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| Sujet: CE QUE L'ON SAIT DU F-16I ISRAÉLIEN ABATTU ET DES RAIDS AÉRIENS EFFECTUÉS EN SYRIE Mer Fév 14 2018, 20:59 | |
| CE QUE L'ON SAIT DU F-16I ISRAÉLIEN ABATTU ET DES RAIDS AÉRIENS EFFECTUÉS EN SYRIE Le 10 février 2018, quelques heures après l'intrusion d'un drone iranien dans l'espace aérien israélien et abattu peu de temps en suivant, un F-16i «Sufa» de la Force aérienne et spatiale israélienne (IAF, Israeli air force) s'écrasait dans la vallée de Jezreel, située à l'est de la ville côtière de Haïfa et au sud de la grande base aérienne de Ramat David. Aujourd'hui, quatre jours après les faits, nous en savons un peu plus sur ce qui s'est passé dans cet «Orient compliqué» grâce aux déclarations officielles des autorités militaires et gouvernementales, ainsi qu'avec le travail des médias nationaux israéliens. C'est aux alentours de 04h00 du matin, ce samedi 10 février, qu'un drone iranien est lancé depuis la base aérienne syrienne de Tiyas (ou base aérienne T4), dans le centre de la Syrie, à quelques kilomètres de la ville de Palmyre. L'IAF affirme que le drone a été rapidement détecté par le système radar de surveillance et de défense aérienne de ses forces armées. Constamment suivi au radar, c'est lorsqu'il franchit la frontière israélo-syrienne et qu'il pénètre l'espace aérien israélien que les autorités militaires décident de l'intercepter. Un hélicoptère d'attaque au sol AH-64D «Saraph» (ou Apache Longbow) appartenant au 113 Squadron «Wasp Squadron» décolle de la base aérienne de Ramat David, située dans le nord du pays. Le drone va être poursuivi sur quelques kilomètres et sera abattu 1min30 après son intrusion dans les cieux israéliens, aux alentours de 04h25 (heure locale), dans la vallée de Beït-Shéan. C'est le lieutenant-colonel L., commandant de l'escadron, qui est crédité de cette victoire d'après l'IAF. Toutefois, cette dernière n'a pas précisé l'armement utilisé pour abattre le drone iranien. Il pourrait s'agir d'une version air-air du missile HELLFIRE, plus régulièrement et communément utilisé pour des missions air-sol, ou d'un AIM-92 Stinger, également emporté par ces hélicoptères. «L'escadron a été 'scramblé' afin de protéger les cieux d'Israël. Nous avons réalisé qu'il s'agissait d'un drone iranien, et quand il a traversé la frontière nous l'avons intercepté sur le territoire d'Israël. L'escadron est prêt, disposé et capable d'effectuer n'importe quelle tâche», a-t-il déclaré. De son côté, le commandant en second de la Force aérienne israélienne, le brigadier-général Tomer Bar, a expliqué «qu'il était important pour nous d'intercepter le drone en territoire israélien, sans mettre en danger les citoyens israéliens. Pour la première fois, nous avons entre nos mains un drone iranien, piloté par des opérateurs iraniens, qui a infiltré le territoire israélien. C'est un avion provocateur, intercepté de nuit dans un ciel nuageux et en mouvement».Peu de temps après la destruction de l'aéronef, la Force aérienne israélienne a publié une vidéo de l'interception et de la neutralisation du drone. Bien que les images ne soient pas d'une parfaite qualité, on y distingue le drone de conception iranienne Saeqeh. Ce dernier a été officiellement dévoilé au public en octobre 2016, en présence du commandant du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran (CGRI). Sa conception est basée sur le discret drone Sentinel RQ-170 développé par Lockheed Martin, et dont un exemplaire a été récupéré par les forces armées iraniennes en décembre 2011. Bien que la technologie qu'il emporte soit certainement d'une inférieure qualité que celle habituellement emportée sur les RQ-170 américains, le drone est toutefois détenteur d'une technologie poussée puisque sur la vidéo diffusée par l'IAF, on aperçoit le tir d'au moins une cartouche de leurre infrarouge. La seconde partie de la vidéo se poursuit avec des images de ce qui est annoncé comme être de la destruction de la station de contrôle au sol du drone abattu précédemment. A ce sujet, le site The War Zone explique qu'il ne s'agirait pas d'une frappe aérienne effectuée par une bombe GBU classique guidée laser ou GPS. Il s'agirait plutôt d'un armement de type «man-in-the-loop», qui est contrôlé et dirigé vers la cible par un opérateur à l'aide de la caméra intégrée. Cette frappe aurait été effectuée avec un «drone suicide» Harop, qui emporte une charge explosive et va percuter son objectif.C'est à la suite de cet accrochage que la Force aérienne israélienne va procéder à un premier raid aérien sur le territoire syrien, aux alentours de 05h34 (heure locale). Un groupe de F-16i Sufa va décoller afin d'aller frapper plusieurs systèmes militaires syriens et iraniens stationnés sur la base aérienne de Tiyas. Au cours de cette première série de frappes aériennes, un des F-16i aurait continué à survoler la zone afin de réaliser un BDA (Battle damage assessment) pour collecter l'imagerie des zones frappées et évaluer l'efficacité de ces tirs. C'est à ce moment là qu'il aurait été touché, vers 06h00. Lors du raid aérien, selon le quotidien israélien Haaretz, les systèmes de défense anti-aérienne des forces armées syriennes ont tiré plus d'une vingtaine de missiles sol-air, dont du SA-5 «Gammon», utilisé pour des tirs longue portée contre les vecteurs aériens situés en moyenne et haute altitude, et du SA-17 «Grizzly» de moyenne portée. Le nombre de missiles sol-air a été si important que de nombreuses traînées et explosions laissées dans le ciel ont pu être observées et photographiées depuis le nord du territoire israélien. Le brigadier-général Tomer Bar a précisé que les appareils ont dû faire face à un épais barrage de missiles anti-aérien, constitué par des systèmes sol-air SA-6 «Gainful», SA-3 «Goa», en plus des SA-5 «Gammon» et SA-17 «Grizzly» précédemment évoqués. Le quotidien affirme que l'enquête qui est ouverte se concentre sur «les aspects opérationnels, y compris sur le fonctionnement du dispositif de guerre électronique [porté par les appareils, NDLR], conçu pour perturber les efforts visants à identifier et à verrouiller les avions ; sur les manœuvres aériennes qui ont été effectuées ; et sur l'examen de l'escadron qui a effectué la mission et qui aurait pu avoir un peu trop de confiance». En effet, depuis de nombreuses années maintenant, l'IAF mène régulièrement des raids aériens en Syrie, que ce soit contre les forces gouvernementales ou contre des éléments du Hezbollah, soutenu militairement par Damas. Au cours de ces raids, jamais un avion de combat israélien n'a été perdu. C'est d'ailleurs le premier depuis plus de 30 ans. D'après les rapports préliminaires qui ressortent de l'enquête ouverte par la Force aérienne israélienne pour comprendre ce qui s'est passé, le «Sufa» aurait été touché alors qu'il se trouvait en altitude. L'équipage de l'appareil, composé d'un pilote et d'un navigateur officier système d'armes (NOSA, pour reprendre l'appellation française), n'aurait pas effectué les manoeuvres nécessaires pour éviter le missile alors qu'il était concentré sur l'objectif de sa mission. En outre, le tir n'aurait pas été direct, mais ce sont les éclats de shrapnels qui auraient endommagé l'avion. C'est sur le territoire israélien que l'équipage a pris la décision de s'éjecter. L'appareil s'est écrasé dans la vallée de Jezreel, située à l'est de la ville côtière d'Haïfa et au sud de la grande base aérienne de Ramat David. Ils ont été récupérés par un hélicoptère Black Hawk. Le navigateur n'a été que légèrement blessé et a pu rapidement quitter l'hôpital après des examens et être resté en observation jusqu'au lendemain. Toutefois, ce n'est pas le cas du pilote. En effet, le pilote a été grièvement blessé lors de l'accident. L'IAF n'a pas précisé si ses blessures font suite à l'explosion du missile ou si elles ont été causées par l'éjection. Il a été transporté à l'hôpital Rambam, à Haïfa, pour y être soigné. Blessé à la poitrine et l'abdomen, il est arrivé inconscient à l'hôpital et a été placé sous assistance respiratoire. Transfusé plusieurs fois après avoir perdu du sang, il est aujourd'hui dans un état stable et a repris conscience.Suite à cette perte, un second raid aérien est mené par la Force aérienne israélienne, vers 08h45. Cette fois, l'objectif est de détruire de multiples systèmes de défense anti-aérienne des forces armées syriennes. Le commandant en second de l'IAF affirme qu'il s'agit de «la plus grande attaque contre les systèmes de défense anti-aérienne syriens depuis la première guerre du Liban, en 1982». «Nous avons frappé deux batteries de missiles à longue portée SA-5, une batterie de missiles sol-air avancée SA-17, une station de contrôle de batterie SA-2 et d'autres cibles iraniennes», a-t-il précisé. En outre, «douze objectifs ont été ciblés, dont trois batteries de défense aérienne syriennes et quatre cibles iraniennes qui font partie du détachement militaire iranien implanté en Syrie». De son côté, Air Forces Monthly, détaille que les raids aériens ont frappé le 175th Missile and Artillery Regiment, au nord d'Izra, le 89th Air Defence Regiment de Jabab, une base de missiles balistiques à Al-Kiswah (où se trouvent des militaires iraniens), le 104th Airborne Brigade of the Republican Guard dans la région d'Ad Durayj, le 150th Regiment, au nord d'Aleqain et la 13th Brigade, au nord d'Ad Dimas. Au moins un drone Harop ou Harpy 2 a été utilisé comme une arme anti-radiations contre les installations de contrôle des drones iraniens sur la base aérienne T4. Encore une fois, les défenses syriennes ont répondu avec le tir de nombreux missiles sol-air sans parvenir à leurs buts. A la suite de ces multiples tirs, les sirènes d'alerte ont été déclenchées dans le nord d'Israël pour que les habitants puissent se protéger des retombées des débris des missiles. Plusieurs d'entre-eux sont tombés en Israël, en Jordanie, au Liban et en Syrie |
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