En août, le vice-président des États-Unis, Mike Pence, avait estimé que la création d’un 6e branche des forces armées américaines dédiées uniquement aux opérations spatiales allait coûter environ 8 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Cette évaluation était un peu trop optimiste.
En effet, selon un mémo intitulé « proposition pour une organisation axée sur létalité qui mettra en oeuvre des capacités de supériorité spatiale » [« a lethality focused organization that will field space superiority capabilities », ndlr], le coût pour établir cette « force spatiale » serait de 13 milliards de dollars, dont 3 milliards pour la première année et 10 autres pour quatre suivantes.
Sur le papier, l’idée de cette force spatiale est simple : il suffirait de transférer les unités et les capacités dédiées (en grande partie détenues par l’US Air Force) au sein d’une structure indépendante. Seulement, il ne suffit pas de changer les appellations et les uniformes…
Il faudra en effet créer un état-major dédié, qui sera responsable non seulement des opérations mais aussi de la planification, des budgets et du recrutement. Il est question que cette « Space Force » puisse disposer de 13.000 militaires, ce qui passera nécessairement par la création d’écoles de formation dédiées.
En juillet 2017, quand l’idée de créer une telle force avait été proposée par des membres du Congrès (avant d’être repoussée), le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, avait estimé que cela allait « ajouter une nouvelle couche de bureaucratie dans un Pentagone déjà incroyablement bureaucratique ».
Et d’insister sur le coût budgétaire de cette mesure, susceptible d’encourager l’esprit de clocher, et donc d’organiser les activités spatiales en silo alors que, au contraire, leur nature est inter-armées. Depuis, M. Mattis a bien dû se ranger derrière la volonté du président Trump…
« Nous avons l’obligation de soutenir la proposition du président, qu’il entend présenter lors du prochain budget. Elle est audacieuse et met en œuvre sa vision d’un département indépendant ayant toutes les responsabilités pour organiser, former, équiper et développer les forces spatiales. pour faire face aux menaces émergentes », a justifié Heather Wilson, la secrétaire à l’US Air Force. « La concurrence stratégique avec la Russie et la Chine est au centre de notre approche », a-t-elle ajouté.
Photo: SpaceX