Un nourrisson a été incinéré à la place d’un autre dans un crématorium d’Aubagne, ce mercredi 28 février. Un « dysfonctionnement majeur » à la chambre mortuaire de l’hôpital marseillais de la Timone est à l’origine de « l’erreur d’identité ».
Double peine pour les familles, déjà endeuillées par la perte d’un enfant. Mercredi, à Marseille, un nourrisson a été incinéré à la place d’un autre. Les parents ont veillé un cercueil dans lequel se trouvait le bébé qui n’était pas leur enfant.
Pour bien comprendre ce fait divers, il faut remonter au 19 février dernier. Ce jour-là, Samantha, 20 ans, donne naissance à des jumelles prématurées. L’une d’elle décède cinq jours plus tard. La maman décide de la faire incinérer. La crémation devait avoir lieu mercredi, au crématorium d’Aubagne. La mère et son conjoint, très touchés, préfèrent ne pas assister à la mise en bière, mais se recueillent près d’une heure devant le cercueil avant l’incinération. Puis retournent au chevet de leur petite fille toujours hospitalisée.
« Ce n’était pas votre petite fille dans le cercueil »
Sauf qu’un coup de fil sur le chemin du retour assomme les parents. Au téléphone, les pompes funèbres expliquent qu’ils n’ont pas veillé leur enfant, mais un autre bébé. « Ne venez pas récupérer les cendres cet après-midi, ce n’était pas votre petite fille dans le cercueil », dit-on à Samantha et son conjoint, selon les propos relayés par France 3 Paca.
'« J’ai d’abord cru à une horrible blague et j’ai raccroché. Avant de rappeler et de comprendre que c’était bien vrai. C’est une double peine qui m’est tombée sur la tête, et qui s’ajoute à la mort de ma fille », témoigne la jeune femme dans La Provence.
Une enquête interne ouverte
L’inversion a eu lieu à la chambre mortuaire de l’hôpital de la Timone. Selon France Bleu Provence, l’autre famille, dont l’enfant a donc été incinéré sans sa présence, a décidé de porter plainte contre l’établissement, tout comme Samantha et son conjoint. De son côté, l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (APHM) reconnaît dans un communiqué un « dysfonctionnement majeur ». « Les agents de la chambre funéraire ont constaté une erreur d’identité entre deux défunts, au moment de restituer le corps d’un défunt à sa famille », décrit l’APHM. Une enquête interne a été ouverte.
La Provence rappelle qu’en décembre dernier, un homme de 70 ans avait été inhumé par erreur après un échange de corps à la Timone. Les hôpitaux de Marseille avaient alors reconnu leur responsabilité.