La députée mayennaise Géraldine Bannier est vice-présidente de la commission d’enquête parlementaire constituée dans le sillage l’affaire Lactalis. Le PDG du géant laitier sera questionné à l’Assemblée nationale le 23 mai.
Les auditions se poursuivent à l’Assemblée nationale dans le cadre du scandale du lait infantile Lactalis contaminé aux salmonelles. Après Régis Degelcke, président du conseil d’administration d’Auchan Retail et Michel-Edouard Leclerc, PDG de Leclerc, Emmanuel Besnier sera à son tour questionné, mercredi 23 mai, par les 20 députés membres de la commission d’enquête parlementaire.
Géraldine Bannier, députée LREM de la 2e circonscription de la Mayenne, est membre de la commission d'enquête parlementaire constituée dans le sillage de l'affaire Lactalis. | Donovan Gougeon Cette commission est chargée « d’évaluer les dysfonctionnements des systèmes de contrôle et d’information, de la production à la distribution ». L’audition, publique, sera ouverte à la presse. Parmi les députés membre de la commission d’enquête figure la députée mayennaise Géraldine Bannier (LREM).
Commencez-vous à y voir clair sur cette contamination ?
On obtient des éléments au fur et à mesure des auditions. Le rapport sera remis par le président et le rapporteur Grégory Beson-Moreau. Je ne peux communiquer sur ce point mais je vous confirme que l’on comprend déjà mieux tout ce qui a pu se passer de la production à la procédure de retrait. On voit déjà aussi ce qui doit être fait pour améliorer les choses.
Dans quel cadre a été créée la commission d’enquête parlementaire ?
Elle a été constituée dans le sillage de l’affaire du lait infantile Lactalis qui a eu un très fort impact médiatique. Il s’agit, pour nous qui en sommes membres, de tirer au clair ce qui a pu se passer. Depuis la production jusqu’à la procédure de retrait de rappel. La commission doit permettre de déceler les dysfonctionnements des systèmes de contrôle et d’information qui sont apparus à différents niveaux. Il s’agit également d’évaluer l’effectivité de la décision publique. La commission ne juge pas. Elle préconisera les améliorations nécessaires pour qu’une telle affaire ne se reproduise pas.
Comment l’avez-vous intégrée, avez-vous été choisie ?
Il est normal que le député de la circonscription concernée fasse partie d’une commission d’enquête parlementaire. Le moment venu, j’ai fait savoir à mon président de groupe je souhaitais m’y impliquer. La commission est présidée par Christian Hutin (Nouvelle gauche). J’en suis l’une des quatre vice-présidents, avec Thierry Benoît (UDI), Michel Lauzzana (LREM) et Richard Ramos (Mouvement démocrate et apparentés). Elle comporte 20 membres des différentes sensibilités politiques représentatives de l’Assemblée. Un gage de neutralité.
Qui a été interrogé, qui doit encore l’être ?
On a d’abord entendu Quentin Guillemain, le président de l’Association des familles victimes du lait contaminé aux salmonelles, le 5 avril. Puis Gilles Salvat, directeur général délégué au Pôle recherche et référence de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) le 10 avril. Ou encore M. Loïc Tanguy, directeur de cabinet, et de M. Alexandre Chevallier, directeur adjoint de cabinet, de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, sera-t-il entendu, et quand ?
Ce lundi, des auditions concernaient les représentants de l’industrie laitière et des producteurs de lait. Après Régis Degelcke, président du conseil d’administration d’Auchan Retail et Michel-Edouard Leclerc, PDG de Leclerc, ce mercredi 16 mai, Emmanuel Besnier sera à son tour questionné, mercredi 23. Ces audiences sont publiques, ouvertes à la presse et retransmises en direct sur le site internet de l’Assemblée nationale.
Vous êtes l’élue de la circonscription, là où a eu lieu la contamination dans l’usine Lactalis de Craon. Cette proximité peut-elle gêner votre action ?
Nous sommes des députés de la nation. Nous posons des questions à de nombreux interlocuteurs. Chaque acteur de la chaîne sera questionné en toute indépendance. Pour protéger la commission d’éventuelles pressions, nous ne pouvons communiquer sur le fonds. Localement, je n’ai pas été interpellée sur cette affaire, ni au sujet de l’emploi, ni sur l’avenir de la chaîne de production. Lactalis, de son côté, me communique des informations. Les mêmes qu’à la presse.