Jusqu’à présent, le Groupement de recrutement de la Légion étrangère [GRLE], installé depuis 2007 au Fort de Nogent [Fontenay-sous-Bois] n’avait qu’un fanion de commandement. Mais ce n’est plus le cas désormais.
En effet, à l’occasion de la commémoration du 155e anniversaire de la bataille de Camerone [Mexique], le 30 avril, à Aubagne, son chef de corps, le lieutenant-colonel Yann Doutey s’est vu confier la garde du drapeau du 11e Régiment Étranger d’Infanterie [REI], une unité créée en 1939 et disparue lors de la campagne de France de mai-juin 1940.
Ce drapeau a ensuite été présenté aux cadres et aux légionnaire du GRLE, lors d’une prise d’armes organisée le lendemain.
Bien qu’ayant eu une existence courte, le 11e REI aura eu de s’illustrer à deux reprises. Créé en novembre 1939, dans l’urgence, avec des réservistes et des étrangers engagés pour « la durée de la guerre », ce régiment a d’abord été placé sous le commandement du colonel Fernand Maire, rappelé au service actif, qu’il avait quitté cinq ans plus tôt, alors qu’il était le chef de corps du 1er REI.
Par la suite, le 11e REI est affecté dans la région de Sierck, en Lorraine, où il tient les avant-postes de la Ligne Maginot. Puis, quand commence la campagne de France, intégré à la 6e Division d’infanterie nord-africaine (DINA), il livre des combats héroïques dans le bois d’Inor, où il perd 300 légionnaires (27 et 28 mai 1940).
Puis, le 18 juin, son PC installé à Saint-Germain-sur-Meuse, le 11e REI reçoit l’ordre de tenir ses positions afin de couvrir la retraite des armées françaises face à l’avancée allemande. Là, il perd la quasi-totalité de son second bataillon. Pour éviter de voir leur drapeau tomber aux mains de l’ennemi, les légionnaires décident de le brûler.
Ayant perdu les trois quarts de ses effectifs, le 11e REI est cité à l’ordre de l’Armée avant d’être officiellement dissous lors de l’arministice. Quant aux restes de son drapeau, ils seront conservés au musée de la Légion étrangère, d’abord à Sidi-Bel-Abbès [Algérie], puis à Aubagne. Le lieutenant-colonel Yann Doutey a donc reçu un nouveau drapeau, confectionné après la décision du général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre, de confier sa garde au GRLE.