L’industrie aéronautique britannique a un passé éloquent, grâce à des avions mythiques (Spitfire, Typhoon, Tempest, Harrier) ou atypiques (Lighting F.6, Avro Vulcan B.2). Puis elle n’échappa pas à une vague de restructurations…
Actuellement, elle est engagée dans deux programmes majeurs, à savoir ceux du F-35 Lightning II (le Royaume-Uni en est le seul partenaire de premier niveau) et de l’Eurofighter Typhoon (BAE Systems fait partie du consortium européen du même nom) et elle participe à un projet turc visant à mettre au point un avion de combat de 5e génération, le TFX. En outre, il faut également ajouter à ce tableau le développement d’un démonstrateur de drone de combat, en l’occurrence le Taranis [photo ci-dessus], ainsi que le projet de « Système de combat aérien futur » (SCAF), conduit en coopération avec la France.
Mais quel sera l’avenir du secteur aérospatial britannique, alors alors que la France et l’Allemagne ont indiqué leur intention de développer un avion de combat en coopération et qu’un partenariat avec l’industrie américaine n’ira pas forcément de soi, étant donné que les besoins et les priorités de l’US Air Force ne coïncideront pas nécessairement avec ceux de la Royal Air Force?
Pour répondre à cette question, le gouvernement britannique a lancé une revue stratégique pour déterminer les futures capacités aériennes de combat du Royaume-Uni. Ses résultats seront publiés d’ici l’été prochain.
« La stratégie examinera la capacité opérationnelle nécessaire à l’avenir et les compétences et ressources qu’il faudra pour la fournir. Ce travail tiendra compte des technologies nouvelles et émergentes, ainsi que du potentiel à l’exportation », a expliqué Gavin Williamson, le ministre britannique de la Défense.
« Nous voulons profiter de cette occasion pour que certains de nos champions mondiaux, que ce soit BAE, Rolls-Royce ou d’autres, puissent avoir leur mot à dire sur la manière dont nous allons développer cette stratégie. Nous voulons bâtir une collaboration étroite avec l’industrie pour nous assurer d’avoir la [bonne] technologie », a ajouté M. Williamson.
Pour son chef d’état-major, l’Air Chief Marshal Sir Stephen John Hillier, il s’agit pour la Royal Air Force de « rester à la pointe de la technologie dont nous avons besoin pour faire face aux menaces futurs en travaillant avec l’industrie britannique et nos partenaires internationaux. »
Pour les industriels, l’annonce au sujet de cette stratégie est évidemment la bienvenue. « Elle souligne le besoin vital pour l’industrie et le gouvernement de travailler ensemble pour que le Royaume-Uni demeure une puissance aérienne militaire de premier plan et compétitif sur le marché d’exportation », s’est félicité Paul Everitt, le patron d’ADS, l’organisation qui fédére l’industrie aéronautique outre-Manche.