Commandant Caroline Aigle

Le 5 juillet 2019, sur "les fonds baptismaux de l'Ecole de l'Air (EA)", la promotion 2018 a reçu son nom de baptême, celui d'une marraine




Bien que d'origine alsacienne, Caroline Aigle est née à Montauban le 12 septembre 1974. Son enfance s'est déroulée hors de la métropole, sous divers cieux, au gré des affectations de son père, médecin militaire.

A l'âge de 14 ans, de retour en métropole. Elle entre au lycée militaire de Saint-Cyr-l'Ecole, établissement qu'elle va fréquenter jusqu'à l'obtention de son bac. C'est au cours de cette période qu'elle va commencer un remarquable parcourt sportif pluridisciplinaire engrangeant en 3 ans 24 titres sportifs en particulier en cross et en biathlon.

En septembre 1992 Caroline Aigle entre au Prytanée national militaire de la Flèche afin de préparer les concours d'entrée aux Grandes Ecoles Militaires, l'Ecole Polytechnique (l'X) et l'Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs des Etudes et Techniques d'Armement (l'ENSIETA), ce qui ne l'empêche pas de passer le concours d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure. Elle est reçue aux 3 concours en Juin 1994. Elle choisit Polytechnique et y commence ses études … par son Service National à l'Ecole d'Application de l'Infanterie puis au 13e bataillon des chasseurs alpins (Chambéry).

A l'X Caroline Aigle révèle son rêve de devenir pilote de chasse. Elle possède toutes les qualités physiques, intellectuelles ainsi qu'une volonté, une détermination et un équilibre propices à une carrière de "chasseur". Or en 1996 la spécialité "chasse" s'ouvre aux femmes ce qui lui permet dès sa sortie de l'X d'entrer à l'automne 1997 en 3e année de l'EA.  

Elle débute sa formation aéronautique à Salon sur Tucano, puis à Tours sur Alphajet et le 28 mai 1999 elle est la première femme "macaronée" pilote de chasse. Elle poursuit à Cazaux sa formation à l'Ecole de Transition Opérationnelle (l'ETO). A sa sortie elle est affectée, sur Mirage 2000-5, à l'escadron de chasse 2/2 Côte d'Or basé à Dijon-Longvic.

Sa formation de pilote ne diminue en rien sa passion pour le sport. En 1997 elle est championne de France militaire de triathlon et championne du monde par équipe. En 1999 elle est vice-championne militaire du monde dans cette discipline.

Elle gravit les échelons de qualification de la chasse. Pilote opérationnel en juillet 2001, chef de patrouille en 2004. Au cours de ces années, elle va participer à de nombreux exercices dont le Maple Flag au Canada en juin 2003. Entre temps elle assure des missions de permanence opérationnelle sur les bases d'Orange, de Mont-de-Marsan, et de Lann-Bihoué. En 2005 elle est promue commandant et prend le commandement de l'escadrille SPA57.

Sa formation ne l'empêche pas de fonder une famille. Le 8 juin 2002 elle épouse Christophe Deketelaere pilote dans le Breitling Jet Team, la plus grande patrouille professionnelle civile au monde sur jets. De cette union vont naître 2 garçons dont le deuxième dans des conditions dramatiques.

En juin 2006 Caroline Aigle souhaite être affectée à l'encadrement de l'X mais elle est mutée à Metz sur la BA128 au bureau maîtrise des risques du commandement des forces aériennes. Cependant suite à sa rencontre avec le Président du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) elle envisage de devenir spationaute. Elle s'y prépare en reprenant des études tout en préparant une thèse.

Mais en février 2007 elle apprend qu'elle est atteinte d'un cancer de la peau. Courageusement elle poursuit ces travaux de thèse … et sa deuxième grossesse (contre les avis médicaux). En juillet son état de santé s'aggrave rapidement. Elle lutte jusqu'au bout pour faire naître son deuxième enfant qui verra le jour … quelques jours avant la mort de sa mère le 21 août 2007.

Son mari dira que lorsqu'on proposa à son épouse d'avorter  

"Elle ne pouvait pas arrêter la vie d'un être qu'elle avait porté pendant 5 mois"
 
Caroline  dira de son enfant

"Il a droit à ses chances comme moi"




Qu'elle dorme en paix. Elle se lèvera au dernier jour pour aller dans l'espace à la rencontre de son Sauveur.
 Paramicalement

jmperrin