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Sujet: Caporal Heinrich Severloh . Dim 22 Avr - 20:03
Caporal Heinrich Severloh
352e division d'infanterie allemande.
Point d'appui WN62 Omaha Beach.
Heinrich Severloh voit le jour en 1923, dans une ferme de Metzingen en Allemagne.
Très jeune il se prend de passion pour les chevaux qu'il côtoie tous les jours à la ferme familiale.
Pendant la guerre il est tout d'abord envoyé dans le Nord de la France avec son unité, l'AR 321, puis il est alors muté sur le front de l'Est et grâce à sa bonne connaissance des chevaux on lui confie une voiture hippomobile.
Il doit assurer le ravitaillement des troupes en première ligne dans le centre de la Russie.
Pendant l'hiver il affronte les congères, et le froid très mordant, dans ce secteur les températures atteignent parfois les -60°.
Il souffre d'angelures aux pieds, consultant un médecin militaire, celui-ci lui déconseille de se faire soigner dans un hopital de l'armée, car certains officiers suspectent que beaucoup d'hommes se fassent volontairement des angelures, pour échapper à l'horreur du front, et celà peu les conduire tout droit devant un peloton d’exécution. Severloh petit à petit se soigne et parvient à guérir ses engelures.
Peu de temps après il tombe gravement malade, souffrant d'une pneumonie, transféré dans un hopital il sombre dans un coma profond.
Les médecins ne se font guèrent d'illusions à son sujet, puis il est admis dans un hôpital en Allemagne.
Après plusieurs semaines il sort du coma, à la grande stupéfaction des médecins, très lentement Heinrich reprend ses forces.
Il pense que pour lui la guerre est finie et n'a qu'une seule envie, celle de retrouver la ferme de ses parents.
Malheureusement le Reich ne peut se passer de ses éclopés et il est contraint de rejoindre la France le 11 décembre 1943. Il retrouve son ancienne unité l'AR 321, devenue depuis peu l'AR 352, une batterie d'artillerie de la 352e division d'infanterie.
A peine arrivé il subit un entraînement sévère sous les ordres d'un adjudant-chef tyranique qui adopte la stricte discipline prussienne, avec brimades et vexations quotidiennes.
Avec soulagement Heinrich est affecté à la 1ere batterie, et devient l'ordonnance du lieutenant Bernhard Frerking, un jeune officier, instituteur dans le civil, à la personnalité calme et attachante et malgrè la différence des grades une amitiée va se nouer entre les deux hommes.
Le lieutenant Frerking et son ordonnance logent au château de l'Epinette à Houtteville et très vite Heinrich Severloh obtient le grade de caporal et rend de nombreux services à son chef.
Dans la nuit du 5 au 6 juin, le major Werner Pluskat commandant d'unité téléphone au lieutenant Frerking, lui ordonnant de se rendre dans son poste le plus vite possible, situé dans les dunes de Colleville, le WN 62.
Severloh l'accompagne, alors qu'ils arrivent la nuit est encore opaque et le jeune caporal s'installe derrière sa mitrailleuse MG 42 à la droite du poste d'observation du lieutenant Frerking.
Au-dessus d'eux, ils entendent le vrombissement des vagues des avions alliés qui passent la côte.
Vers 5 heures, alors que l'aube approche, Severloh aperçoit au large, cinq ou six navires, il appele son chef, mais bientôt les silouhettes sombres ont disparues derrière un écran de brouillard artificiel.
Le lieutenant affirme les avoir vus aussi, il téléphone au QG du major Pluskat à Etreham, on lui répond qu'il n'est pas là, même réponse dans son PC situé dans la position WN 59.
Deux fusées éclairantes sont tirées, dans le cas que ces navires soient allemands, mais aucune réponse ne vient des bateaux cachés derrière le brouillard artificiel.
Bientôt ce dernier se disperse et l'horizon s'empli de navires de toutes tailles, il est clair que Severloh et ses camarades vont subir l'attaque de cette masse d'acier. Il s'agenouille auprès de sa MG et se met à prier.
Soudain un grondement de moteurs arrivant de la mer de fait entendre, ce sont des bombardiers alliés qui lâchent leurs bombes.
Les hommes se précipitent à l'abri, les explosions retentissent à une cinqantaines de mètres en arrière des fortifications, la plupart vont totalement manquer les objectifs.
De la poussière et des morceaux de terre arrivent jusqu'aux hommes et l'air devient difficilement respirable.
Puis c'est au tour de la marine, ses salves font trembler tout le versant où est établi la position, pour le jeune caporal
<< Il semble que le monde est en train de sombrer dans un enfer grondant, hurlant et craquant du bruit des obus, à notre hauteur l'herbe séche et les buissons se mettent à brûler, mais, une fois encore les obus de ce feu roulant touchent le point d'appui sur ses arrières et ne lui causera que de faibles dégâts >>.
Bientôt il aperçoit les premières péniches de débarquement arriver.
Heinrich Severloh commence à tirer sur les Américains qui descendent des barges.
Il voit les geysers que ses balles soulèvent en frappant l'eau, puis les hommes tombent par centaine quand elles les atteignent a mi-corps.
Durant plusieures heures, il va tirer sans relache ne s'arrêtant que pour changer le canon de sa MG qui chauffe, l'adjudant Pieh de la 716e division lui apporte des caisses de munitions.
Quand les assaillants s'approchent de trop près il utilise son Mauser, par la suite Severloh réalisera qu'il a tiré environ 12 500 balles à la mitrailleuse et 400 au fusils.
Vers 15 h 30 les Américains commencent à gagner du terrain et certains éléments gravissent les pentes sur les abords de WN 62, ils vont nettoyer les tranchées.
Le lieutenant Frerking ordonne le repli des survivants de sa position.
Severloh à reçu un éclat métallique qui lui à entaillé une joue, il rejoind son chef dans son abri.
Les hommes s'apprêtent à sortir pour se replier .
Il ne reste que Severloh, son chef, un soldat de la 716e et deux caporaux qui assuraient les transmissions du point d'appui à la batterie d'artillerie d'Houtteville.
L'adjudant Pieh à déjà rejoint ses hommes situés en dessus du point d'appui.
Le premier à partir est le soldat de la 716e division.
Il s'elance en zigzagant pour échapper aux balles des premiers GI's qui sont arrivés au sommet de WN 62.
Le lieutenant Frerking tient à partir en dernier, il sert la main de Severloh et se passe une bande de mitrailleuse autour du cou.
Le jeune caporal s'élance à son tour suivi des gerbes de balles américaines qui s'abattent dans son sillage.
Hors d'haleine il atteint les arrières où les Américains ne se sont pas encore aventurés.
Il est rejoint bientôt par un des caporaux qui à reçu une balle dans les fesses, ce dernier lui dit qu'il est le dernier, les autres sonts morts, le lieutenant Frerking à été tué d'une balle en pleine tête.
Soutenant son camarade blessé, Severloh arrive dans une antène médicale allemande à quelques kilomètres.
Sa joue tuméfiée est soignée, puis ont lui confie la garde d' un petit groupe de prisonniers américains capturés dans la nuit.
Des officiers allemands arrivent et recrutent les hommes les plus valides pour former des groupes de combats, puis repartent.
Severloh constate que un de ses prisonnier s'adresse à lui dans son propre patois.
L'homme été terrorisé car on lui avait dit à l'entainement que les Allemands ne feraient pas de prisonniers, le jeune caporal parvint à le rassurer et l'homme lui raconta son histoire.
Ses parents étaient de la même région que Severloh et sa mère qui était domestique dans une grosse ferme, était amoureuse du fils de son patron.
Ne pouvant se marier à cause de leurs différences sociales les deux tourteraux s'étaient enfuis par Hambourg et avaient émigrés aux Etats-Unis où ils s'étaient mariés.
Ne parlant pas anglais les parents avaient appris le patois de leur région natale à leur fils.
L'Américain n'avait jamais été en Allemagne et désirait y émigrer après la guerre.
Le 7 juin, les Américains étaient proches de l'antène médicale et Severloh décida de se rendre, il donna son arme au jeune américain avec qui il avait parlé et se constitua prisonnier.
A présent prisonnier de guerre Heinrich est embarqué pour les Etats-Unis où il fut interné dans un camp à Jackson dans le Mississippi.
Libéré en 1946 il retrouva la ferme familiale et aida son père aux travaux des champs.
Il ne parla jamais d 'Omaha Beach , sauf à sa femme, de son passé de militaire il ne conserva que sa plaque d'identité.
Mais son passé revenait sans cesse hanter ses cauchemars, en particulier il gardera une image gravée dans sa mémoire: il avait tirer sur un Américain avec son fusil, l'homme bacula en avant et son casque roula sur le sable.
En 1984 une équipe de la chaine ABC l'avait rencontré chez lui à Celle en Allemagne, pour la première fois il se confia au journaliste ou il lui avoua que depuis 1944 il n'a plus jamais touché à une arme à feu.
Quelques années plus tard, certainement pour exorciser ses vieux démons, Severloh, désirait entrer en contact avec ceux contre qui il s'était battu .
Il conduit des recherches et retrouva la trace de David Silva qui avait débarqué sur Omaha Beach le 6 juin.
Il était devenu aumônier militaire sur la base américaine de Karlsruhe en Allemagne après l'avoir rencontré les deux hommes se lièrent d'amitiée, correspondant régulièrement par courrier.
Severloh rédige ses mémoires en 2000 il à répondu à plusieures interviews et dans un documentaire qu'il lui était consacré il affirmera :
<< ne pas avoir tué pour le plaisir, mais pour rester en vie >>
Mais pour certains il restera à jamais " la Bête d'Omaha", Heinrich Severloh est décédé le 14 décembre 2006 à 82 ans.
De gauche à droite David Silva et Heinrich Severloh. dans les années d'après guerre l'Allemand à cherché à entrer en contact avec des vétérans américains d'Omaha Beach pour certainement exorciser ses vieux démons.
Il à retrouvé le soldat David Silva de la 1st Infantry Division qui avait débarqué face au WN62 le 6 juin, puis devenu aumônier militaire à la base américaine de Karlsruhe.
Les deux vétérans ont correspondus très régulièrement jusqu'en 2006 date à laquelle Heinrich Severloh est décédé.
Au cours d'un voyage en Normandie, les anciens ennemis d'hier se retrouvent sur les lieux de leur guerre.
Le lieutenant Bernhard Frerking, tué d'une balle en pleine tête, alors qu'il se repliait du point d'appui WN62. (Bundesarchiv).
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
Alexderome aime ce message
Invité Invité
Sujet: Re: Caporal Heinrich Severloh . Dim 22 Avr - 20:29
Une histoire tragique et émouvante ! se n'était pas un tueur, mais pour sa survie il tirera jusqu'au bout !! Merci pour ce Severloh qui me rappelle l'autre que tu as connu
Patard membre confirmé
Nombre de messages : 1547 Age : 85 Emploi : Retraité Date d'inscription : 20/02/2015
L'emplacement de tir de la MG 42 d'Heinrich était situé juste à gauche de cette plateforme pour canon de 77, inutilisée en juin 1944. Ce n'était qu'un simple emplacement de campagne, un trou dans le sol remblayé de nos jours. Quel champ de tir... Que ces heures ont été dures, pour les deux camps! JJ
Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
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Face à une avalanche comme celle du débarquement ! ce fut titanesque sans être d'un total sacrifice pour lui!! Mais à voir ce qui lui arrivait ?? Des milliers d'hommes venant buter sur son tir, ce devait être éprouvant !!Il voyait tomber les gars comme des mouches sans pour cela avoir une crise de conscience ?? je pense .....
Commandoair40 Admin
Nombre de messages : 29167 Age : 78 Emploi : Français Radicalisé . Date d'inscription : 07/11/2014
Face à une avalanche comme celle du débarquement ! ce fut titanesque sans être d'un total sacrifice pour lui!! Mais à voir ce qui lui arrivait ?? Des milliers d'hommes venant buter sur son tir, ce devait être éprouvant !!Il voyait tomber les gars comme des mouches sans pour cela avoir une crise de conscience ?? je pense .....
Gus , tu dis le contraire de ce que tu as dis plus haut .
Cette homme n'a fait que se défendre , sans haine et avec plus tard des "Remords" .
(Bien lire la totalité des articles : Merci)
Ecrire en "Gros" , c'est "Crier" et ici nous ne sommes pas sourds .
« Je ne suis pas abattu, je n'ai pas perdu courage. La vie est en nous et non dans ce qui nous entoure. Être un homme et le demeurer toujours, Quelles que soient les circonstances, Ne pas faiblir, ne pas tomber, Voilà le véritable sens de la vie ».
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Sujet: Re: Caporal Heinrich Severloh .
Caporal Heinrich Severloh .
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