Le maréchal Pétain, le général de Gaulle, la torture en Algérie, sa fille, Marine… Ce mardi, les premiers extraits des mémoires de Jean-Marie Le Pen ont été révélés par Le Point et Le Parisien.
Le maréchal Pétain « n’a pas failli à l’honneur en signant l’armistice » en 1940 et le général de Gaulle « reste une horrible source de souffrance pour la France », estime Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du Front national, dans le premier tome de ses mémoires dont Le Parisien et Le Point ont publié les premiers extraits ce mardi.
Pétain « légal et légitime »
Philippe Pétain, devenu président du Conseil en juin 1940, « était légal et légitime, il avait passé avec le Reich un acte régulier et contraignant », écrit Jean-Marie Le Pen dans Fils de la nation, à paraître aux éditions Muller le 28 février prochain.
« Que l’on puisse discuter ensuite de la politique de collaboration, de ses fautes, de ses excès, à condition qu’on examine les fautes et les excès de tous, je le veux bien, mais cela ne remet pas en cause ce que je viens de décrire ». « Si de Gaulle a eu de la vista, Pétain n’a pas manqué à l’honneur en signant l’armistice ».
Charles de Gaulle « me parut laid »
« L’opinion majoritaire était d’ailleurs que la France avait besoin d’une épée et d’un bouclier contre les Allemands et je l’ai partagée longtemps, jusqu’au jour où l’écoute de la radio de Londres m’en détrompa. Il m’apparut vite que pour les gaullistes de micro, l’ennemi était à Vichy plus qu’à Berlin », écrit Jean-Marie Le Pen.
Charles de Gaulle « reste pour moi une horrible source de souffrance pour la France », écrit l’ancien président du FN qui relate la première fois où il l’aperçut, en 1945 dans le Morbihan : « Je serrai cette main indifférente. Il me parut laid et dit quelques banalités à la tribune tendue de tricolore. Il n’avait pas une tête de héros. Un héros doit être beau. Comme saint Michel ou le maréchal Pétain. J’étais à nouveau déçu ».
Jean-Marie Le Pen revient également sur la torture pratiquée en Algérie. « L’armée française a bien pratiqué la question pour obtenir des informations durant la bataille d’Alger, mais les moyens qu’elle y employa furent les moins violents possible ». « Y figuraient les coups, la gégène et la baignoire, mais nulle mutilation, rien qui touche à l’intégrité physique ».
Sur sa fille Marine : « j’ai pitié d’elle »
« Il est plus que ridicule, il est pervers, il est profondément immoral, de jeter l’opprobre sur des hommes qui ont le courage d’utiliser sur ordre, pour obtenir le renseignement qui sauvera des civils, des méthodes brutales qui leur pèsent, qui leur coûtent », poursuit Jean-Marie Le Pen avant d’ajouter que « ni [lui], ni [s] es camarades n’ét [aient] nullement chargés des interrogatoires spéciaux ».
À la fin de ce premier tome, s’il parle peu de ses filles, il revient sur Marine Le Pen, sur sa défaite à la présidentielle, sur le départ de Florian Philippot… « Elle est assez punie comme cela pour qu’on ne l’accable pas. Un sentiment me domine quand j’y pense : j’ai pitié d’elle […]. En s’appliquant à me rendre ringard, elle s’est éclaboussée dans la manœuvre par son échec, et sans doute le Front national aussi, ce qui est plus grave. »