Après une hausse de 1,8 milliard d’euros en 2018, le bugdet de la mission Défense augmentera de nouveau de 1,7 milliard l’an prochain, conformément à la Loi de programmation militaire 2019-25, elle-même subordonnée à la Loi de programmation des finances publiques [LPFP] 2018-22. Les armées pourront donc compter sur une enveloppe de 35,8 milliards d’euros « à périmètre constant », hors pensions.
« Cet effort financier exceptionnel dans un contexte de redressement des finances publiques répond au besoin de transformation et d’adaptation des armées dans un environnement stratégique durablement instable et incertain, marqué par l’émergence de nouvelles formes et de nouveaux espaces de conflictualité », est-il expliqué dans la présentation du projet de loi de finances 2019, présenté ce 24 septembre [.pdf].
Contrairement aux pratiques du passé, toutes les « dépenses programmées sont intégralement couvertes par des ressources budgétaires, sans hypothèses de recette exceptionnelles », par définition aléatoires.
S’agissant du financement du surcoût des opérations extérieures, il est prévu de porter la provision à 850 millions d’euros (+200 millions), l’objectif étant d’atteindre 1,1 milliard d’euros à compter de 2020. Selon une estimation donnée l’été dernier par le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA], les surcoûts OPEX et MISSINT [mission intérieures] devraient s’élever à 1,364 milliard d’euros en 2018.
Par ailleurs, ce projet de budget prévoit d’investir 150 millions d’euros de plus par rapport à cette année pour les équipements dits d’accompagnement (casques, treillis, gilets pare-balles) ainsi que 57 millions pour la mise en oeuvre du « plan Familles »
Un coup de pouce de 400 millions d’euros bénéficiera au maintien en condition opérationnelle (MCO), en particulier dans le domaine de l’aéronautique. Pour l’équipement des forces, il est prévu un effort de 300 millions d’euros de plus par rapport à 2018.
Le « renouvellement des deux composantes de la dissuasion nucléaire […] se traduit dès 2019 par une hausse de 400 millions d’euros des dépenses d’investissement et d’entretien du matériel pour adapter le système de dissuasion et assurer la crédibilité et la
fiabilité des armes nucléaires », est-il précisé.
Concernant les effectifs, et alors que d’autres ministères devront supprimer des emplois, celui des Armées sera épargné (ce qui change des années précédentes…) et verra les siens augmenter. En effet, comme le prévoit la LPM 2019-25, 450 postes seront créés l’an prochain, notamment dans les domaines « du renseignement, de la cyberdéfense, du soutien aux exportations et de la numérisation (intelligence artificielle, traitement massif des données). » En prenant en compte le SIAé [Service Industriel de l’Aéronautique], ce seront en réalité 466 postes qui seront ouverts l’an prochain.