Après l’Allemagne, qui, en mars, a annoncé une hausse de sa contribution à la mission Resolute Support, dirigée par l’Otan, le Royaume-Uni envisage de renforcer ses effectifs actuellement déployés en Afghanistan.
D’après le quotidien The Times, l’un des options envisagées consisterait à envoyer 400 militaires supplémentaires dans le cadre de Resolute Support. En novembre 2017, l’on comptait exactement 537 soldats britanniques en Afghanistan, affectés essentiellement à Kaboul, où leur mission consister à former les forces afghanes.
Une demande pour renforcer la contingent britannique en Afghanistan a été adressée par Gavin Williamson, le ministre de la Défense, à Theresa May, la locataire du 10 Downing Street. Selon The Times, aucune décision n’a été pour le moment été prise mais une annonce pourrait être faite à l’occasion du prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra en juillet à Bruxelles.
« Nous restons engagés dans la mission […] de l’Otan, dans laquelle nous jouons un rôle important, et nous évaluons constamment notre contribution », a commenté un porte-parole du ministère britannique de la Défense [MoD].
Pour le moment, il n’est pas clair si ces renforts britanniques sont destinés à accentuer l’effort en matière de formation ou d’accompagnement des forces afghanes ou à prendre part à des opérations de combat.
Ancien chef du Commandement des forces interarmées de l’Otan, le général Sir Richard Barrons a fait valoir dans les colonnes du journal The Telegraph que le Royaume-Uni « pourrait devoir envisager » d’augmenter encore ses effectifs en Afghanistan et « de les envoyer au combat plutôt que de se concentrer sur la formation des forces afghanes. »
« L’Otan et le Royaume-Uni sont résolus à faire en sorte que l’Afghanistan ne retombe pas sous le contrôle des Taliban. Il ne devrait pas être surprenant d’entendre que nous considérerions une telle action à la lumière d’une menace en évolution », a pour sa part estimé Julian Lewis, le président du Comité spécial de la défense, à la Chambre des communes.
La situation en Afghanistan est compliquée. Le gouvernement afghan ne contrôle plus 56,3% des 407 districts que compte le pays et les talibans accentuent leur pression sur plusieurs capitales provinciales, dont celle de Farah, contre laquelle ils ont lancé une offensive cette semaine. En outre, la branche afghano-pakistanaise de l’État islamique (EI-K) y est particulièrement active tout en étant très résiliente.
Quoi qu’il en soit, cet envoi de renforts britanniques répond à la demande de Washington d’augmenter les effectifs de la mission Resolute Support d’au moins 2.800 soldats supplémentaires. En novembre dernier, lors d’une réunion des ministres de la Défense de l’Otan, à Bruxelles, cet objectif n’avait pas pu être atteint. « Nous sommes dans un processus d’augmentation du niveau de troupes » mais « nous n’avons pas finalisé cela. Il n’est donc pas possible de donner des chiffres finalisés », avait admis Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique.