Décidé en 2014, le nouveau contrôle technique automobile est entré en vigueur. Plus sévère, il sera également plus cher. Toutes les réponses à vos questions.
Le nouveau contrôle technique automobile entre en vigueur ce dimanche 20 mai. Depuis plusieurs semaines, les centres de contrôles technique automobile affichent complets. En prévision d’une réglementation plus stricte, de nombreux automobilistes ont anticipé la date de leur contrôle dans l’espoir d’échapper à une contre-visite. Mais toutes les inquiétudes ne sont pas justifiées. Explications.
Davantage de points de contrôles ?
Non. On passe de 140 à 133. En revanche, l’examen de chaque élément (plaques, phares, freins…) sera plus approfondi. La fréquence des contrôles, elle, ne change pas : aux quatre ans de la voiture lorsqu’elle est neuve, puis tous les deux ans. Petit rappel : pour les contrevenants, un défaut de contrôle technique est toujours sanctionné de 90 € d’amende au minimum.
En prévision d'une réglementation plus stricte, de nombreux automobilistes ont anticipé la date de leur contrôle dans l’espoir d’échapper à une contre-visite. | PHILIPPE CHÉREL / OUEST-FRANCE Davantage de contre-visites ?
Oui. Entre 30 % et 40 % des véhicules présentés seront « recalés », contre environ 20 % aujourd’hui, estiment les professionnels. On passe en effet de 203 à 342 défauts soumis à contre-visite.
En cas de défaillance dite « majeure », vous avez deux mois pour faire les réparations. Mais en cas de défaillance « critique » vous devez réaliser les travaux sur le champ.
Des immobilisations immédiates ?
Quasiment. Mais uniquement en cas de défaillance « critique » (on en compte 129), c’est-à-dire les cas les plus extrêmes : absence de plancher, siège conducteur non fixé, absence de liquide de frein, volant non fixé, risque d’incendie lié à une fuite de carburant, impossibilité d’enclencher une vitesse…
Le centre apposera alors une vignette valable uniquement le jour même jusqu’à minuit. Cela vous laisse juste le temps d’amener votre voiture au garage pour réaliser les réparations.
La plupart des voitures vont avoir des problèmes ?
Non. « Pour une voiture récente ou entretenue normalement, il n’y a aucun souci à se faire », rassure Abdel Mazeghrane d’un centre Sécuritest de Rennes.En revanche, des défauts qui, jusque-là, étaient seulement « signalés » au propriétaire du véhicule, feront désormais l’objet de réparations obligatoires. « Ce n’est pas plus mal, estime Celso Fernandes, son collègue et associé. Jusqu’à présent, les gens avaient tendance à ne rien faire, parce que ce n’était pas obligatoire. Résultat, on laissait certains problèmes importants s’aggraver. Maintenant, on saura qu’une voiture qui sort d’un contrôle avec succès est vraiment nickel. »
Le prix des contrôles devrait augmenter de 10% à 20%, selon les centres. | PHILIPPE CHÉREL / OUEST-FRANCE Ce sera plus cher ?
Oui. De l’ordre de 10 à 20 %, selon les centres. Chez Abdel et Celso, la facture passera de 79 € à 85 €, par exemple.
Cette hausse s’explique : le contrôle prendra une dizaine de minutes de plus (presque une heure), ce qui fait moins de voitures vues par jour, donc un manque à gagner. Mais surtout, les professionnels doivent parfois investir dans du matériel plus perfectionné. Un appareil de mesure pollution diesel-essence, avoisine les 8 000 €, un réglo-phare de nouvelle génération, les 4 000 €.
Enfin, les contre-visites risquent, elles aussi, d’augmenter (alors qu’elles étaient parfois offertes), de l’ordre de 15 €. Elles aussi seront plus longues, puisque le contrôleur ne se contentera plus de regarder si la réparation a été effectuée. Il devra réaliser un nouveau protocole d’inspection.
Au final, un contrôle avec contre-visite reviendra entre 20 et 30 € plus cher qu’aujourd’hui. Sans compter le coût des réparations…