Trois agents de la DGSE incarcérés pour tentative d’assassinat
Les militaires, chargés de la logistique du camp de Cercottes (Loiret), ont été mis en examen. La justice penche pour un règlement de compte d’ordre privé.
Par Jacques Follorou Publié aujourd’hui à 01h23, mis à jour à 07h17
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Au siège de la DGSE, à Paris, en 2015. MARTIN BUREAU / AFP
Les espions ont beau soigner leur image, y compris dans des séries télés, il y en a toujours un pour gâcher la fête. Trois militaires parachutistes affectés à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), viennent, à eux seuls, de ruiner des années d’efforts de communication. Ils dépendaient de la garde du camp de Cercottes (Loiret), base du service action de la DGSE chargé des opérations clandestines.
Mis en examen, le 28 juillet, au tribunal de Paris, les trois hommes sont suspectés de tentative d’assassinat. Après avoir hésité entre l’hypothèse d’un malentendu lié à un exercice d’entraînement et un « contrat » réalisé pour un tiers extérieur à la DGSE, comme cela s’est déjà produit, la justice penche désormais pour un règlement de compte d’ordre privé. Comme l’a indiqué Le Parisien, lundi 3 août, ces militaires sont également poursuivis pour « vol de voiture, détention d’arme et association de malfaiteurs ».
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Tout a débuté le 24 juillet, en pleine journée, sur la commune de Créteil, dans le Val-de-Marne. Des policiers de la sécurité publique patrouillent quand leur attention est attirée par le comportement suspect de deux hommes habillés en noir dans une voiture à l’arrêt. Après avoir vérifié son immatriculation, il apparaît que le véhicule a été déclaré volé. Les policiers interviennent et découvrent un collage de deux plaques l’une sur l’autre ainsi qu’une arme à feu. Les deux individus sont alors interpellés et placés en garde à vue.
Les intéressés vont vite décliner leur identité et leur âge ; 25 et 28 ans. De source proche de l’enquête, on indique que ces militaires du rang ne sont pas des membres à part entière de l’unité opérationnelle de la DGSE, le service action, dont les membres, plus âgés, sillonnent le monde pour des opérations clandestines. Ceux-là appartiennent à la Compagnie de commandement et de logistique (CCL), chargée du soutien apporté aux gros bras de la DGSE : sécurité du camp de Cercottes, pliage des parachutes, cuisine, etc. Les rares missions extérieures confiées à ces hommes, habilités « secret-défense », se limitent à des déplacements pour sécuriser des ambassades à l’étranger.
Interrogés dans le cadre de l’enquête de flagrance, ces militaires ont reconnu avoir participé à un projet hostile concernant indirectement une femme qui résidait près de l’endroit où s’est produite leur arrestation. Cette personne, auditionnée à son tour, a confirmé l’existence d’un différend et d’un contexte menaçant sans pour autant en expliquer la raison. Enfin, les deux suspects ont fini par révéler aux policiers le rôle joué par un troisième militaire dans la préparation de cette opération. Egalement affecté à la garde du camp de Cercottes, ce dernier a été interpellé le 26 juillet et déféré le même jour que ses complices. Tous trois ont été incarcérés.
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