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Sujet: LA BATAILLE D'ALGER EN EPISODES -1957 Mar Juil 21 2020, 18:44
Alger 1957 : La bataille d’Alger
Mardi 4 mars 2008, par Jean Claude THIODET , popularité : 28%
La bataille d’ALGER |
ALGER
FLN
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Citation :
Alger 1957 : la terreur, la mort et les larmes
26 janvier 1957. Alger. Il est 17 heures.
Dans un bar du centre de la ville, l’Otomatic, rendez-vous des étudiants et des jeunes Européens, deux jeunes filles algériennes boivent un chocolat chaud. Après avoir payé leurs consommations, elles se dirigent vers les toilettes, déposent un petit paquet et quittent le bar, d’un pas nonchalant.
Dans le café d’en face, la Cafétéria, une autre musulmane glisse discrètement une boite sous le juke-box.
Quelques centaines de mètres plus bas, au Coq Hardi, une troisième Algérienne dépose un sac sous le pied de fonte de son guéridon et s’en va.
A 17 h 25, la première bombe éclate à l’Otomatic. On entend des cris, des hurlements. Les badauds s’attroupent. On évacue les premiers blessés.
A 17 h 30, une deuxième bombe souffle la Cafétéria.
A 17 h 35, une troisième enfin éclate au Coq Hardi.
Les lourdes vitres de la terrasse volent en éclats, frappant et mutilant les consommateurs.
En dix minutes, les trois bombes auront causé la mort de quatre personnes, et grièvement blessé ou mutilé soixante innocents.
Face à cette situation, de jour en jour plus tendue et plus grave, que compte faire le gouvernement français ? Comment ramener la paix et préserver la vie des habitants d’Alger ?
Depuis le milieu de l’année1956, le gouvernement français voit le climat se détériorer en Algérie.
Aux attentats du F.L.N. (Front de Libération National) répondent les représailles de la police.
C’est l’escalade de la violence.
Au début de l’année 1957, Jean Mairey, directeur général de la Sureté nationale, remet un rapport confidentiel à Guy Mollet où il n’hésite pas à émettre certaines réserves sur l’attitude des civils et des militaires au pouvoir. La répression sanglante, selon ce haut fonctionnaire imprégné d’humanisme, ne peut que durcir la position de la population musulmane d’Algérie.
A l’appui de ses dires, il cite l’incident de Médéa du 26 décembre 1956.
Ce jour-là, deux spahis sont tués par des membres du F.L.N.
Aussitôt, la troupe organise des représailles contre les civils de la région.
Les soldats font irruption dans le village, tirent sur les paysans, écrasent les blessés avec des automitrailleuses, lâchent des chiens sur les fugitifs.
Ce massacre horrible entraîne l’adhésion au F.L.N. des jeunes gens de la région jusque-là hostiles à l’organisation rebelle.
« Et, conclut Jean Mairey, j’écris sans passion et sans joie parce que ma conscience me force à le faire. Je ne peux m’empêcher de penser, face à tant d’incompréhension, que bien des choses eussent changé avec d’autres méthodes. »
Une dangereuse chimère
Le directeur de la Sureté attire ensuite l’attention du gouvernement sur les moyens mis en oeuvre pour lutter contre le terrorisme.
« Ainsi, écrit Jean Mairey, l’action directe des terroristes musulmans, à laquelle est venue s’ajouter, au cours des derniers mois, celle du Parti Communiste algérien clandestin, a fini par donner des arguments aux ultras qui ne demandaient que de telles justifications à leurs propres activités...
« A ceux, s’il en demeure encore, qui se bernent de l’illusion de la seule solution du problème algérien par la force - de l’armée et de la police conjuguée- je réponds que c’est là une dangereuse chimère parce que désormais irréalisable. Le fossé est trop large, la haine trop intense, l’incompréhension trop totale, après trop de violences et trop d’injustices pour que l’Algérie redevienne, sans de grands bouleversements, une unité réelle... Le sort de l’Algérie est entre les mains des politiques... »
Rétablir, coute que coute, l’ordre en Algérie
Au moment où ce rapport parvient à Guy Mollet, le gouvernement français apprend que le F.L.N. prépare une grève générale pour le 28 janvier 1957, à Alger.
La police, estime Guy Mollet, ne pourra, à elle seule, enrayer la grève. Dans l’état actuel des choses, seule l’armée rétablira le calme. Le ministre-résident Robert Lacoste fait alors appel au général Massu et à sa 10e D.P. (division parachutiste). Bourges- Maunoury , le ministre de la Défense, entérine la décision.
Massu aura carte blanche et recevra tous les pouvoirs.
Le Préfet Serge Barret, entré en fonctions à Alger le 11 décembre 1956, publie le 7 janvier 1957 un arrêté en ce sens dont voici le texte :
Citation :
« Article premier : Sur le territoire du département d’Alger, la responsabilité du maintien de l’ordre passe, à dater de la publication du présent arrêté, à l’autorité militaire qui exercera, sous le contrôle supérieur de l’IGAME, préfet d’Alger, les pouvoirs de police normalement impartis à l’autorité civile.
« Art. 2 : Pour le département d’Alger, délégation est donnée à l’autorité militaire pour l’exercice des pouvoirs prévus par l’article 1.
« Art. 3 : Le général Massu, commandant de la 10e division parachutiste et le groupe de subdivisions d’Alger, et le secrétaire général de la préfecture d’Alger chargé de la police générale sont chargés, chacun en ce qui les concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal Officiel de l’Algérie. »
Affiche distribuée par l’armée en janvier 1957.
Tout en combattant le terrorisme, Massu essaie de convaincre les populations musulmanes que la France demeurera en Algérie.
Pourquoi le choix du gouvernement s’est-il arrêté sur Massu ?
Ce dernier a la réputation d’être un soldat de valeur qui ne se mêle pas de politique ; Gaulliste de la première heure, compagnon de la Libération, très attaché à la notion de discipline, Massu reçoit un ordre et l’exécute sans poser de questions.
C’est un homme d’action avant tout.
Pour toutes ces raisons, Massu devient le fer de lance de la politique française en Algérie. Il lui faut rétablir l’ordre et, pour ce faire, utiliser tous les moyens contre l’organisation rebelle qui ne cesse de mettre en oeuvre les méthodes les plus atroces pour faire régner la terreur à Alger et dans le reste du pays.++++
Le maintien de l’ordre en Algérie : une tâche redoutable
Après la publication de l’arrêté préfectoral, Massu rend visite à Robert Lacoste,le ministre-résident et à Raoul Salan, le commandant supérieur interarmées. L’un et l’autre précisent au nouveau responsable du maintien de l’ordre les tâches qu’il devra assumer :
-Contrôler la circulation et les biens ;
Réglementer l’achat, la vente, la distribution, le transport ou la détention de produits, matières premières, animaux ;
Instituer des zones où le séjour est réglementé ou interdit ;
Assigner à résidence, surveillée ou non, toute personne dont l’activité se révèle dangereuse pour la sécurité ou l’ordre public ;
Réglementer les réunions publiques, salles de spectacles, débits de boisson... ;
Prescrire la déclaration, ordonner la remise et procéder à la recherche et à l’enlèvement des armes, munitions et explosifs ;
Ordonner et autoriser des perquisitions à domicile de jour et de nuit ;
Fixer les prestations à imposer à titre de réparation des dommages causés aux biens publics ou privés, à ceux qui auront apporté une aide quelconque à la rébellion ;
Chasser et anéantir les groupements militaires rebelles ;
Détruire la structure politique de l’adversaire ;
Mener une action bénéfique sur les populations par des contacts humains et des ralliements à la sagesse.
Un état-major brillant et efficace autour de Massu
Aussitôt entré en fonction, Massu se lance dans la bataille d’Alger.
En premier lieu, le général constitue son état-major.
Massu prend avec lui le colonel Bigeard. Né en 1916, Bigeard a combattu en Indochine et en Algérie. C’est, tout comme Massu, un homme d’action. Plusieurs fois blessé grièvement, il reprend toujours son poste de combat malgré les avis des médecins. Massu lui confie le secteur de la Casbah, quartier arabe d’Alger. C’est là l’un des points névralgiques de la capitale algérienne, avec son lacis inextricable de rues, de ruelles et d’impasses.
Le F.L.N. a implanté là ses réseaux terroristes, ses hommes, ses caches d’armes et de bombes.
Massu fait également appel au colonel Godard. Lourd, robuste, tout en muscles, ce Saint-Cyrien cache une grande sensibilité derrière un visage froid. C’est à peine si, de temps en temps, de fugitifs sourires éclairent sa physionomie.
Godard est un spécialiste hors pair de la guerre secrète et du renseignement. Son esprit de ténacité, sa grande capacité de travail, son sens de l’organisation aideront ce brillant officier dans la lutte — souterraine et mortelle — contre l’ O.P.A., !a fameuse organisation politico-administrative du F.L.N.
Également Saint-Cyrien, de la même promotion que Godard, le lieutenant-colonel Brothier n’est pas encore totalement remis des blessures. reçues en Indochine quand Massu l’appelle à ses côtés.
Son courage physique, cependant, lui a permis de reprendre du service dans les parachutistes. Brothier est aidé dans sa tâche par un officier exemplaire, Jeanpierre. Né en 1912, Jeanpierre
combat dans les rangs de la résistance avant d’être déporté en 1944 à Mauthausen. En 1949, il part en Indochine. Là, s’illustre au Tonkin. Son 1°r Bataillon étranger de parachutistes est ensuite envoyé en Algérie dès 1955. Jeanpierre se couvre de gloire dans les Nemenchas et l’Atlas blidéen. Malgré sa sévérité et sa rudesse, ses soldats vouent une affection sans borne à ce grand garçon blond aux yeux clairs.
Pour compléter son état-major, Massu fait appel au lieutenant-colonel Roger Trinquier. Né en 1908, Trinquier a longtemps vécu en Indochine. De son séjour en Extrême-Orient, il a gagné, nous dit un de ses anciens camarades qui lui vouent une admiration sans borne, « un tour d’esprit compliqué, des réactions difficiles à comprendre et une ruse un peu complexe ». Aux yeux de Massu, ce sont là des qualités précieuses qui permettront aux responsables du maintien de l’ordre de mieux comprendre les réactions du F.L.N., réactions aussi subtiles et aussi déroutantes que celles des maquisards de Ho Chi Minh.
Limiter l’usage de la torture au strict minimum
A côté de cet état-major militaire, Massu constitue un état-major de renseignement et de contre-espionnage. Celui-ci est placé sous la haute responsabilité de 0..., (1) autre spécialiste chevronné des coups tordus et de la guerre secrète.
__1__
(1) Les lois de l’amnistie ne nous permettent pas de donner le nom de cet officier, accusé de tortures pendant la guerre. Cependant, il est utile de préciser que, lors de son procès, l’accusation n’a pas réussi à établir d’une façon formelle sa participation personnelle aux tortures que le F.L.N., de son côté, pratiquait sur une très grande échelle, aussi bien contre ses ennemis que contre ses militants accusés de trahison. Les preuves, à cet égard, abondent.
__1__
Froid, courageux, très timide, très bohème, O... est le contraire d’un officier classique. En Indochine, on lui confie des missions secrètes. En 1954, de retour en France, il est affecté au S.D.E.C.E., où il mène, là encore, quelques actions secrètes.
C’est à lui et à ses hommes que revient la partie la plus ingrate du travail : Arracher « coute que coute » des informations aux suspects.
Bien évidemment, cette tâche entraîne l’emploi de la torture.
Cependant, O... essaiera toujours de la limiter au strict minimum sur les agents subalternes du F.L.N. Pourquoi, en effet, torturer des hommes qui ne peuvent donner que des renseignements de second ordre ?
Le commandant O... s’entoure de onze sous-officiers de choc. Ces hommes exécuteront les « basses oeuvres » rendues nécessaires par l’extension du terrorisme F.L.N. en Algérie.
O... et ses hommes travaillent en étroite collaboration avec Trinquier et les officiers de renseignements (O.R) de l’état-major militaire : Chabanne, O.R. de Bigeard, Faulque, O.R. de Jeanpierre
Pour une plus grande tolérance dans la plus stricte indépendance
Athos79 modérateur
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Sujet: Re: LA BATAILLE D'ALGER EN EPISODES -1957 Mer Juil 22 2020, 11:54
2. EME. EPISODE - LES OFFICIERS QUI GRAVITAIENT. AUTOR DE MASSU
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Pour compléter son état-major, Massu fait appel au lieutenant-colonel Roger Trinquier. Né en 1908, Trinquier a longtemps vécu en Indochine. De son séjour en Extrême-Orient, il a gagné, nous dit un de ses anciens camarades qui lui vouent une admiration sans borne, « un tour d’esprit compliqué, des réactions difficiles à comprendre et une ruse un peu complexe ». Aux yeux de Massu, ce sont là des qualités précieuses qui permettront aux responsables du maintien de l’ordre de mieux comprendre les réactions du F.L.N., réactions aussi subtiles et aussi déroutantes que celles des maquisards de Ho Chi Minh.
Limiter l’usage de la torture au strict minimum
A côté de cet état-major militaire, Massu constitue un état-major de renseignement et de contre-espionnage. Celui-ci est placé sous la haute responsabilité de 0..., (1) autre spécialiste chevronné des coups tordus et de la guerre secrète.
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(1) Les lois de l’amnistie ne nous permettent pas de donner le nom de cet officier, accusé de tortures pendant la guerre. Cependant, il est utile de préciser que, lors de son procès, l’accusation n’a pas réussi à établir d’une façon formelle sa participation personnelle aux tortures que le F.L.N., de son côté, pratiquait sur une très grande échelle, aussi bien contre ses ennemis que contre ses militants accusés de trahison. Les preuves, à cet égard, abondent.
__1__
Froid, courageux, très timide, très bohème, O... est le contraire d’un officier classique. En Indochine, on lui confie des missions secrètes. En 1954, de retour en France, il est affecté au S.D.E.C.E., où il mène, là encore, quelques actions secrètes.
C’est à lui et à ses hommes que revient la partie la plus ingrate du travail : Arracher « coute que coute » des informations aux suspects.
Bien évidemment, cette tâche entraîne l’emploi de la torture.
Cependant, O... essaiera toujours de la limiter au strict minimum sur les agents subalternes du F.L.N. Pourquoi, en effet, torturer des hommes qui ne peuvent donner que des renseignements de second ordre ?
Le commandant O... s’entoure de onze sous-officiers de choc. Ces hommes exécuteront les « basses oeuvres » rendues nécessaires par l’extension du terrorisme F.L.N. en Algérie.
O... et ses hommes travaillent en étroite collaboration avec Trinquier et les officiers de renseignements (O.R) de l’état-major militaire : Chabanne, O.R. de Bigeard, Faulque, O.R. de Jeanpierre. La petite équipe de O... s’installe, elle, à la villa des Tourelles dans une petite rue au-dessous d’Hydra.
Une action dynamique adaptée au terrain et à l’ennemi
Après avoir constitué son état- major, Massu fixe à ses hommes les objectifs à atteindre :
investir !a Casbah où le F.L.N. règne en maître
et briser la grève que l’organisation rebelle prépare activement pour le 28 janvier 1957.
En brisant ou même en limitant cette grève, le nouveau patron du maintien de l’ordre fera la preuve que lui et ses hommes sont capables de mettre en échec le F.L.N. sur son propre terrain, c’est-à-dire dans la Casbah et dans le reste de la ville d’Alger.
Massu expose sa méthode pour atteindre ces buts dans une note d’orientation adressée aux officiers de son état-major :++++
Citation :
-1) La formule actuelle des troupes régulières implantées dans les agglomérations et attendant le « coup dur » pour riposter, laisse aux hors-la-loi le choix du moment et du lieu de leur action, leur permet d’agir aux moindres frais contre des objectifs fixés qu’ils ont toute latitude de reconnaître, impose des réactions brutales et aveugles qui creusent un fossé chaque jour plus grand entre Français de souche et Français musulmans, est néfaste pour !e moral des cadres et de la troupe à qui elle donne un sentiment d’impuissance et d’inefficacité, laisse les populations musulmanes sans défense contre la propagande rebelle, maintient !es éléments européens dans un climat de « terreur panique ».
2) La formule « section nomade » doit permettre de renverser la situation en notre faveur par une action dynamique, adaptée au terrain et à l’ennemi dont elle calquera les méthodes. Elle doit viser à nous alimenter en renseignements (condition primordiale), à nous permettre de les exploiter, à placer l’atout « surprise » dans notre main, à maintenir le tonus des unités, en intéressant les cadres et la troupe par un travail payant, leur laissant une large initiative et qui améliorera en outre leur niveau d’instruction et d’entraînement, à reprendre « discrètement » les contacts humains avec la population musulmane et à nous donner son « pouls », à rétablir la confiance et le calme dans la population européenne. »
Le renseignement, nerf moteur de la guerre secrète
Dans cette note, Massu réserve une large place au problème du renseignement, qui est le nerf moteur de toute guerre secrète et sans lequel les responsables du maintien de l’ordre ne pourront mener à bien leur tâche.
« Le renseignement, écrit encore Massu, doit être recherché par des agents autochtones, travaillant clandestinement et non par des supplétifs en uniforme qui sont immédiatement brûlés.
Ces agents, groupés en cellules, sont choisis dans les milieux les plus divers. Ils sont payés selon le principe de la « prime de rendement », prime calculée assez largement pour couvrir leurs risques et les inciter à en prendre.
Ils sont en liaison avec les éléments chargés de l’action, uniquement par l’intermédiaire du commandant de compagnie. Ce dernier peut, en fonction des directives des échelons supérieurs, diffuser par le canal des cellules de renseignements une propagande « de bouche à oreille » et faire échec aux rumeurs tendancieuses qui sèment le trouble dans les esprits.
La création de telles cellules présentera certainement des difficultés dans les circonstances actuelles et exigera des délais et des moyens.
Mais il est impensable que nous restions impuissants et inactifs devant « le mur du silence ».
Un travail patient et peut-être long, doit pouvoir créer des fissures dans ce mur ; sans préjuger des résultats possibles, l’essai en vaut la peine...
L’action des cellules peut être dans certains cas prolongée par des commandos spécialisés qui précisent les renseignements fournis par les cellules et les rendent plus exploitables par les commandos « action » ; ils agissent surtout par l’observation et font de la reconnaissance légère.
Ben M’ hdi, chef du terrorisme à Alger
Pendant que Massu et son état- major définissent leur tactique, le F.L.N., de son côté, prépare activement la grève du 28 janvier 1957, sous la direction de Ben M’hidi.
Ben M’hidi, vient succéder à Ben Bella après l’arrestation de ce dernier. Né en 1924 : il commence sa carrière dans l’administration. Vite lassé par cette vie monotone, il se lance alors dans la politique et entre au parti populaire algérien dont il devient l’un des cadres les plus jeunes et les plus actifs.
Au sein de son parti, il participe très activement aux troubles sanglants d’Oranie. Voyant cela, le C.C.E. (comité de coordination et d’exécution du F.L.N). l’envoie à Alger pour implanter des réseaux terroristes.
Responsable des actions armées à Alger au sein du C.C.E. Ben M’hidi, qui est le véritable instigateur de cette grève générale de tous les travailleurs d’Alger, espère ainsi paralyser pendant une semaine toute l’Algérie. L’administration et l’économie sont assez centralisées pour qu’une grève d’une semaine à Alger perturbe gravement le pays. Par cet arrêt de travail, le chef algérien veut montrer au gouvernement français que le F.L.N. tient bien en main la population musulmane. Le F.L.N. apparaît ainsi comme l’interlocuteur valable pour la France et l’unique porte-parole du peuple algérien.
Ce n’est pas par hasard que Ben M’hidi a choisi la date du 28 janvier. Ce jour-là, en effet, s’ouvrira la conférence de l’O.N.U sur l’Algérie. Par cette action, le F.L.N. espère attirer l’attention de l’opinion internationale sur le pays.
Pour mobiliser de manière encore plus frappante la population musulmane, Ben M’hidi ordonne l’intensification des attentats à la bombe. C’est Yacef Saadi qui est chargé de cette tâche. Par là aussi, Ben M’hidi tient à montrer que le F.L.N. est le maître d’Alger et qu’il peut faire régner la terreur à volonté.
Les paras passent à l’action
Devant la perspective de la grève générale préparée par le F.L.N., les paras ne perdent pas de temps.
O... et ses hommes se rendent le 13 janvier dans les locaux des Renseignements Généraux (R.G.). Là ils se saisissent du fichier concernant les suspects, affiliés au P.C.A., au M.T.L.D. (mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) et naturellement les militants
Toute la journée du 14 janvier, les paras font une sélection des hommes susceptibles d’être en rapport avec les rebelles. Deux cent cinquante noms sont retenus.
Dans la nuit du 14 au 15 janvier, les paras entrent en action. Sans tenir compte des heures légales d’arrestation, les militaires font irruption dans les demeures endormies.
Réveillés en sursaut, terrorisés par la vue des armes, les suspects suivent sans résistance les soldats, au milieu des cris des femmes et des hurlements des enfants.
Sans perdre un instant, les officiers de renseignement et l’équipe de O... interrogent les détenus. Par-ci, par-là, ils obtiennent un nom, une adresse. Des soldats se rendent chez la personne désignée, l’arrêtent et l’interrogent.
Ainsi, de fil en aiguille, les paras parviennent à reconstituer l’organisation interne du F.L.N. à Alger.
Il ne reste plus qu’à mettre des noms dans les cases vides de l’organigramme et à découvrir les caches d’armes et de bombes.++++
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Sujet: Re: LA BATAILLE D'ALGER EN EPISODES -1957 Jeu Juil 23 2020, 20:09
3éme Episode : L'arrestation. de Ben. Midhi
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Un travail patient et peut-être long, doit pouvoir créer des fissures dans ce mur ; sans préjuger des résultats possibles, l’essai en vaut la peine...
L’action des cellules peut être dans certains cas prolongée par des commandos spécialisés qui précisent les renseignements fournis par les cellules et les rendent plus exploitables par les commandos « action » ; ils agissent surtout par l’observation et font de la reconnaissance légère.
Ben M’ hdi, chef du terrorisme à Alger
Pendant que Massu et son état- major définissent leur tactique, le F.L.N., de son côté, prépare activement la grève du 28 janvier 1957, sous la direction de Ben M’hidi.
Ben M’hidi, vient succéder à Ben Bella après l’arrestation de ce dernier. Né en 1924 : il commence sa carrière dans l’administration. Vite lassé par cette vie monotone, il se lance alors dans la politique et entre au parti populaire algérien dont il devient l’un des cadres les plus jeunes et les plus actifs.
Au sein de son parti, il participe très activement aux troubles sanglants d’Oranie. Voyant cela, le C.C.E. (comité de coordination et d’exécution du F.L.N). l’envoie à Alger pour implanter des réseaux terroristes.
Responsable des actions armées à Alger au sein du C.C.E. Ben M’hidi, qui est le véritable instigateur de cette grève générale de tous les travailleurs d’Alger, espère ainsi paralyser pendant une semaine toute l’Algérie. L’administration et l’économie sont assez centralisées pour qu’une grève d’une semaine à Alger perturbe gravement le pays. Par cet arrêt de travail, le chef algérien veut montrer au gouvernement français que le F.L.N. tient bien en main la population musulmane. Le F.L.N. apparaît ainsi comme l’interlocuteur valable pour la France et l’unique porte-parole du peuple algérien.
Ce n’est pas par hasard que Ben M’hidi a choisi la date du 28 janvier. Ce jour-là, en effet, s’ouvrira la conférence de l’O.N.U sur l’Algérie. Par cette action, le F.L.N. espère attirer l’attention de l’opinion internationale sur le pays.
Pour mobiliser de manière encore plus frappante la population musulmane, Ben M’hidi ordonne l’intensification des attentats à la bombe. C’est Yacef Saadi qui est chargé de cette tâche. Par là aussi, Ben M’hidi tient à montrer que le F.L.N. est le maître d’Alger et qu’il peut faire régner la terreur à volonté.
Les paras passent à l’action
Devant la perspective de la grève générale préparée par le F.L.N., les paras ne perdent pas de temps.
O... et ses hommes se rendent le 13 janvier dans les locaux des Renseignements Généraux (R.G.). Là ils se saisissent du fichier concernant les suspects, affiliés au P.C.A., au M.T.L.D. (mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) et naturellement les militants
Toute la journée du 14 janvier, les paras font une sélection des hommes susceptibles d’être en rapport avec les rebelles. Deux cent cinquante noms sont retenus.
Dans la nuit du 14 au 15 janvier, les paras entrent en action. Sans tenir compte des heures légales d’arrestation, les militaires font irruption dans les demeures endormies.
Réveillés en sursaut, terrorisés par la vue des armes, les suspects suivent sans résistance les soldats, au milieu des cris des femmes et des hurlements des enfants.
Sans perdre un instant, les officiers de renseignement et l’équipe de O... interrogent les détenus. Par-ci, par-là, ils obtiennent un nom, une adresse. Des soldats se rendent chez la personne désignée, l’arrêtent et l’interrogent.
Ainsi, de fil en aiguille, les paras parviennent à reconstituer l’organisation interne du F.L.N. à Alger.
Il ne reste plus qu’à mettre des noms dans les cases vides de l’organigramme et à découvrir les caches d’armes et de bombes.++++
Pour une plus grande tolérance dans la plus stricte indépendance
Athos79 modérateur
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Sujet: Re: LA BATAILLE D'ALGER EN EPISODES -1957 Jeu Juil 23 2020, 20:15
Un travail patient et peut-être long, doit pouvoir créer des fissures dans ce mur ; sans préjuger des résultats possibles, l’essai en vaut la peine...
L’action des cellules peut être dans certains cas prolongée par des commandos spécialisés qui précisent les renseignements fournis par les cellules et les rendent plus exploitables par les commandos « action » ; ils agissent surtout par l’observation et font de la reconnaissance légère.
Ben M’ hdi, chef du terrorisme à Alger
Pendant que Massu et son état- major définissent leur tactique, le F.L.N., de son côté, prépare activement la grève du 28 janvier 1957, sous la direction de Ben M’hidi.
Ben M’hidi, vient succéder à Ben Bella après l’arrestation de ce dernier. Né en 1924 : il commence sa carrière dans l’administration. Vite lassé par cette vie monotone, il se lance alors dans la politique et entre au parti populaire algérien dont il devient l’un des cadres les plus jeunes et les plus actifs.
Au sein de son parti, il participe très activement aux troubles sanglants d’Oranie. Voyant cela, le C.C.E. (comité de coordination et d’exécution du F.L.N). l’envoie à Alger pour implanter des réseaux terroristes.
Responsable des actions armées à Alger au sein du C.C.E. Ben M’hidi, qui est le véritable instigateur de cette grève générale de tous les travailleurs d’Alger, espère ainsi paralyser pendant une semaine toute l’Algérie. L’administration et l’économie sont assez centralisées pour qu’une grève d’une semaine à Alger perturbe gravement le pays. Par cet arrêt de travail, le chef algérien veut montrer au gouvernement français que le F.L.N. tient bien en main la population musulmane. Le F.L.N. apparaît ainsi comme l’interlocuteur valable pour la France et l’unique porte-parole du peuple algérien.
Ce n’est pas par hasard que Ben M’hidi a choisi la date du 28 janvier. Ce jour-là, en effet, s’ouvrira la conférence de l’O.N.U sur l’Algérie. Par cette action, le F.L.N. espère attirer l’attention de l’opinion internationale sur le pays.
Pour mobiliser de manière encore plus frappante la population musulmane, Ben M’hidi ordonne l’intensification des attentats à la bombe. C’est Yacef Saadi qui est chargé de cette tâche. Par là aussi, Ben M’hidi tient à montrer que le F.L.N. est le maître d’Alger et qu’il peut faire régner la terreur à volonté.
Les paras passent à l’action
Devant la perspective de la grève générale préparée par le F.L.N., les paras ne perdent pas de temps.
O... et ses hommes se rendent le 13 janvier dans les locaux des Renseignements Généraux (R.G.). Là ils se saisissent du fichier concernant les suspects, affiliés au P.C.A., au M.T.L.D. (mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) et naturellement les militants
Toute la journée du 14 janvier, les paras font une sélection des hommes susceptibles d’être en rapport avec les rebelles. Deux cent cinquante noms sont retenus.
Dans la nuit du 14 au 15 janvier, les paras entrent en action. Sans tenir compte des heures légales d’arrestation, les militaires font irruption dans les demeures endormies.
Réveillés en sursaut, terrorisés par la vue des armes, les suspects suivent sans résistance les soldats, au milieu des cris des femmes et des hurlements des enfants.
Sans perdre un instant, les officiers de renseignement et l’équipe de O... interrogent les détenus. Par-ci, par-là, ils obtiennent un nom, une adresse. Des soldats se rendent chez la personne désignée, l’arrêtent et l’interrogent.
Ainsi, de fil en aiguille, les paras parviennent à reconstituer l’organisation interne du F.L.N. à Alger.
Il ne reste plus qu’à mettre des noms dans les cases vides de l’organigramme et à découvrir les caches d’armes et de bombes.++++
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Athos79 modérateur
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Sujet: Re: LA BATAILLE D'ALGER EN EPISODES -1957 Ven Juil 24 2020, 10:12
EPISODE 3 - L'ARRESTATION. DE BEN M'HIDI
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Ben M’ hdi, chef du terrorisme à Alger
Pendant que Massu et son état- major définissent leur tactique, le F.L.N., de son côté, prépare activement la grève du 28 janvier 1957, sous la direction de Ben M’hidi.
Ben M’hidi, vient succéder à Ben Bella après l’arrestation de ce dernier. Né en 1924 : il commence sa carrière dans l’administration. Vite lassé par cette vie monotone, il se lance alors dans la politique et entre au parti populaire algérien dont il devient l’un des cadres les plus jeunes et les plus actifs.
Au sein de son parti, il participe très activement aux troubles sanglants d’Oranie. Voyant cela, le C.C.E. (comité de coordination et d’exécution du F.L.N). l’envoie à Alger pour implanter des réseaux terroristes.
Responsable des actions armées à Alger au sein du C.C.E. Ben M’hidi, qui est le véritable instigateur de cette grève générale de tous les travailleurs d’Alger, espère ainsi paralyser pendant une semaine toute l’Algérie. L’administration et l’économie sont assez centralisées pour qu’une grève d’une semaine à Alger perturbe gravement le pays. Par cet arrêt de travail, le chef algérien veut montrer au gouvernement français que le F.L.N. tient bien en main la population musulmane. Le F.L.N. apparaît ainsi comme l’interlocuteur valable pour la France et l’unique porte-parole du peuple algérien.
Ce n’est pas par hasard que Ben M’hidi a choisi la date du 28 janvier. Ce jour-là, en effet, s’ouvrira la conférence de l’O.N.U sur l’Algérie. Par cette action, le F.L.N. espère attirer l’attention de l’opinion internationale sur le pays.
Pour mobiliser de manière encore plus frappante la population musulmane, Ben M’hidi ordonne l’intensification des attentats à la bombe. C’est Yacef Saadi qui est chargé de cette tâche. Par là aussi, Ben M’hidi tient à montrer que le F.L.N. est le maître d’Alger et qu’il peut faire régner la terreur à volonté.
Les paras passent à l’action
Devant la perspective de la grève générale préparée par le F.L.N., les paras ne perdent pas de temps.
O... et ses hommes se rendent le 13 janvier dans les locaux des Renseignements Généraux (R.G.). Là ils se saisissent du fichier concernant les suspects, affiliés au P.C.A., au M.T.L.D. (mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) et naturellement les militants
Toute la journée du 14 janvier, les paras font une sélection des hommes susceptibles d’être en rapport avec les rebelles. Deux cent cinquante noms sont retenus.
Dans la nuit du 14 au 15 janvier, les paras entrent en action. Sans tenir compte des heures légales d’arrestation, les militaires font irruption dans les demeures endormies.
Réveillés en sursaut, terrorisés par la vue des armes, les suspects suivent sans résistance les soldats, au milieu des cris des femmes et des hurlements des enfants.
Sans perdre un instant, les officiers de renseignement et l’équipe de O... interrogent les détenus. Par-ci, par-là, ils obtiennent un nom, une adresse. Des soldats se rendent chez la personne désignée, l’arrêtent et l’interrogent.
Ainsi, de fil en aiguille, les paras parviennent à reconstituer l’organisation interne du F.L.N. à Alger.
Il ne reste plus qu’à mettre des noms dans les cases vides de l’organigramme et à découvrir les caches d’armes et de bombes.++++
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Sujet: Re: LA BATAILLE D'ALGER EN EPISODES -1957 Ven Juil 24 2020, 20:16
Merci oups
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LA BATAILLE D'ALGER EN EPISODES -1957
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