Dit « le toubib »Paul-Henri Grauwin est né le 29 juin 1914 à Camphin-en-Carembault (Nord), médecin-commandant il s'est illustré à la bataille de Điện Biên Phủ.
À peine sorti de la Faculté de médecine, dès 1942, il entre dans le réseau de résistance Sylvestre et crée la première antenne chirurgicale dans l'Hospice de Templeuve.
Participant aux combats de la libération de cette ville, il recevra en trois jours une centaine de blessés FFI et Alliés.
Il opérera sans arrêt.
La poche de Dunkerque, la campagne d'Allemagne puis l'engagement pour l'Indochine, c'est le parcours militaire du médecin Paul-Henri Grauwin dont les actions héroïques donneront lieu à neuf citations à l'ordre de l'Armée et à l'ordre de la division.
Prisonnier des Việt Minh à Diên-Biên-Phu, après les cinquante-sept jours d'enfer pendant lesquels son antenne médicale opéra nuit et jour, plus de quatre-mille blessés, il sera encore un soutien inlassable pour ses camarades d'infortune en veillant à leur évacuation sur Hanoï.
Libéré de ces lieux de la mort par un ennemi qui l'admirait (il soignait indifféremment l'ami ou l'adversaire), il fut nommé Chef des services chirurgicaux du Cap Saint-Jacques, puis revint à la vie civile en 1956 après avoir dû céder au Viêt-Minh les hôpitaux où il exerçait et vu le sort réservé aux réfugiés du Tonkin.
L'Asie l'avait marqué à jamais et il ne pourra la quitter.
En 1960, il devient l'associé du Dr. Maurice Bessiere qui avait fondé une clinique privée à Phnom-Penh en 1948.
En avril 1975, il sera le dernier Français à partir, alors que les Khmers rouges sont déjà entrés dans la ville.
Il revient en France et se présente au Ministère des Anciens Combattants et est recruté comme Médecin-sur-Expert au Centre Réforme de Paris.
Parallèlement, il continue à travailler en Asie car il ne peut oublier ses amis du Vietnam, du Cambodge.
Il parcourt les camps de réfugiés en Thaïlande.
Au péril de sa vie, il franchit la frontière cambodgienne pour procurer des soins et apporte de France du matériel médical introuvable là-bas.
Il adopte deux enfants.
À Paris, ses samedis et dimanches sont pour ses amis d'Asie et leurs enfants, qu'il conseille, aide dans la poursuite de leurs études.
Il prend une part active dans la dénonciation du génocide cambodgien.
Le toubib nous quitte en 1989.