Le 23 plutôt que le 10 mai ?
Fini le discours sarkozyste sur le refus de la repentance ? Lors d’une cérémonie commémorant l’esclavage, au jardin du Luxembourg à Paris, le président Nicolas Sarkozy a annoncé que « la traite des noirs, l’esclavage ainsi que leur abolition » seraient inscrits dans les programmes de primaire dès la prochaine rentrée scolaire.
« Cette histoire doit être inscrite dans les manuels scolaires afin que nos enfants puissent comprendre ce qu’a été l’esclavage, puissent mesurer les souffrances que l’esclavage a engendrées, les blessures qu’il a laissées dans l’âme », a dit le chef de l’Etat.
Nicolas Sarkozy a ensuite souligné que le 23 mai serait « une journée commémorative » de l’abolition de l’esclavage « pour les associations qui regroupent les Français d’Outre-mer de l’Hexagone » et souhaitent « célébrer le passé douloureux de leurs aïeux ». Une façon pour le président de la République de rompre avec le passé… chiraquien de la France !
En effet, la date du 10 mai avait été choisi par le prédécesseur de Sarkozy, Jacques Chirac. Cette date du 10 mai avait été contestée par les principales associations de Français originaires d’outre-mer. Jacques Chirac s’était appuyé sur les recommandations d’un comité « ad hoc » présidé par l’écrivaine Maryse Condé, originaire de Guadeloupe. Mais des associations et des partis, comme le PS, militaient pour le 23 mai, date d’une marche qui avait réuni en 1998 à Paris 40.000 Français originaires des Antilles, de Guyane et de La Réunion.
Le 23 mai, date commémorative de l’esclavage
Une circulaire du Premier ministre institue le 23 mai comme date commémorative de l’esclavage en métropole par les associations regroupant les Français d’outre-mer de l’Hexagone.
L’Etat reconnaît cette date en mémoire notamment de "la marche silencieuse du 23 mai 1998 qui a contribué au débat national aboutissant au vote de la loi reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité" a déclaré François Fillon.
La journée nationale de commémoration du 10 mai consacrée à l’histoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions est maintenue.
La circulaire indique également qu’il y aura dorénavant plusieurs dates commémoratives. Le texte cite ainsi la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Mayotte le 27 avril, le 22 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane et le 20 décembre à la Réunion.