L'adjudant-Chef Hubert LAME est un guerrier exceptionnel.
Il faut dire qu’il avait été deux fois blessé, onze fois cité et qu’il était commandeur de la Légion d’honneur depuis
Avec lui je perds un ami.
Nous nous étions connus en 1956, en Algérie, au 3° RPC du colonel Bigeard ;
Nous étions tout les deux chef de section l’un et l’autre, lui, adjudant, déjà Légion d’honneur à la « 4ième » compagnie et moi, jeune lieutenant à la «1ère ».
Il me revient une anecdote insolite où il tient le rôle d’acteur principal tandis que le colonel Bigeard tient un rôle secondaire....mais important !
En août 1956, le régiment est en repos dans la ville de Bône. « Bruno », notre chef de corps, a installé son PC sur le port de commerce .
. Un matin, alors qu’il achève son footing, un « fell » surgit de derrière un container et le rafale quasiment à bout portant.
La nouvelle de l’attentat se répand comme une traînée de poudre et la rumeur dit que Bruno serait mort.
faut tenir les hommes
pour qu’ils n’aillent pas faire vengeance.
Et nous voilà rassurés : Bruno est blessé... on fait appel aux donneurs de sang.
le lendemain, à l’hôpital, Bruno revient à lui et voit, sur le lit voisin, l’adjudant Lame venu pour lui donner son sang.
il connaît
bien LAME, le sous-officier le plus valeureux du régiment; il l’estime beaucoup. Leurs liens viennent de changer de nature : ce[/s
sont désormais des liens de sang.
Six mois plus tard, nous voici en opération dans le massif de Médéa, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger. Nous
]affrontons un commando zonal. L’engagement est rude, il se termine au corps à corps dans les égouts de la ville qui se déversent]
dans une vallée très escarpée:
Nous avons une dizaine de tués dont trois sous officiers. Les compagnies ont été hébergées dans la
vieille caserne de tirailleurs qui, fait étrange, ne semblent pas concernés par la guerre.
Ils effectuent un service de temps de paix
digne de la vieille armée d’Afrique.
Hubert LAME et ses sous officiers sont allés dégager en ville.
Lorsqu’ils reviennent à la caserne vers minuit, ils trouvent porte close. LAME demande à voir le sous officier de permanence. Tous deux lui refusent le droit d’entrer. Le ton monte.
LAME
ancien champion de France militaire de boxe, allonge un crochet du droit à l’aspi qui s’écroule « au tapis ». La sentinelle prend
peur et ouvre la grille.
Les « dégageurs » montent se coucher. Fin du premier acte .. Le lendemain matin, le colonel Bigeard est fou furieux, comme jamais: le chef de corps des tirailleurs l’a informé de l’incident
de la nuit.
Il veut faire un exemple et rassemble les commandants de compagnie. La « 4ième » est commandée par le lieutenant Douceur auquel les "dégageurs" ont déja prévenus.
Le lendemain, le colonel Bigeard est fou furieux comme jamais. Le chef de corps des tirailleurs l'a informé de l'incident de la nuit.
Il veut faire un exemple et rassemble les commandants de compagnie.
La 4ième est commandé par le lieutenant DOUCEUR auquel les "dégageurs ont déjà rendu compte.
L’ambiance de la réunion est lugubre et tendue.
Bruno annonce qu'il sera sans pitié, car ce genre de comportement est inadmissible.
-"Qui a fait le coup ?". Silence total.
-"je répète: qui a fait le coup ? ".
Claude DOUCEUR, n'y tenant plus, se jette à l'eau !!.
- C'est chez moi mon colonel.[/size]
-"Alors là mon cher DOUCEUR, je vous ai prévenu, je serai sans pitié car il faut que je fasse un exemple !!!.
-" Qui est-ce ? ". Silence prolongé.....pesant.
- "Qui çà ? "répète BRUNO .
- LAME mon colonel ! .
-Re-silence.....re-prolongé ......
BRUNO, prenant son temps, jette, en silence, un regard sur chaque participant puis annonce ..
Mais il est con cet aspirant ! ". L'affaire fut close sans suite .
Général François CANN.
J'aurai vopulu faire une meilleur présentation du texte, mais je suis en panne de souris !!! Excuez-moi