Après l'armistice du 8 septembre 1943, les Allemands dans le nord de l'Italie investissent les casernes pour rafler les soldats italiens et les envoyer en Allemagne ou en Pologne comme main-d'oeuvre servile. Le capitano di fregata Junio Borghese refuse de livrer la base de la Spezia aux Allemands, intéressés par l'école de nageurs de combats dans laquelle nombre de leurs hommes ont été formés.
Son chef, le duc Aimona di Savoia lui a laissé « les clefs » de la prestigieuse unité et a rejoint son cousin le roi dans le sud de l'Italie. Pour Borghese, l'armistice est déshonorant et décide de continuer la lutte avec les Allemands a condition de continuer le combat sous le pavillon de guerre italien.
Au sud, le duc de Savoie qui est Inspecteur Général des MAS, entreprend de reconstituer l'unité avec les marins restés au sud ainsi qu'avec les équipages capturés lors des raids sur Alexandrie ou Gibraltar. Il nomme à la tête de la nouvelle unité appelée MARIASSALTO le capitano di vascello Ernesto Forza qui avait dirigé la Xa Mas avant d'en laisser le commandement à Borghese en mai 1943.
Des geôles britanniques sont sortis Luigi Durand de la Penna, capturé le 19 décembre 1941 après le forcement du port d'Alexandrie et la destruction du Valiant, Gino Birindelli ainsi qu' Antonio Marceglia (qui a détruit le Queen Elizabeth) et d'autres scaphandriers ou nageurs de combat (Gamma).
La Royal Navy tenait à prendre sa revanche sur les hommes de Borghese et une opération de sabotage est mise au point, l'opération QWZ.
L'opération QWZ.
Comme Mariassalto ne dispose plus de SLC, les Anglais leur mettent à disposition des »chariot », copie conforme des SLC d'après des fragments récupérés après les raids des hommes de la Decima Mas. L'objectif est le port de la Spezia où sont immobilisés dans le bassin de radoub les croiseurs lourds Bolzano et Gorizia. Les deux navires de sont plus d'aucune utilité, le Gorizia servant à l'entrainement des opérateurs de la Decima Mas restés au nord avec Borghese. L'incursion dans le port devait être menée à partir du contre-torpilleur Grecale parti de Bastia.Il embraque deux MTSM pour le transport des nageurs GAMMA. Le MS 74 embarque deux « chariots » qui sont pilotés par les Britanniques. Les nageurs GAMMA ont pour mission le sabotage de navires de transport et les chariots doivent déposer la charge sous la Bolzano et le Gorizia.
Dans la nuit du 21 juin 1944,les nageurs GAMMA pénètrent dans le port de la Spezia mais ne trouvent pas leur objectif et rejoignent la côte où ils sont pris en charge par les partisans. Les deux Chariots entrent dans le port vers minuit, le premier arrime sa charge sous le Bolzano vers 4h du matin, le second ne trouve pas le Gorizia (qui est dans le port de commerce). A 6h25, la quille du Bolzano est détruite entrainant le navire dans les profondeurs du port. Les scaphandriers anglais sont récupérés par les partisans, un seul sur les quatre rejoindra les lignes alliées les autres sont capturés.
Opération Toast.
Pour la seconde opération, l'objectif est le port de Gênes où il y a ce qui devait être le premier porte-avions italien, l'Aquila. Le but de la mission est de couler le navire préventivement avant que les Allemands ne l'utilisent pour bloquer l'entrée du port ligure. Le chef de l'expédition est Ernesto Forza en personne, le responsable de Mariassalto. Les deux chariots sont transportés à bord du MS 74et deux MTSM. L'équipage est le suivant :
-sottotenente Nicola Conte//sottocapo Evelino Marcolini
-guardiamarina Girolamo Manisca// sottocapo Dino Varini.
Le 19 avril 1945, à 1h15, le chariot de Conte/Marcolini parvient à attacher la tête explosive sous la coque de l'Aquila, l'autre équipage en difficulté retourne à bord d'un des deux MTSM. La charge explosive parvient à endommager le navire qui était en cours de démantèlement par les Allemands. Conte et Marcolini parviennent à rejoindre le MTSM. Les deux hommes recevront la Medaglia d'Oro al Valore Militare, la plus haute distinction italienne.
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« Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier