Le Salon du Bourget 2019

Bonsoir à tous,
J’ai eu le privilège de vivre, avec mon épouse, une journée au Salon du Bourget 2019. Il n’était pas possible dans ce « trop court laps de temps » d’aborder tous les aspects de l’aéronautique et de l’espace présentés à ce salon. Aussi, nous nous sommes limités à quelques thèmes dont l’aviation de transport militaire. Un large panorama nous a permis à la fois de découvrir un Dakota jouxtant les appareils les plus modernes tels que l’A330 MRTT, impressionnant, le KC 390 brésilien, dont c’était la deuxième venue au Salon et, pour la première fois en France, 
      le C2 japonais. S’il ne nous a pas été possible de visiter l’A330 ni le KC 390, la porte arrière du C2 était grande   ouverte, l’accueil chaleureux, et le personnel militaire a eu la gentillesse de répondre à mes questions.


L'existence d'un avion de transport militaire japonais est a priori surprenante si l'on se rapporte à l'article 9 de la constitution japonaise de 1946 (imposée par les américains) :
« Aspirant à une paix internationale fondée sur la justice et l'ordre, le peuple japonais renonce pour toujours à la guerre comme moyen de régler les conflits internationaux. Afin d'atteindre l'objectif défini au précédent paragraphe, le Japon n'entretiendra jamais de forces armées. Le droit de belligérance de l'État ne sera pas reconnu. »
Cependant la guerre froide puis la guerre de Corée ont desserré l’étau américain. Puis au fil des ans l’interprétation de l’article 9 a évolué et le Japon a pu développer une force d’autodéfense. Sous diverses formes le Japon a pris part a pris part de plus en plus à des interventions extérieures (par exemple pour le maintien de la paix) sous couvert de l’ONU. Mais le Japon doit faire face à plusieurs menaces
-           L’accroissement des tensions en Asie.
-          La montée en puissance militaire de la Chine.
-          Les risques de conflit avec les capacités balistiques et nucléaires de la Corée du Nord
-          …
Face à ces menaces il y a une interprétation différente de la Constitution autorisant un « droit de défense collective » qui pourrait s’étendre jusqu’à des interventions en vue d’aider des alliés (Inde, Australie, Vietnam, Corée du Sud), pays avec lesquels le Japon signe divers traités. De plus le Japon s’est engagé dans la défense de son commerce maritime en obtenant l’implantation en 2011 à Djibouti de la première base militaire à l’étranger depuis sa défaite en 1945 disposant de moyens d’intervention contre la piraterie maritime.


La desserte de bases militaires hors du Japon implique des moyens aériens stratégiques. Des OPEX exigent des moyens aptes aux opérations tactiques et stratégiques. Les responsables japonais ont cherché parmi les matériels existants ou en cours d'élaboration, ceux qui répondraient aux mieux à leurs objectifs. Ils ont, lors d'une première sélection, retenu le C17 de Boeing, le C130J de Lookheed Martin et l'A400M. Mais aucun de ces appareils ne répondait  aux besoins d’un avion apte à la fois aux opérations stratégiques et tactiques. Par suite le développement d’un avion purement japonais (la motorisation exceptée) est lancé en 2001 et la construction est confiée à la société Kawasaki. Le premier vol s’est déroulé le 26 janvier 2010. La force aérienne d’autodéfense japonaise a reçu son premier exemplaire en juin 2016.
D'une masse à vide de 69 tonnes et d'une masse maximum au décollage de 141 tonnes, le C2 mesure 43,9m de long, 44,4m d'envergure sa hauteur étant de 14,2m. La zone cargo mesure 15,65m x 4m x 4m. La charge utile maximum est de 37,6 tonnes en soute. Avec 36 tonnes en soute la distance de décollage est de 2300m et celle d’atterrissage est de 2400m sur des pistes non préparées, sur l’herbe, sur la neige et dans la boue. Ces distances sont ramenées à 900m pour une charge utile de 20 tonnes.
C’est un avion bimoteur propulsé par 2 turboréacteurs GE CF6-80CZ
En vol tactique il est possible de larguer simultanément par 2 portes latérales 110 parachutistes. La rampe arrière peut être également utilisée dans ce but mais est plutôt réservée au largage de matériel. L’informatique de bord permet un vol à basse altitude. Les parties sensible de l’appareil (réservoirs à carburant) sont protégées par un blindage. De plus il est doté d’un système d’autoprotection.
Bref un bel appareil. J’aimerai bien faire un voyage à bord, en cabine et en soute.

 Bien paramicalement

jmperrin

Lorsque je suis obligé de passer une ou plusieurs nuits à Toulouse je loge dans un hôtel à Cugnaux et c'est toujours avec plaisir que je longe l'aéroport de Francazal. Cet aéroport n'est plus un haut lieu du transport militaire comme au temps du règne des Noratlas, cependant l'activité civile et militaire  engendre des mouvements d'avion et il n'est pas rare qu'un A400M vienne s'y poser.
 
Mais une nouvelle activité de recherche sur les transports du futur s'y développe. La société américaine Hyperloop Transportation Technologies (HTT) a installé un tunnel d'essais d'une longueur de 320 m et d'un diamètre de 4 m afin de tester le déplacement d'un véhicule (ou capsule) dépourvu de roue, suspendu au dessus d'un rail grâce à un champ électromagnétique et propulsé par des moteurs électriques. Dans le tunnel un vide partiel est maintenu afin de limiter les frictions de l'air pour que des véhicules de 10 à 20 personnes puissent se déplacer des vitesses supérieures à 1000 km/h.
 
Une première ligne commerciale de 5 km devrait entrer en service à Abu Dhabi, prémices d'une liaison de 150 km avec Dubaï qui serait parcourue… en 9 minutes.
 
On peut se demander quels seront les "g" à encaisser pour obtenir un tel temps de parcourt.
 
Si d'un point de vue technique aucune difficulté semble insurmontable, les coûts seront sûrement un frein car ils pourraient s'élever à 80 millions de $ par km. Quand au coût d'entretient il sera, comme pour le TGV, sûrement très élevé.
 
Face à ces coûts on ne peut que regretter l'abandon de l'aérotrain dont les montants de réalisation et d'entretient auraient été dérisoires face aux sommes annoncées….

 bien paramicalement votre

jmperrin