Nombre de messages : 28415 Age : 77 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Sujet: 8 septembre 1855 : Prise de Malakoff . Mar Sep 08 2020, 17:02
"8 septembre 1855"
Prise de Malakoff
Le 8 septembre 1855, le général de Mac-Mahon s'empare avec ses zouaves de la tour Malakoff, qui surplombe la citadelle de Sébastopol.
Ce succès laisse entrevoir la fin de l'épuisante guerre de Crimée, entamée un an plus tôt.
Insupportable enlisement
Entamée dix-huit mois plus tôt, la guerre de Crimée s'est très vite enlisée dans des combats meurtriers mais inutiles comme la charge de la Brigade légère.
À Londres et Paris, l'opinion s'exacerbe.
Un consommateur parisien est interpellé pour avoir lancé dans un café :
« C'est ici comme à Sébastopol, on ne peut rien prendre ! ».
Sur le front, le général Aimable Jean Pélissier succède en mai 1855 au général François de Canrobert à la tête du corps expéditionnaire français.
Il renforce aussitôt la pression sur les Russes de Sébastopol.
Le général Patrice de Mac-Mahon va débloquer le conflit en attaquant la tour de Malakoff.
Il prend la tête des colonnes d'assaut et se jette un combat acharné.
Le général Pélissier apprend là-dessus que la position a été minée.
Craignant le pire, il enjoint à cinq reprises à Mac-Mahon de renoncer.
Mais ce dernier s'entête... et finalement remporte la position.
Selon une aimable légende, il aurait informé son supérieur de sa volonté de tenir la tour coûte que coûte en lui télégraphiant ces simples mots : « J'y suis, j'y reste ! ».
La chute de Malakoff va décider du sort de Sébastopol et de l'issue de la guerre.
Les Russes se retirent de la citadelle deux jours plus tard, après l'avoir proprement incendiée.
Aimable, dites-vous ?
Commandant en chef du corps expéditionnaire français en Crimée, le général Aimable Pélissier avait déjà servi en Espagne, en Morée (Grèce) et en Algérie, sous les régimes précédents.
Il s'était illustré pendant la guerre contre Abd el-Kader en assumant la responsabilité de l'« enfumade » des grottes du Dahra.
Cet « exploit » lui avait valu d'être promu par le général Bugeaud du grade de colonel à celui de général de division.
Aimable Jean Pélissier, duc de Malakoff (6 novembre 1794, Maromme ; Alger, 22 mai 1864)
Officier particulièrement dur, Pélissier n’avait d’aimable que le prénom.
En Crimée, il est arrivé qu'un soldat, excédé par ses brimades, le mette en joue et tire.
Incident de tir, le coup ne part pas. Le général, qui a tout vu, inspecte l’arme et constate un manque d’entretien.
Il punit le soldat pour ce motif… et celui-là seul.
Pélissier est récompensé de la prise de Malakoff en devenant dès le 12 septembre 1855 le premier Maréchal de France du Second Empire.
Napoléon III prolonge de la sorte une tradition instaurée par son oncle.
Comblé d'honneurs et de rentes, le maréchal Pélissier est nommé qui plus est sénateur et reçoit le titre de duc de Malakoff.
Vice-président du Sénat, puis ambassadeur à Londres et grand chancelier de la Légion d'Honneur, il termine sa carrière en 1860 en Algérie, le lieu de ses premiers exploits, comme gouverneur général.
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».