Le conflit à la SNCF vient d’entrer de plain-pied dans une semaine capitale qui verra le texte de la réforme ferroviaire examiné par le Sénat et des annonces importantes du premier ministre Edouard Philippe sur la dette de la SNCF.
Selon Les Echos du mardi 22 mai, le gouvernement prévoit la reprise d’environ 35 milliards des 47 milliards d’euros de dette de SNCF Réseau en deux temps – en 2020, puis 2022 – et s’apprête à annoncer un surcroît d’investissement de 700 millions. Voilà qui pourrait remonter le moral des cheminots en lutte contre la réforme, car du côté de l’opinion publique, la bataille est loin d’être gagnée.
Alors que le Journal du dimanche (JDD) indiquait, dimanche 20 mai, dans son onzième baromètre IFOP sur la grève SNCF, que le soutien au mouvement de protestation restait minoritaire (42 %), un autre sondage en ligne effectué auprès de 1 000 personnes pour le compte de la SNCF, et que Le Monde a pu consulter, révèle qu’une grande majorité de Français (75 %) trouve justifiée la réforme du système ferroviaire mise en œuvre par le gouvernement.
Cette enquête, diligentée également par l’IFOP du 9 au 14 mai, est la cinquième du genre commanditée par la direction de l’entreprise ferroviaire depuis le début du mouvement. Elle montre une stabilisation des perceptions par rapport aux vagues précédentes. Un détail rend l’étude particulièrement intéressante : l’opinion des clients et des usagers de la SNCF est isolée.