La mise en place des bases de défense aura été l’une des mesures emblématiques de la réforme du ministère des Armées conduite entre 2007 et 2012. L’idée était alors de mutualiser le soutien d’unités situées dans un périmètre géographique défini (la norme étant de 1h à 1h30 de route) en regroupant sur un même site plusieurs services (administration, gestion, habillement, service général, etc…).
Ce concept, qui a bousculé le principe « un chef, une mission, des moyens », était censé est une source d’économies. Seulement, il a surtout désorganisé le soutien des unités, comme l’avait déploré le Haut comité d’évaluation de la condition militaire (HCECM), dans un rapport publié en 2014.
« Je pense que cette réforme a été menée avec trop de rapidité et trop de précipitation. (…) On a voulu retirer les bénéfices de la réforme avant même qu’elle ne soit engagée », avait déploré Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, lors d’une visite à la base de défense d’Orléans.
Actuellement, la Métropole compte 51 bases de défense (et environ 10 en outre-mer et à l’étranger). Pour la Cour des comptes, et afin d’améliorer leur efficience économique, il faudrait revoir leur nombre à la baisse. Ce que M. Le Drian avait refusé de faire quand il était à l’Hôtel de Brienne.
Pour autant, le projet de réduire à 38 le nombre de bases de défense est désormais sur la table. Et lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense nationale, le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT) a confirmé que des réflexions allant dans ce sens étaient en cours.
Interrogé si un éventuel « élargissement des bases de défense » allait « perturber le dévenir » des personnels civils, le CEMAT a répondu qu’il ne fallait « pas avoir de craintes ». Et d’ajouter : « Il n’y a pas de relation de cause à effet entre une éventuelle évolution de la cartographie des bases de défense, qui vise en fait à en réduire le nombre, c’est-à-dire à avoir des chefs portant la double casquette de chef d’unité et de chef de base de défense, et le risque que pourraient courir certains personnels civils en matière d’affectation géographique. »
« Seule ici est concernée l’architecture, l’organisation des travaux », a continué le général Bosser. « Reste qu’à la question de savoir s’il existe un projet de transformation de l’organisation territoriale du soutien, la réponse est affirmative, avec un objectif double : il s’agit d’une part de rendre notre organisation territoriale plus cohérente et plus lisible, d’autre part de mieux reconnaître le rôle et les responsabilités des commandants de formations opérationnelles dans le soutien », a-t-il expliqué.