Fin de l’association anti-NDDL, forte de 2 300 adhérents. Invités à se prononcer sur la dissolution puisque l’aéroport est abandonné, ils ont été 56,43 % à dire oui. Un comité de liquidation est constitué.
Reportage
Pile à l’heure où les Bleus affrontaient l’Argentine ce samedi, un autre match se jouait à Notre-Dame-des-Landes : celui du devenir de l’association Acipa. La majorité des membres du conseil d’administration s’étant prononcée pour la dissolution, il revenait aux adhérents de trancher. Près de 400 personnes sont venues à cette réunion décisive. Avec les pouvoirs, ce sont au total 941 voix qui se sont exprimées : 531 pour dire oui à la dissolution, 389 opposés (41,34 % de non). Il y a eu 15 sans opinion (blancs) et 6 bulletins nuls.
Déception
Pas un applaudissement à l’annonce du résultat devant une assemblée déjà un peu plus éparse. Les deux heures et demie de discussion dans une chaleur étouffante avaient épuisé une partie des troupes. Le dépit se lisait sur bien des visages. « C’est un sabordage, ils ne veulent pas le changement de société » , concluait, amère, une adhérente. Elle observe que le résultat ne reflétait pas l’état de l’esprit de la salle.
Chaque adhérent était limité à deux pouvoirs, pas les administrateurs. Ils ont apporté de nombreuses voix. Par ailleurs, 194 pouvoirs en blancs adressés à l’association ont été attribués au prorata des votes du conseil d’administration (soit 106 oui, 79 non et 9 abstentions).
« Prématuré »
« C’est trop tôt pour arrêter. Pourquoi si vite ? » « Mais on n’a même pas fait la fête ! » « Il faut continuer pour que tout ne parte pas à vau l’eau. » Plusieurs adhérents ont exprimé leur frustration de voir cette grande aventure collective s’interrompre. « Vous avez subi une pression de la préfète ? » a même demandé une dame. Non, a répondu Dominique Fresneau. C’est simplement « parce que l’objet principal est atteint » et que « l’Acipa ne peut plus parler d’une seule voix. » Trop de divergences au sein du conseil d’administration.
Pour autant, « l’Acipa ne va pas se volatiliser ce soir » , rassure Anne-Marie Chabod. « Nous allons suivre les recours en justice jusqu’à leur terme. » Un comité de liquidation est créé, composé des membres du conseil d’administration sortant, à l’exception de Dominique Fresneau qui tire sa révérence.
« Tout de même, le nom Acipa est un capital. On devrait le garder et changer les statuts » . L’association a une force de mobilisation, « si l’Acipa est dissoute, impossible de transmettre son fichier de contacts. » La dissolution c’est aussi celle du réseau. D’aucuns le déplorent. « 18 ans qu’on se voit » , Jean-Paul est triste que ça se termine comme ça. Il aimerait un mémorial pour les camarades de la lutte aujourd’hui disparus. C’est dire combien il est douloureux pour un certain nombre d’adhérents de mettre le mot fin sur la riche histoire humaine qu’ils ont vécu avec l’Acipa.