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 Les panzer de l'Armée Française

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Tregor22/85

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MessageSujet: Les panzer de l'Armée Française   Les panzer de l'Armée Française Icon_minitimeLun Avr 29 2019, 16:58

PANZER FRANÇAIS DANS LA POCHE DE ST NAZAIRE

A toutes époques, les armées victorieuses ont souvent réutilisé les matériels abandonnés par leurs adversaires. L'Allemagne, en 1940, avait récupéré nombre d'engins français et transformés par leurs soins. Lors de la débâcle allemande en 1944/45, à leur tour les allemands abandonnèrent chars, camions et voitures divers, soit détruits sur les champs de bataille, soit tout simplement laissés sur place faute de carburant... Il est normal qu'à ce moment là, les troupes alliés et les FFI se sont servis dans ces stocks ou dans les cimetières de chars à ciel ouvert....mais en nombre restreint, voir à l'unité par ci, par là...

Je vous présente aujourd'hui, une unité de chars peu connue, ayant une existence officielle, rééquipée avec ces engins, ayant fait campagne sur le front de l'Ouest, dans la poche de St Nazaire.

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4 août 1944, Les blindés du Général PATTON sur ruent sur la Bretagne. Prenant la direction de Nantes, soldats américains et FFI libèrent la ville de Chateaubriand en Loire Atlantique puis prennent la direction d’Angers. La ville est laissée aux mains des résistants qui vont se réorganiser en unités plus ou moins homogènes. Parmi ces unités, il en est une atypique, formée par le lieutenant BESNIER (ancien chef de peloton au 511ème RCC). Avec un noyau d’une trentaine d’hommes, il forme l’embryon du 1er Groupe Mobile de Reconnaissance (1er GMR).
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Les premières missions du GMR sont d’assurer l’ordre dans Chateaubriand mais aussi la garde des dépôts d’armes et de munitions abandonnés par les troupes allemandes dans leur retraite notamment dans la forêt d’Araize. Il effectue également plusieurs patrouilles dans le secteur. 80 hommes, principalement des volontaires, forment alors le GMR, une instruction militaire leur est dispensée avec les moyens du bord. L’armement individuel provient des dépôts capturés mais également des parachutages effectués par les alliés. Ils vont assurer, à la demande de l’EM des FFI de Loire Atlantique,plusieurs missions de reconnaissance, poussant jusqu’à Cholet, les Herbiers leurs investigations.
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Le lieutenant BESNIER
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Pour se faire, les premiers véhicules arrivent à l’unité. Deux Panhard AMD 178, abandonnées par les allemands sont remises en état dan un garage nantais. Elles ont été trouvées entre Carquefou et Petit-Mars. L’une d’elle est armée d’un canon de 50mm (nom de baptême « BETOUCHKA ») et l’autre possède son armement d’origine, à savoir un canon de 25mm. Un half track français Citroen-Kegresse P19, des camions divers complètent la petite troupe.



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Citroen Kegresse P19
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A gauche, la Panhard "BETOUCHKA", équipé d'un canon de 50. A droite, celle équipée avec un canon de 25.
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Fin août 44, le GMR fait mouvement vers le sud de la poche de St Nazaire, dans le Pays de Retz. Trois jours sont nécessaires et les hommes vont se regrouper autour de St Philibert de Grandlieu. Près de 100 hommes composent désormais l’unité équipés, outre l’armement individuel, d’un mortier de 81mm. Le lieutenant BESNIER établi son PC dans la mairie du village d’Arthon-en-Retz où la population l’accueille en libérateur. Ses hommes sont dispersés aux alentours. De nouveaux renforts font passer l’effectif à 120 hommes.
Aussitôt, la défense s’organise face aux possibles attaques des allemands venant de la poche. Les premiers accrochages ont lieu le 15 septembre. Au cours d’une reconnaissance, une embuscade sur la route de St-Michel-Chef-Chef cause la mort du premier homme du GMR, le soldat LEMESLE , tireur FM qui, touché gravement, décédera à l’hôpital militaire de Nantes. Il sera inhumé le 17 dans le cimetière d’Arthon-en-Retz. Durant ces combats, les soldats français vont pouvoir se dégager grâce à l’intervention et la protection de la Panhard équipé du canon de 50.
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De retour des combats. Un soldat allemand tué est transporté sur l'aile. On peut y distinguer des SAS du Capitaine SIMON.
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BESNIER est nommé capitaine en octobre. De nouveaux matériels capturés sur les allemands vont étoffer l’équipement de l’unité. Un half track DEMAG D7 équipé d’un canon de 20mm FLAK 30 abandonné dans la région de Nantes, 4 canons de 75 PAK 40, un véhicule de commandement Horch équipé radio, un autocar et plusieurs véhicules légers viennent grossir les rangs. Le GMR reçoit également de nouveaux renforts en personnels. Fin 44, plusieurs résistants normands, apportant avec eux 2 half track Sdkfz 251 ausf D Hanomag et un half track Panzerweffer 42 Opel Maultier (baptisé ST NAZAIRE A) sont affectés à l’unité dont l’effectif passe à 150 hommes. Faute de munitions, le panzerweffer ne servira que comme véhicule de transport.
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A gauche, le Demag D7 et à droite les canons antichars PAK 40
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Les Hanomag Sdkfz 251 et l'Opel Maultier Nebelwffer 42 provenant de Normandie
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Les allemands ne sont pas sans réagir et par plusieurs fois, ils viennent « tâter » les défenses françaises. Le 2 décembre, un accrochage a lieu sur la route de St-Père-en-Retz. Les servant de canon de 20 monté sur le Demag interviennent en même temps que les mortiers de 81mm et appuient les hommes dans leur progression. Malheureusement les français déplorent une nouvelle perte : le maréchal des logis chef BOURREAU est tué. L’ennemi laisse derrière lui, 6 tués et plusieurs blessés.
En parallèle à l’offensive des Ardennes déclenché par les allemands, le front de la poche de St Nazaire subit plusieurs attaques les 21 et 22 décembre. L’artillerie ennemie pilonne le secteur et quelques villages sont réoccupés par les allemands. Lors de ses combats, on déplore la mort de 4 soldats français lors des combats à la Sicaudais. Avec sa chenillette anglaise Bren Carrier, le lieutenant POLLONO et l’équipage composé du sergent GRIFFAUT et des soldats MAURICE, LE VOEUX sont tués en voulant intervenir dans le village. Les Panhard françaises épaulées d’un canon d’assaut, interviennent encore une fois, permettant le replis des français. Le 24, le front s’est stabilisé, les offensives allemandes stoppées.
Le 27 décembre, nouveau renfort passant l’effectif à 180 hommes. Les résistants normands, apprenant que le commandant de l’unité est un ancien des chars, lui font savoir que plusieurs chars allemands abandonnés en Normandie, peuvent être récupérés et remis en état. Une aubaine pour le capitaine BESNIER s’empresse de saisir. Il se rend sur place au début de l’année 1945, afin de vérifier les possibilités de récupération et constate en effet que plusieurs chars et véhicules de tous types sont disponibles sur l’ancien champ de bataille normand de la poche de Falaise (parfois, il faut retirer les cadavres des soldats allemands laissés à l’intérieur). Il constitue alors une équipe de spécialistes mécaniciens/bricoleurs et près de 15 chars sont rassemblés pour une remise en état afin de constituer un escadron blindé:
                                         -1 Pzkpfw VI ausf E « TIGRE » I de 60 tonnes équipé d’un canon de 88 (provenant du secteur de Brieux, puis dirigé sur Argentan puis Rânes où il sera repeint aux couleurs françaises et recevra le nom de « BRETAGNE ». ex Schwere SS panzer abteilung 502);
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                                            -2 PANTHER V ausf A et G de 45 tonnes, équipés d’un canon de 75 (1 seul du type ausf G,récupéré dans le secteur de Bissey et ayant pour nom de baptême « DAUPHINE » sera fonctionnel, l’autre du modèle ausf A étant souvent en panne);
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                                           -11 Panzer IV principalement des ausf G et H, de 25 tonnes, équipés de canon de 75 (provenant de la forêt de Carrouge, et des alentours de Rânes, Ecouché, Putanges et Briouze) ;
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                                           -2 canons d’assaut Sturmgeschütz III ausf G;
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                                           -1 chasseur de char Jagdpanzer IV ausf F équipé d’un canon de 75;
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                                           -1 chasseur de chars Marder I sur châssis Lorraine équipé d’un canon 50mm en remplacement du 75mm PAK 40 d’origine (ex-21ème panzer division). Il ne servira que de véhicule école.

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Avec l’aide de la population locale qui leur signale les épaves, d’autres véhicules sont également réparés, comme deux half track SDKFZ 9 FAMO (1 tracteur de char et 1 avec une grue type Bilstein, provenant du secteur d’Argentan), 1 camion atelier et divers camions et véhicules légers. Bien entendu, un stock de pièces détachées (dont des moteurs, appareils de visée et de radio) prélevés sur les épaves est composé.


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Pendant ce temps, sur le front de la poche de St Nazaire, les opérations continuent. Avec le 8ème cuirassiers puis le 1er hussard, les combats sont menés en coopération. Les chars étant arrivés dans le secteur (le premier, un Panzer IV est arrivé dès le 23 janvier par la route effectuant près de 300 km sans aucunes avaries !!!), le 1er GMR se réorganise et devient Escadron Autonome de Chars BESNIER et tient garnison à Machecoul. Les nouveaux équipages sont formés et instruits afin de dompter les nouveaux monstres de combat.

La composition est la suivante :
                                       -1 peloton de commandement avec le TIGRE I et les deux Panther ;
                                       -3 peloton de chars composés de 3 Panzer IV ;
                                       -1 peloton de réserve avec 2 panzer IV.
Hitler est mort mais les plusieurs troupes allemandes sont retranchées dans les poches. Le 10 mai, les chars se déplacent vers Pornic où une batterie de canons sur rails de 240mm a été signalé. Elle peut, grâce à sa portée, occasionner des dégâts importants. Le 11, traversant Pornic, les chars partent en direction de la pointe de St Gildas. A la vue des chars, l’ennemi abdique mais refuse de se rendre aux FFI, surtout équipés de chars...allemands !!! C’est un détachement américain envoyé expressément qui recevra la reddition.
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Pornic
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Avec ses chars, l’Escadron Autonome du capitaine BESNIER va libérer la région où la population en liesse accueille ses libérateurs. L’unité va stationner et prendre ses cantonnements à Tharon-Plage. Le 11 mai 1945, le général JUNCK , commandant le réduit ennemi, remet son arme lors d’une cérémonie au général américain KRAMER sur le terrain de l'hippodrome du Grand Clos à Bouvron. La guerre est finie dans la région.
Mais pour autant, l’histoire n’est pas encore terminée pour les hommes de l’Escadron Autonome de Chars BESNIER. Après une période de repose de quelques jours à Tharon-Plage, l’unité se regroupe sur Machecoul. Le capitaine BESNIER quitte son commandement pour retourner à la vie civile. A compter du 20 juillet 1945, l’escadron est intégré avec ses chars au 6ème Régiment de Cuirassiers dont il devient le 2ème escadron. Les blindés et les matériels sont montés sur les wagons et prennent la direction de Mer près d’Orléans. De là, le 6ème Cuir part pour l’Allemagne (en tant que TOA) et stationne dans le camps de Baumholder. Américains et Français vont s’entraîner ensemble dans la région puis le régiment prend ses nouveaux cantonnements à Morbach près de Trèves.
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Tharon-Plage
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Départ pour l'Allemagne
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Les hommes ayant souscris un contrat « pour la durée de la guerre » sont libérés et retrouvent leur foyer. Pour les autres, nouveau déplacement, cette fois ci pour Mourmelon. Le 6ème Cuir est dissous et dès lors c’est au 4ème Cuir que les panzer arrivent. Réformés, ils sont remisés au dépôt de matériels de Gien et vont servir à l’instruction. Certains de ces blindés vont disparaître, d’autre comme le TIGRE « Colmar », le PANTHER « Dauphiné » et au moins un Panzer IV vont rejoindre l’Ecole de Cavalerie de Saumur.
C’est le TIGRE « Colmar ex-Bretagne » qui est actuellement exposé au Musée des Blindés de Saumur...(reconnu par les anciens grâce aux impacts sur le devant du char).
Les panzer de l'Armée Française Sdkfz_14Les panzer de l'Armée Française Tigre_14
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Pour en savoir plus sur le sujet:


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MessageSujet: Re: Les panzer de l'Armée Française   Les panzer de l'Armée Française Icon_minitimeLun Avr 29 2019, 20:14

très beau post!!  J'ignorais tout de cette unité et de ses chars  Merci beaucoup !!!
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MessageSujet: Re: Les panzer de l'Armée Française   Les panzer de l'Armée Française Icon_minitimeLun Avr 29 2019, 20:35

Un grand merci Raymond ,

Je ne connaissais pas cette histoire fabuleuse .

Je connais par contre bien cette région , un ami de la famille , habite a Savenay .

Les chars récupérés en Normandie , doivent venir du "Couloir de la Mort" .

Ce site n'est pas loin de notre Ami Guy61 .

Je suis allé le visiter avec lui , il y a dans un petit village un Tigre , laissé a l’abandon , mais je crois qu'il est depuis qq mois en restauration (sauf le moteur) .

Il y avait sur ce site , des milliers d'engins de toutes sortes .

Il fut le royaume des ferrailleurs jusqu'au début des années 2000 .

Je reviendrai sur cette bataille .

Encore merci pour ce bel article accompagné de belles photos .

Les panzer de l'Armée Française 560180669  Merci  Les panzer de l'Armée Française 560180669  Merci  Les panzer de l'Armée Française 560180669

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« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage.
La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure.
Être un homme et le demeurer toujours,
Quelles que soient les circonstances,
Ne pas faiblir, ne pas tomber,
Voilà le véritable sens de la vie ».

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MessageSujet: Re: Les panzer de l'Armée Française   Les panzer de l'Armée Française Icon_minitimeLun Avr 29 2019, 21:06

RE HELLO

Pour la plupart, les chars récupérés proviennent de la poche de Falaise...Quelques uns ont été récupérés aux alentours d'Argentan...

Le Tigre dont tu parles est celui de Vimoutiers. Il est effectivement en cours de restauration...et ne roulera jamais car le châssis est en très mauvais état (entre autre)

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