder le moral en toute circonstance unit les soldats et renforce leur cohésion. Il espère maintenant pouvoir réaliser un reportage sur le combat en haute intensité au CENTAC et avoir l’occasion de couvrir une cinquième fois l’opération Barkhane. « J’ai encore beaucoup de choses à raconter sur les hommes et les femmes de l’armée de Terre ».
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».