Cela faisait un peu plus d’un an que ce n’était pas arrivé. Le 11 mai, deux bombardiers stratégiques russes Tu-95 « Bear » ont été repérés par le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [North American Aerospace Defense Command – NORAD] avant d’être interceptés par deux avions américains F-22 Raptor alors qu’ils évoluaient dans la zone d’identification aérienne de l’Alaska.
« Vers 10 heures, deux chasseurs F-22 basé en Alaska ont intercepté et identifié visuellement deux bombardiers à long rayon d’action russe TU-95 « Bear » qui volaient dans la zone d’identification de la défense aérienne de l’Alaska, au nord des îles Aléoutiennes », a en effet indiqué le NORAD.
La dernière fois que des Tu-95 russes [des appareils dont la conception remonte aux années 1950, ndlr] s’étaient approchés de l’Alaska remonte au 3 mai 2017, après une « pause » d’environ deux ans, sans doute liée à des problèmes de disponibilité. Ces bombardiers, accompagnés par des chasseurs Su-35, volèrent à environ 60 km de Point Hope, en Alaska.
Ce type d’opération était relativement fréquent quand le président Obama était à la Maison Blanche, les relations entre Washington et Moscou n’étant alors pas au beau fixe, surtout après l’annexion de la Crimée par la Russie.
Ce dernier vol de bombardiers russes au large de l’Alaska coïncide avec le 60e anniversaire du NORAD. Pour rappel, ce commandement assure la surveillance de l’espace aérien nord-américain depuis le 12 mai 1958, dans le cadre d’un accord conclu par Ottawa et Washington.
Cela étant, l’intérêt de ces vols de Tu-95 et autres Tu-160 près des côtés nord-américaines (et même européennes) n’est, à première vue, pas évident, ces bombardiers stratégiques étant en effet dotés de missiles KH-102 et KH-101 ayant une portée pouvant atteindre les 5.000 km. Sauf s’il agit de donner dans l’intimidation et de faire parler de soi…