Quand on parle de nouvelles technologies aux États-Unis, la Silicon Valley, en Californie, vient immédiatement à l’esprit. Pourtant, d’autres régions américaines ont quelques arguments à faire valoir dans les domaines de l’électronique, de l’information, de la robotique ou encore des biotechnologies.
Ainsi, la ville de Raleigh, par exemple, fait partie du « Research Triangle Park » qui compte une centaine d’entreprises spécialisées dans les biotechnologies, la pharmacie et les équipements médicaux. Tel est aussi le cas de Minneapolis, Philadelphie, Boston, où les industries de haute technologie ont pris leur essor grâce à l’implantation de centres de recherche adossés à de grandes universités. Mais c’est finalement à Austin [Texas] que l’US Army a décidé d’installer son nouveau commandement dédié à « l’avenir » [US Army Futur Command, AFC].
En effet, Austin est considérée comme étant un pôle majeur de la haute technologie américaine, avec des milliers de diplômés en informatique et en ingénierie qui sortent chaque année de l’Université du Texas. La ville abrite par ailleurs les sièges sociaux de grandes entreprises, comme Dell ou Freescale Semiconductor (ancienne filiale de Motorola) et accueille de grands groupes (Sun Microsystems, 3M, Cirrus Logic, Samsung, etc).
D’où le choix de l’US Army, qui cherchait la proximité d’un « écosystème » tourné vers les nouvelles technologies (grands groupes, start-up, départements académiques, etc) pour son nouveau commandement. La qualité de vie a également été un critère pour cette décision.
Comme son nom le suggère, ce dernier sera donc chargé de préparer l’avenir de l’US Army et de rationnaliser les efforts en matière d’innovation et de conduite de projets, lesquels reposent actuellement sur une multitude d’acteurs, dont l’Army Research, Development and Engineering Command [RDECOM], 7 centres de recherches [TARDEC, CERDEC, ECBC, etc], l’Army Research Laboratory ou encore l’Army Capabilities Integration Centre.
Selon le Washington Post, depuis 1995, l’US Army a dépensé 32 milliards de dollars pour des programmes d’armement qui ont finalement jamais vu le jour. Et c’est ce qui a en partie motivé la création de ce nouveau commandement qui, souligne le quotidien, marque « la plus grande réorganisation » de l’état-major de l’armée depuis 1973. »
Cet Army Futur Command aura à se pencher sur 6 priorités essentielles pour les forces terrestres américaines, dont l’artillerie à longue portée, les véhicules de combat de nouvelle génération, l’aéromobilité, la défense aérienne et antimissile, la létalité des soldats et les réseaux.
En clair, il s’agit de préparer le remplacement des chars M1 Abrams, ds véhicules Bradley, des hélicoptère Apache et Black Hawk et des systèmes de défense aérienne Patriot.
Environ 500 militaires et civils seront employés au quartier général de l’AFC à Austin. Ce nouveau commandement, dirigé par un général 4 étoiles, devrait atteindre sa pleine capacité opérationnelle d’ici l’été prochain.
Par ailleurs, l’US Army bénéficera toujours des efforts en matière d’innovation menés à l’échelle du Pentagone, via la Darpa (agence de recherche et développement) ou encore la Defense Innovation Unit Experimental (DIUx), basée dans la Silicon Valley.