Au total, une quinzaine de perquisitions ont été menées chez des particuliers et aux sièges du Parti de gauche et de la France insoumise, qui dénonce une "attaque politique" menée à des fins de déstabilisation.
Plusieurs perquisitions ont eu lieu mardi matin dès sept heures au siège de La France insoumise, du Parti de gauche, mais aussi chez Jean-Luc Mélenchon et chez d’anciens assistants du député LFI.
Dans une série de vidéos, prises au saut du lit, le chef de file de l’opposition a filmé en direct les opérations, déplorant une "manoeuvre politique".
"Vous me trouvez une drôle de tête, c’est parce que je fais l’objet d’une perquisition depuis sept heures du matin chez moi ainsi qu’au siège du Parti de gauche et au siège de la France insoumise", commence le député, au milieu des policiers.
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"Il y a ici plein de monde chez moi. Vous voyez ma maison ? Depuis sept heures du matin, perquisition. Toute la maison est remplie de gens", témoigne-t-il, avant de dénoncer "un acte politique".
- Citation :
- "Demandez si le président Macron va faire l’objet d’une perquisition chez lui alors qu’il y a aussi une enquête préliminaire sur son compte."
Que cherchent les enquêteurs ?
Selon une source proche du dossier, ces perquisitions ont été menées par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions (OCLCIFF) dans le cadre de deux enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Paris, l’une sur les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon, l’autre sur de présumés emplois fictifs au Parlement européen.
Les comptes de campagne
Comme il est d’usage après chaque élection présidentielle, les comptes de campagne des onze candidats ont été déposés puis épluchés pendant plusieurs mois par une Commission (la CNCCFP), chargée d’en vérifier la régularité pour valider, ou non, le remboursement des dépenses par l’Etat.
Mais alors que cette analyse était en cours, la démission fracassante de l’un des rapporteurs chargé d’étudier les comptes de Jean-Luc Mélenchon, relayée par la presse, a semé le doute sur la régularité du procédé. Selon lui, 1,5 million d’euros sur les 10 dépensés par le candidat durant sa campagne ne pouvaient être remboursés, faute de justificatifs nécessaires. La Commission aurait alors minimisé ces régularisations, fidèle à un système "opaque" et "peu démocratique", et retoqué "seulement" 434 000 euros.
Malgré ces soubresauts internes, la CNCCFP a annoncé en février avoir validé les comptes de tous les candidats, pointant néanmoins certaines dépenses litigieuses, dans la Jean-Luc Mélenchon, mais aussi dans celles de Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron. Or, selon L’Express, c’est la médiatisation des "turbulences" sur le dossier Mélenchon qui aurait poussé la Commission à effectuer un signalement au parquet en mars, entraînant l’ouverture d’une enquête préliminaire..
Suite à cette mise en cause, le chef de file de la France insoumise a demandé le 8 juin dernier à ce que tous les comptes de campagne soient de nouveau épluchés. Ce mardi, dans sa vidéo, il va plus loin, annonçant pour prouver sa bonne foi que l’ensemble des documents justificatifs envoyés à la CNCCFP vont être rendus publics et mis en ligne.
Le domicile de Jean-Luc Mélenchon ainsi que de plusieurs de ses collaborateurs été perquisitionné mardi matin.
capture vidéo facebook