Bonsoir,
C'est dans l'aérospatiale que l'intelligence artificielle (IA) s'est rapidement imposée dans plusieurs domaines. Après avoir investi le recherche et développement ainsi que dans la gestion de la fabrication de nombreux éléments et sa mise en oeuvre, l'IA se développe dans l'interaction homme - machine.
Dans le domaine militaire les défis que devront relever les différentes composantes engagées dans un conflit tirent l'IA vers des performances qui semblaient irréalisables avant longtemps. Une illustration en est la présentation au Salon du Bourget 2019, au stand Dassault, de la maquette du chasseur de prochaine génération (NGF), élément clé du Système de
Combat Aérien du Futur (SCAF).Connecté à toutes les composantes (terre, mer, air, espace) impliquées dans une action militaire, le pilote aura en permanence à sa disposition, via son casque, toutes les informations nécessaires à une prise de décision. Mais la quantité de données à gérer ne sera pas assimilable par le seul pilote et l'IA sera employée pour engendrer un copilote virtuel qui aidera pour la prise de décision. Ce copilote virtuel pourra gérer les "remote carriers", composés par exemple d'une flotte de drones ayant chacun une mission spécifique, ainsi que le système d'autoprotection de l'avion.
Selon le programme de conférence de la société Thalès au salon du Bourget, l'IA devrait être au service du pilote et non le remplacer. Si cette conception de l'IA est celle de la France (et d'autres pays européens tels que l'Allemagne et l'Espagne partenaires du projet SCAF), il n'en ait pas de même en Chine, Russie et Etats Unis. Ces derniers viennent d'en apporter la preuve. Dans le cadre du programme de recherche concenant les relations homme - machine dans le domaine du combat aérien, l'agence de recherche du Pentagone a organisé une compétition qui s'est déroulée en deux étapes.
La première étape a mis en concurence les algorithmes d'IA développés par huit laboratoires/entreprises. Chaque algorithme a affronté cinq algorithmes développés par le laboratoire de physique appliquée de l'université John Hopkins qui reproduisaient cinq types de menace (missiles de croisière, drones, ...). C'est l'algorithme de la société Heron System qui fut le vainqueur.
La deuxième étape a permis d'évaluer cet algorithme, qui reproduit le comportement du F16 en respectant ses limites de vol, en l'affrontant en combat, par simulateur interposé, à un véritable pilote ayant plus de 2000 heures de vol sur F16. Dans les cinq configurations de combat le pilote a été battu.
Quel sera l'avenir de l'IA? Va-t-elle rester une aide à la décision de l'homme ou, tôt ou tard, le remplacer? Dans ce dernier scénario comment l'humain en chair et en os pourra-t-il reprendre le contrôle d'une situation si les algorithmes s'engagent vers des solutions contraires aux objectifs souhaités? L'humanité ne finira-t-elle pas par se laisser aller dans une confortable irresponsabilité face à la machine? Dans ce cas ne faudra-t-il pas, pour celles et ceux qui veulent garder un contrôle de leur vie, retourner à une forme de vie rustique un retour à la nature?
Bien paramicalement vôtre
jmperrin