Le bombardier stratégique B-52 « Stratofortress » a effectué son premier vol le 15 avril 1952 puis a été mis en service par l’US Air Force trois ans plus tard. Plus de 60 ans plus tard, cet appareil reste encore opérationnel, après avoir été modernisé à plusieurs reprises.
Les 76 exemplaires encore en dotation au sein de l’aviation américaine ont reçu (ou sont en passe de recevoir) le kit CONECT (Combat network communication technology), lequel doit les faire entrer dans l’ère numériques, avec l’intégration de systèmes de liaisons de données, de communication et de début de séquence de bombardement au-delà de la ligne d’horizon (BLOS).
Actuellement, le B-52H, véritable « camion » à bombes, peut emporter plusieurs tonnes de munitions guidées, comme cela a été le cas il y a quelques jours, lors d’un raid aérien mené contre des positions occupées par les taliban dans le nord de l’Afghanistan.
Le lancement du projet LRS-B (Long Rang Strike Bomber) qui, confié à Northrop Grumman, vise à développer un nouveau bombardier stratégique – le B-21 Raider, en l’occurrence – pour 80 milliards de dollars aurait pu sonner le glas pour le B-52H. Or, il s’en sera rien. Mieux même : cet appareil devrait être maintenu en service jusque dans les années 2050. Soit un siècle après son premier vol.
Initialement, en effet, l’US Air Force avait prévu de garder ses B-1 « Lancer » et ses B-52 jusqu’en 2040. Quant aux bombardiers furtifs B-2 « Spirit », leur carrière opérationnelle devait être prolongée jusqu’en 2058.
Mais ces plans ont changé. Le 12 février, le Pentagone a indiqué, via un communiqué, que les B-1 et les B-2 seraient progressivement retirés du service à mesure de l’arrivées des B-21 Raider, lesquels constitueront « l’épine dorsale de la flotte de bombardiers stratégiques américains » d’ici 2030.
« Nous allons également poursuivre les modifications nécessaires des B-1 et des B-2 pour qu’ils soient encore pertinents jusqu’à ce que les B-21 viennent en (première) ligne », a précisé l’US Air Force.
Quant aux B-52H, leur maintien en service s’explique par « de nombreux facteurs », dont leur maintenance, leur disponibilité, leurs capacités et leurs coûts totaux. En un mot, ils présentent un très bon rapport « qualité/prix ». Toutefois, pour les garder jusqu’en 2050, ils devront recevoir de nouveaux moteurs et subir de nouvelles opérations de modernisation.
Selon les derniers chiffres, l’US Air Force dispose actuellement de 62 B-1B Lancer, de 19 B-2 Spirit et de 76 B-52 Stratofortress. Et il est prévu de construire entre 80 et 100 B-21 Raider, un bombardier dont on sait qu’il devra être capable « d’évoluer dans un environnement non-permissif et ‘très exigeants' » tout en prenant compte des « menaces futures. »
« À la fin de Desert Storm en 1991 [libération du Koweït, ndlr], nous avions 290 bombardiers au total. Aujourd’hui, cette flotte est tombée à 157 bombardiers […] Cela représente une diminution de 46% de notre force de bombardement alors que nous avons [depuis] mené des opérations de combat en continu », a fait valoir le général Robin Rand, le commandant de l’Air Force Global Strike Command.
Photos : US Air Force