La sélection des plongeurs de l’armée de Terre

21h30 le 26 mars 2008, lac de Maine : près d’une vingtaine de lucioles glissent à la surface de l’eau. Au-dessus d’elles les étoiles d’un ciel presque dégagé, au loin les lumières d’Angers. Coiffés d’un tube lumineux vert attaché à leur masque, des plongeurs évoluent par groupe de quatre, leur paquetage devant eux en guise de bouée. Ils entament une étape importante de la session de sélection organisée par la division formation plongeurs (DFP) de l’école supérieur et d’application du génie (ESAG), à Angers. Ils s’élancent pour six heures de nage autour de quatre balises qu’on voit clignoter dans le lointain. Chacun a installé au-dessus de son sac de quoi tenir pour cette épreuve : de l’eau et des barres de céréales ou des fruits secs.
Sur plus de deux jours et demi, vingt militaires de l’armée de Terre, plongeurs débutants ou confirmés, vont être évalués par les instructeurs de la DFP. Les premiers, ici appelés "initiaux", visent la possibilité d’entamer le cursus de formation initiale des plongeurs de l’armée de Terre (PAT). Les autres, déjà plongeurs dans leur régiment, veulent suivre le stage OXYBASE de plongée en autonomie d’oxygène. Pour le lieutenant-colonel Pierre Bavay, la cohabitation de deux catégories de stagiaires n’est pas un problème : ceux qui sont déjà dans la spécialité connaissent les épreuves. Ils appréhendent le stage différemment des "initiaux" mais cette différence d’origine est prise en compte pour certaines épreuves.

Trois jours de sélection draconienne
Les 25, 26 et 27 mars 2008, un programme soutenu attendait les stagiaires : tests techniques d’aptitude dès leur arrivée, évaluations "PAT" (natation, sauvetage de mannequin…), course d’orientation de nuit, marche-course de 8km au petit matin… Trois d’entre eux, arrivés hors-temps, ne continueront pas les sélections. Arrivés au pied du château du Roi René, un parcours intense leur était destiné pour le deuxième jour : traversée de la Maine à la nage, 400m dans les égouts, montée du château par un filet d’assaut, descente de la plus haute tour en rappel, saut depuis le pont enjambant la rivière et retour sur la berge. Abordées une à une, les épreuves paraissent accessibles pour des militaires aguerris. Mais, du fait de leur enchaînement et de leur rythme soutenu, elles constituent une sélection draconienne.
10h25. Un instructeur vient de prendre la température de l’eau : 11°. Parfait pour la traversée en treillis ! En dessous de 7°, la combinaison néoprène de 5 à 7mm d’épaisseur est obligatoire. Les instructeurs ont distribué des "peaux de souris", fins sous-vêtements sans manches en néoprène de 2mm, ce qui permet d’éviter le choc thermique à l’entrée dans la rivière. Le soutien santé est présent en permanence pour parer à tout problème.
Les PAT sont amenés à remplir des missions dans des réseaux suburbains. Le passage dans les égouts, dans le noir, permet de déceler les claustrophobes : la sortie fait 80cm de large ! Chacun aide le suivant à remonter son sac. Les passants sont curieux : Grégoire, 11 ans, reste posté près de la bouche d’égouts pour voir les militaires s’en extraire. «Être plongeur, ça pourrait être amusant !». D’autres stagiaires sortent en s’exclamant : «ce n’est pas idéal pour les grands !».
Après avoir sauté du pont avec leur paquetage, les stagiaires s’installent un à un sur la rive de la Maine. Encore trempés de leur "baignade", ils subissent maintenant la pluie insistante en attendant leurs camarades. Il faut garder de l’énergie pendant les temps d’attente alors qu’ils sont trempés jusqu’aux os. Chacun cherche la meilleure façon de se protéger et en profite pour se reposer ou manger un peu : çà et là, des silhouettes camouflées immobiles se tiennent en boule sous les buissons, à peine visibles des Angevins, nombreux à emprunter cet axe. Puis le rassemblement est donné pour la suite des épreuves : 3km de nage vers l’aval de la rivière. Avant de se remettre à l’eau, les stagiaires tremblants rangent leur sac en veillant à protéger leurs affaires de l’humidité. Juste avant la mise à l’eau, les instructeurs vérifient que les sacs sont conformes aux prescriptions et que les FAMAS (fusil d’assaut) sont bien attachés. Ce n’est pas une épreuve de vitesse, puisque pour des raisons de sécurité l’évolution se fera en groupe. Mise à l’eau 16h30. Trois embarcations de sécurité encadrent les dix-sept plongeurs qui s’élancent tranquilles et décidés, un nuage de vase dans leur sillage.
Un peu moins de deux heures plus tard, les stagiaires arrivent au pont de Pruniers, l’apparition du soleil est appréciée. Aujourd’hui piétonnier et lieu de promenade pour de nombreux Angevins, ce pont a permis aux Alliés de rejoindre Angers en 1944. Pour rester dans les temps et permettre une bonne récupération, une épreuve a été supprimée. En réaction à cette nouvelle, les stagiaires affichent une mine réjouie à leur arrivée sur le pont. Des bouteilles d’eau sont distribuées : les militaires ont beau "tremper" dans l’eau, tous ces efforts accélèrent leur déshydratation.
>>> Après la rivière, la piscine
Maintenant, les principales épreuves éliminatoires sont passées, c’est l’endurance qui va être testée lors de ces six heures à nager de nuit dans le lac de Maine. Après une courte nuit, les stagiaires arrivent à la piscine pour le dernier volet de leur stage, un parcours aquatique à effectuer en 7 minutes. Quatre lignes d’eau jonchées d’obstacles : apnée, passages de bouées, montées de corde, remontée d’un poids de 4kg sur le bord (épreuve rarement réussie), et l’ultime longueur pieds et poings liés !
9h30 : les 17 stagiaires sont sous la douche, en treillis, et attendent leur tour. Dans l’eau, deux plongeurs avec bouteilles sont prêts à intervenir si besoin. Ils ramèneront au bord deux stagiaires, déçus d’échouer si près du but. La pression retombe. Soulagés, les quinze stagiaires doivent encore passer un entretien individuel pour confirmer leur motivation. Ces entretiens permettent d'affiner la sélection des candidats.
Les plongeurs s’affairent à laver et remettre en état leur matériel, fatigués mais le sourire aux lèvres pour la plupart d’entre eux. Les uns pensent à la formation de plongeur qui s’ouvre à eux, d’autres au stage OXYBASE qui commence très bientôt, les derniers à s’entraîner toujours plus pour saisir leur seconde chance de sélection. Prochaine session : été 2008.

merci pour ces infos Ca

comme des poissons dans l'eau!!!!

ça me rappel la formation des plongeur au régiment de Génie à Montluel, prés de Lyon, je ne sais pas s'ils en forment encore. Merci CA.

Merci , CA

La prochaine fois , a PALLAVAS , en sortant du restau , nous ferons de même !!!!!

Plongeon dans le port ; BOURES comme des huîtres , nous serons comme des POISSONS dans l'EAU !!!!!!

Et avec nos BOUEES , pas de risque de couler !!!!

commandoair40 a écrit:

Merci , CA

La prochaine fois , a PALLAVAS , en sortant du restau , nous ferons de même !!!!!

Plongeon dans le port ; BOURES comme des huîtres , nous serons comme des POISSONS dans l'EAU !!!!!!

Et avec nos BOUEES , pas de risque de couler !!!!

Tu as raison, j'allais le dire

:calimero: oui mais moi ,j'ai pas de bouées

Ty t'accroches aux deux "GROSSES" bouées !!!

MERCI Commandoair40 ,c'est gentil

Comme ça , tu iras a la pêche aux "GROS"