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| Sujet: 1845 La bataille de SIDI-BRAHIM Mar Mai 20 2008, 19:27 | |
| Il y a 163 ans, 77 Français cernés, chargaient à la baïonnette les 3 000 cavaliers d'Abd el-Kader et écrivaient avec leur sang une des pages les plus héroïques de notre histoire
Surpris par les 3 000 cavaliers, la colonne du 8ème Chasseurs d'Orléans forme immédiatement le carré et ouvre le feu Il ne restait plus qu'un drapeau et 77 hommes. Le drapeau, troué de balles, avait été confectionné avec deux foulards et un lambeau de chemise. Les hommes, l'uniforme déchiré, les traits creusés par la fatigue et la soif, attendaient, debout, la mort. Ils venaient de tirer leurs dernières balles sur les 3 000 cavaliers d'Abd elKader qui les cernaient. Ils avaient d'autant moins d'espoir que, derrière la masse de ces cavaliers, on apercevait le campement de 5 000 guerriers kabyles.
Abd el-Kader fit alors venir le seul prisonnier français qu'il n'avait pas fait décapiter : le clairon Rolland, du 8e Chasseurs d'Orléans.
A gauche, portrait de l'émir Abd el-Kader (1808-1883), poète, savant, mais aussi symbole et héros de la résistance algérienne à la colonisation. Il fit notamment reculer les troupes françaises lors de la bataille de Sidi-Brahim en 1845. A droite, le clairon français Guillaume Rolland (1821-1915) qui sonna la charge lors de ce combat.
"Tes camarades doivent se rendre, sonne-leur la retraite"
Pâle, le chasseur prit son clairon et, de toutes ses forces, il sonna la charge.
Ce cri rauque, grèle, précipité qu'est la charge ranima la poignée d'hommes. Leur chef, le capitaine de Géreaux, s'écria :
"La charge, c'est notre dernière chance, foncez dans le tas à la baïonnette"
Alors on vit 77 hommes attaquer 3 000 cavaliers. La surprise fut telle chez les Arabes qu'il y eut un moment d'indécision qui permit à Géreaux et à ses hommes de progresser rapidement en direction du poste de Djemma-Ghazouat, qui se trouvait à une dizaine de kilomètres de là. Le terrain étant encombré de morts, les chasseurs ramassaient vivement les gibernes et besaces qui contenaient des balles. Réarmés, ils ouvrirent à nouveau le feu.
Mais, l'ennemi s'étant ressaisi, le petit carré fut bientôt enveloppé par une masse de cavaliers et de fantassins qui, sabre au clair, trouèrent le premier rang des chasseurs d'Orléans. Le capitaine de Géreaux eut le crâne brisé d'un coup de matraque au moment même où son adjoint, le lieutenant Chappedelaine, succombait à ses côtés. De 77, les hommes n'étaient plus qu'une trentaine lorsqu'ils se regroupèrent pour charger une dernière fois. Il ne restait plus qu'un seul gradé, le caporal Lavaissière, qui prit le commandement. Au moment où ils abordaient la masse furieuse des ennemis, Lavaissière cria à l'interprète Lévi :
"Mourir pour mourir, autant les injurier, dis-leur m... de ma part en arabe" Mais Lévi fut tué ainsi que son voisin, le docteur Rosaguette.
La mêlée était telle...
Finalement, quatorze survivants se frayèrent un chemin et, se traînant, perdant leur sang, ils parvinrent les uns après les autres, à rejoindre la troupe qui, quittant le poste de Djemma-Ghazouat, était venue à leur rencontre. Les noms de ces hommes sont entrés dans notre histoire militaire. Ils s'appelaient Davanne, Natalie, Léger, Lapparat, Michel, Sier, Blanc, Antoine, Armand, Dellieu, Rapin, Langlais et Raymond. Le dernier était le caporal Lavaissière. Et quand le commandant du poste, le lieutenant-colonel Quilico, du 44e Régiment de Ligne, demanda cette poignée de fantômes :
"Qui êtes-vous ? "
"Nous sommes ceux de Sidi-Brahim, répondirent-ils."
"Protégex-nous" dit l'émissaire. C'était un piège
Sidi-Brahim, ce nom, fut bientôt connu de toute la France. On apprenait qu'une poignée d'hommes avait résisté trois jours et deux nuits à plusieurs milliers d'assaillants et que, plutôt que de se rendre, elle avait préféré mourir.
L'histoire de ce fait d'armes commence le 23 septembre 1845. La veille, un émissaire de la tribu des Souahelia s'était présenté devant le poste de Djemma-Ghazouat :
" L'émir Abd el-Kader approche. 11 veut traverser notre territoire et soulever les tribus. Protégez-nous !"
Immédiatement, le lieutenant-colonel de Montagnac décide de se porter en avant avec 350 chasseurs d'Orléans et 60 hussards. A la nuit tombante, la colonne fit halte près du marabout de Sidi-Brahim, à quelque dix kilomètres au sud-ouest de Nemours.
Le lendemain, au premier coup de clairon, tout le monde est debout. Le colonel de Montagnac repère an nuage de poussière.
"Les Arabes sont là", dit-il.
Trente hussards partent au galop. On entend une fusillade et, quelques minutes plus tard, un seul cavalier revient, bride abattue, en criant :
"C'est une foule, c'est une armée. !"
Le colonel de Montagnac comprend, trop tard, qu'il a été attiré dans un piège. Il s'élance vers l'ennemi. On le voit tout à coup glisser de son cheval, mortellement atteint.
A la redition tous préfèrent la mort
Au même instant, les Arabes sortent d'un repli de terrain et s'avancent en demi-cercle. Abd el-Kader, reconnaissable à la blancheur de son burnous, dirige ses cavaliers.
Pendant ce temps, les chasseurs laissés en réserve au marabout de Sidi-Brahim arrivent en renfort au pas de course. Leur carré est immédiatement enveloppé par les cavaliers d'Abd el-Kader. Ceux-ci menacent de l'enfoncer quand le capitaine de Géreaux ordonne :
" Au marabout ! Au pas de course !"
Et c'est une ruée folle - les Français arrivent au marabout avant les Arabes. Ces derniers cernent le marabout, mais ils n'attaquent point. Trois hommes apparaissent.
"Ne tirez pas, crie le capitaine, ce sont des parlementaires."
L'un d'eux remet à l'officier une lettre signée d'Abd el-Kader. Le capitaine lit cette lettre à voix haute et demande :
"Voulez-vous vous rendre ?"
D'un seul cri, les chasseurs répondent :
"Non !"
Après un nouvel assaut, les parlementaires reviennent. Réponse négative. L'attaque reprend. Une troisième fois, les parlementaires se présentent devant le fortin. Parmi eux, un officier de chasseurs marche avec peine, le capitaine Dutertre, capturé durant l'assaut contre les carrés, lève les mains dit :
"Je viens ici par ordre d'Abd el-Kader. Chasseurs ! On me couper la tête si vous ne posez pas les armes à l'instant : votre devoir est de mourir plutôt que de vous rendre ! "
A peine a-t-il achevé l'égorge. Un cri d'horreur s'élève. Les Arabes se retirent en désordre sous la fusillade aussitôt déclenchée.
Le surlendemain, 26 septembre, après deux jours de siège, on décide de tenter une sortie. Les 77 hommes chargent 3 000 cavaliers.
Une nouvelle page de l'histoire militaire vient d'être écrite par ces héros. Sidi-Brahim : ce nom est devenu le titre d'une marche militairetaire, la marche des chasseurs à pied, successeurs des chasseurs d'Orléans.
Maurice HEIM
Dernière édition par Ciel d'Azur le Mar Mai 20 2008, 19:44, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: 1845 La bataille de SIDI-BRAHIM Mar Mai 20 2008, 19:47 | |
| merci CA pour cette page d'Histoire je ne connaissais pas, l'on peut dire que c'était aussi Cameron!!! ils avaient du Chien!!! |
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| Sujet: Re: 1845 La bataille de SIDI-BRAHIM Mar Mai 20 2008, 22:00 | |
| MERCI CA Respect aux Chasseurs d'Orléans |
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| Sujet: Re: 1845 La bataille de SIDI-BRAHIM | |
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