En août 2013, l’armée de l’Air reçut, après maints retards, son premier avion de transport A400M « Atlas ». Depuis 13 autres unités ont rejoint la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy. Mais il aura fallu attendre cinq ans pour que le seuil symbolique des 10.000 heures de vol soit franchi par cette flotte.
« L’A400M fêtera le 7 septembre ses 10.000 heures de vol, à l’occasion d’une prise d’armes sur la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy », annonce en effet le ministère des Armées, dans son « Actu Défense » hebdomadaire.
Cette « barre » des 10.000 heures de vol a été franchie lors d’une liaison entre Gao et Niamey, dans le cadre de l’opération Barkhane, par un A400M de l’Escadron de Transport 1/61 « Touraine ».
« L’A400M s’inscrit de manière pérenne et déterminante dans les opérations militaires françaises. Engagé en soutien de tous les exercices majeurs et des opérations à travers le globe, il s’est notamment distingué en intervenant au profit des populations sinistrées par l’ouragan Irma en septembre 2017, et plus récemment, le 24 août dernier, en acheminant 25 tonnes d’aide humanitaire vers la zone sinistrée de Lombok en Indonésie », rappelle le ministère des Armées.
Ce satisfecit met sous le boisseau les problèmes récurrents de disponibilité des A400M. « Il faut aussi absolument que l’industrie trouve rapidement des solutions aux défauts techniques de jeunesse qui handicapent trop la flotte A400M. Un dialogue étroit est engagé avec l’industriel », expliquait, en février, le général André Lanata, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAA].
Ces derniers mois, la disponibilité des A400M a notamment été affectée par des problèmes au niveau des boîtes relais des réducteurs d’hélices (PGB – Propeller Gear Box) de leurs turbopropulseurs TP-400.
Lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE), le 6 septembre, la ministre des Armées, Florence Parly, a indiqué que la disponibilité moyenne des A400M de l’armée de l’Air n’avait été que de « 3,2 avions » au premier semestre. Un chiffre, espère-t-elle, qui devrait s’améliorer d’ici la fin de cette année.
Quant aux capacités tactiques qui font encore défaut à l’A400M alors qu’elles figuraient dans le cahier des charges, comme, par exemple, le ravitaillement en vol des hélicoptères, Mme Parly s’est voulu rassurante. « La mise au point des nouvelles fonctionnalités se passe très bien. Nous sommes dans une phase positive et nous espérons que cela continuera à progresser. Chaque étape se franchit avec succès et cela aide chacun à être patient », a-t-elle dit.
Pour rappel, la France a commandé 50 A400M « Atlas ». En 2025, soit au terme de la Loi de programmation militaire promulguée en juillet, l’armée de l’Air devrait disposer de 25 appareils.