Commandos noirs
Les Commandos Noirs sont une expérience militaire tentée en 1956
pendant la guerre d'Algérie par le colonel Roger Barberot
pour renouveler les méthodes de combat de l'armée face au FLN.
Cette expérience visait à la constitution d'unités légères
dont l'objectif était la collecte d'informations de nature politique et militaire,
en opérant par "nomadisation" au sein de la population,
et en favorisant le contact avec celle-ci.
Bien que ces commandos offrirent des résultats tangibles durant leur courte existence,
l'expérience prit fin avec le départ de ses créateurs.
Jean-Jacques Servan-Schreiber,
qui servit dans l'unité, a relaté de manière romancée
l'expérience des "Commandos Noirs" dans son livre "Lieutenant en Algérie".
Naissance des Commandos Noirs
Sans être une unité officiellement constituée au sein de l'armée française,
les "commandos noirs" naissent le 15 septembre 1956 en Algérie1,
sous l'impulsion du colonel Roger Barberot.
Ce dernier, volontaire rappelé et compagnon de la Libération,
a pris le commandement d'une demi-brigade de rappelés
de l'armée de l'air, qui a pris position entre la plaine d'Alger
et les Aurès au mois d'aout 1956.
Barberot constate que le mode opératoire de l'armée est inadéquat
avec la situation militaire.
La stratégie de postes militaires isolés,
couplés avec des opérations offensives classiques,
n'a donné pour lui aucun résultat contre les insurgés du FLN.
Cette même stratégie mobilise un nombre conséquent d'effectifs
(2/3 sont affectés à des fonctions non combattantes), et les expose,
lors des opérations de ravitaillement,
à des actions aisées pour l'adversaire;
enfin et surtout, aucun contact n'existe avec la population,
ce qui offre au FLN une totale liberté d'action en son sein.
Constatant cet état de fait, il suggère la création "d'unités légères,
au maximum de huit hommes, spécialement encadrées et entraînées,
disposant d'interprètes et de liaisons radio entre elles
et avec l'arrière, susceptibles de se ravitailler sur le pays
en achetant eau et nourriture dans les villages
et ainsi capables d'opérer dans un large rayon d'action en se camouflant
le jour et en marchant la nuit.
Capables de se rassembler rapidement ou de se disperser,
ces patrouilles légères doivent se fondre dans le paysage
et avoir un équipement spécial : djellabas, turbans."
2 Ces unités doivent permettre de collecter des informations destinées
aux opérations contre les insurgés,
qui seront ensuite utilisées par des unités plus importantes
dans le cadre d'actions militaires offensives ciblées.
Aucune fonction de combat ne leur est demandée,
leur action devant porter sur le renseignement et l'action psychologique.
Sur le terrain, le colonel Barberot confiera la responsabilité
des Commandos Noirs au capitaine Louis Fournier
Les Commandos Noirs s'inscrivent dans un projet plus large impulsé
par le supérieur de Barberot,
le colonel Jacques Paris de Bollardière.
Celui-ci souhaite mettre en œuvre concrètement
les directives du gouvernement en développant un plan ambitieux
d'infrastructures au profit la population.
Il soutient son subordonné,
et tous deux reçoivent aussi l'appui de l'État-Major
et du général Manceaux-Deniau