La présence militaire américains est déjà relativement importante en Pologne, avec des unités d’une brigade blindée de l’US Army, dans le cadre d’un bataillon multinational de l’Otan, ainsi que des drones MQ-9 Reaper (sur la base Miroslawiec). Sans oublier les déploiements pontuels d’avions de combat et de troupes supplémentaires à l’occasion d’exercices militaires.
En outre, dans le cadre de la défense antimissile de l’Otan, les États-Unis déploieront un système Aegis Ashore, avec 24 missiles intercepteurs SM-3 à Redzikowo. Le site devrait être inauguré en 2020, le chantier ayant pris du retard.
Mais les autorités polonaises en veulent davantage. Lors de son récent voyage officiel à Washington, le président polonais, Andrzej Duda, a en effet officiellement demandé aux États-Unis d’installer une base militaire permanente dans son pays. Et pour cela, Varsovie irait jusqu’à investir 2 milliards d’euros. Son homologue américain, Donald Trump, lui a répondu qu’il étudierait le dossier « très sérieusement », d’autant plus que le Pologne est un des rares membres de l’Otan à respecter l’engagement de dédier 2% de son PIB à ses dépenses militaires.
Visiblement, les Polonais polonaise adhèrent largement à cette idée d’implanter une base américaine permanente dans leur pays. Selon un sondage publié le 15 octobre par le quotidien Rzeczpospolita et réalisé par l’institut Ibris auprès de 1.100 personnes, ils seraient 57% à être favorables à ce projet. Dans le détails, 8% ont répondu ne pas avoir d’opinion sur ce sujet, 11,3% se disent hésitants et 23,7% y sont opposés.
En revanche, l’opinion polonaise est plus nuancée sur l’enveloppe de 2 milliards d’euros évoquée par le président Duda pour financer cette implantation américaine : 37% des personnes interrogées estiment cette dépense infondée, contre 33,2%. Environ 20% n’ont pas d’idée arrêtée et 8% n’en ont pas du tout.
Pour le moment, cette base américaine est encore loin de devenir une réalité. Selon le secrétaire à l’US Army, Mark Esper, la Pologne ne dispose pas actuellement d’infrastructures adaptées, notamment en termes « de surface, d’espace de manoeuvre et de champs de tir. » Un autre frein concerne les infrastructures polonaises, dont les normes, datant de l’époque du Pacte de Varsovie, sont inadaptées. « Nous avons des problèmes avec le transport des équipements lourds et des choses de ce genre », a confié le responsable.