Le groupe français Thales a indiqué, ce 7 février, que la Direction générale de l’armement (DGA) venait de lui notifier un contrat de 42 mois pour mener à bien des études ainsi que des développements technologiques dans le cadre de la préparation du système sonar devant équiper les futurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de troisième génération (SNLE 3G), lesquels remplaceront, à partir des années 2030, ceux de la classe « Le Triomphant », actuellement mis en oeuvre par la Force océanique stratégique (FOST, dissuasion).
« Ces développements, qui tiennent compte des menaces présentes et de leur évolution future, amèneront Thales à achever la conception et la qualification d’un très large système antennaire et des capacités de traitement associées, rendues possible par les avances algorithmiques et la révolution digitale », explique le groupe d’électronique, via un communiqué.
Ces travaux s’appuieront sur les résultats d’études commandées lors des deux précédentes Lois de programmation militaire (LPM) et permettront « d’achever la validation des antennes de flanc de 4ème génération, de développer un nouvel intercepteur sonar, les algorithmes de traitement d’antenne adaptatif et de classification de dernière génération et un concept innovant d’antenne d’étrave. »
« Ce contrat, qui fait suite à celui portant sur le développement d’une Antenne Linéaire Remorquée à technologie optique (ALRO) notifié en 2016, conforte l’excellence des systèmes de lutte sous la mer de Thales », souligne l’industriel.
Lors d’une audition devant la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, le directeur des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), François Geleznikoff, avait confirmé certaines hypothèses faites au sujet de ces futurs SNLE 3G, à savoir que leur tonnage serait équivalent à ceux de la classe « Le Triomphant » et leur chaufferie nucléaire devrait être du même type que celle développée pour les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) Barracuda.
« Le dimensionnement a été fait sous contrainte de coût avec un tonnage équivalent au prédécesseur, compatible des installations à terre et du [missile] M51, tout en améliorant la discrétion acoustique, la furtivité », avait en effet expliqué M. Geleznikoff.
Le renouvellement des deux composantes de la dissuasion nucléaire française exigera des investissements financiers conséquents au cours de ces prochaines année. A priori, les crédits alloués chaque année à la force de frappe passeront d’environ 3,5 à 6 milliards d’euros en 2025.
Photo : Marine nationale / Ministère des Armées