Le F-15 va-t-il jouer les prolongations au sein de l’US Air Force, alors que son retrait du service dans le courant des années 2020 est évoqué? En tout cas, son constructeur, Boeing, s’y emploie comme il l’a déjà fait pour le F/A-18 Super Hornet en présentant une version améliorée (le F/A-18 Advanced Super Hornet).
Ainsi, à l’occasion du salon aéronautique de Farnborough [Royaume-Uni], Boeing a communiqué autour du F-15X, une version nettement plus « musclée » que les F-15 actuellement utilisés par l’aviation américaine. Et pour cause : cet appareil pourrait emporter 24 missiles air-air [AMRAAM et Sidewinder] tout en bénéficiant d’une liaison de données, d’une avionique, de commandes de vol et d’un radar Raytheon APG-63 (V) 3 améliorés ainsi que d’une nouvelle suite de guerre électronique [EPAWSS pour Eagle Passive/Active Warning Survivability].
La puissance de feux de ce F-15X serait donc sans commune mesure avec les avions de combat actuels (le F-35A, par exemple, n’emporte « seulement » que 4 missiles air-air dans ses soutes).
Pour tenter de convaincre l’US Air Force, Boeing peut miser sur le contexte international, marqué par le retour de la « menace de la force ». D’ailleurs, la dernière stratégie de défense américaine prend en compte cette situation étant donné qu’elle met l’accent sur la nécessité de rivaliser avec des puissances « révisionnistes », comme « la Chine et la Russie. »
Or, dans le domaine de la supériorité aérienne, il s’avère désormais que l’US Air Force manque d’avions furtifs F-22A Raptor, au point qu’il a même été envisagé de relancer la production de cet avion. D’où l’intérêt du F-15X qui servirait de « réservoir » à missiles air-air aux appareils furtifs de 5e génération.
En clair, le F-35 (voire le F-22) enverrait des informations au F-15X sur les cibles à abattre en profitant de sa capacité à échapper aux radars adverses. Une tel mode opératoire pourrait-il convaincre les responsables de l’US Air Force, à l’heure où ils sont en train d’évaluer leurs besoins en fonction de la stratégie de défense publiée en janvier dernier?
En tout cas, Boeing semble optimiste. « Nous voyons le marché se développer à l’international et cela crée des opportunités pour revenir parler à l’US Air Force de ce qui pourrait être de futures mises à niveau ou même de futures acquisitions potentielles d’avions F-15 », a affirmé Gene Cunningham, le responsable des activités internationales de l’industriel dans le secteur de la Défense, lors du salon de Farnborough.
Faute d’avoir pu obtenir le contrat du Joint Strike Fighter [le F-35, ndlr] et celui du futur bombardier stratégique de l’US Air Force, Boeing mise sur le développement de nouvelles versions de ses deux avions de combat [le F-15 et le F/A-18] pour maintenir ses activités dans le domaine de l’aviation de combat. Et c’est ce qui explique aussi son intérêt pour le projet britannique « Tempest ».