Vers 4 heures, ce 10 février, un hélicoptère de combat israélien – a priori un AH-64 Apache – a intercepté un drone de conception iranienne qui, lancé depuis la Syrie, s’était infiltré dans l’espace aérien d’Israël, à la hauteur du lac de Tibériade.
Dénonçant une « grave violation de sa souveraineté », Tsahal a lancé immédiatement une opération devant viser la base d’où avait décollé le drone en question.
Ces frappes ont visé « la défense antiaérienne syrienne et des cibles iraniennes en Syrie. Douze cibles, dont trois batteries de défense antiaériennes et quatre cibles militaires iraniennes ont été attaquées. Des missiles antiaériens ont été tirés vers le nord d’Israël, déclenchant l’alarme », a ensuite expliqué Tsahal.
Parmi les cibles visées, a précisé le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, un porte-parole de Tsahal, figuraient « des systèmes de contrôle iraniens qui avaient envoyé le drone dans l’espace aérien israélien. »
Côté syrien, l’agence officielle SANA, citant une source militaire, a confirmé ce raid israélien en indiquant que « l’ennemi sioniste » avait « mené à l’aube une nouvelle agresssion contre l’une des bases militaires dans le centre du pays », laquelle serait vraisemblablement celle de Tiyas, près de Palmyre. Et d’ajouter que « plus d’un avion » de Tsahal avait été touché par la défense aérienne syrienne.
Peu après ces frappes, un avion F-16 israélien (un F-16I « Sufa »?) s’est écrasé dans la région de la vallée de Jezreel, à l’est de la ville de Haïfa, dans le nord d’Israël. S’il a pu s’éjecter, l’un des deux membres d’équipage de l’appareil a été « grièvement blessé ». Le second, dont on ignore s’il s’agit du pilote ou du navigateur, a été légèrement blessé. « L’incident est en cours d’examen. Sa famille a été informée », a indiqué Tsahal.
Plus tôt, le lieutenant-colonel Conricus avait laissé entendre que le chasseur-bombardier israélien avait été touché lors du raid. « Tirs anti-aériens syriens intenses, un F16 s’est écrasé en Israël, pilotes sains et saufs », avait-il en effet affirmé sur Twitter.
Commentant l’intrusion du drone dans l’espace aérien d’Israël, le général Ronen Manelis, porte-parole de l’état-major israélien, a parlé d’une « attaque iranienne sérieuse ». Et de prévenir : « L’Iran entraîne la région dans une aventure dans laquelle il ne sait pas comment cela va se terminer. […] Celui qui est responsable de cet incident est celui qui en paiera le prix. »
Depuis le début de la guerre civile syrienne, en mars 2011, Israël a fixé deux lignes rouges : ne pas tolérer la moindre violation de son territoire et empêcher tout transfert d’armes au Hezbollah, la milice chiite libanaise soutenue par Téhéran. Une troisième, plus récente, est d’éviter toute implantation militaire iranienne en Syrie.
Aussi, ces dernières années, plusieurs frappes aériennes ont été effectuées par Tsahal. La dernière avant les incidents de cette nuit remonte au 7 février, avec un raid mené contre le centre de recherche de Jamraya, qui, situé près de Damas, serait utilisé pour développer des technologies de missiles avec l’aide de l’Iran.