Décès de Victor Desmet, l’un des derniers Compagnons de la Libération
Il venait juste de recevoir la médaille d’or de la Fédération nationale des combattants volontaires (FNCV) alors que son état de santé venait de se dégrader. Compagnon de la Libération, Victor Desmet, 98 ans, s’est éteint à la maison de retraite de Croix, près de Lille, le 29 janvier.
Né à Roubaix le 20 décembre 1919, Victor Desmet n’a pas encore 20 ans quand il devient engagé volontaire au 2e Régiment de Zouaves. Se trouvant au Levant avec son unité quand l’armistice mettant fin à la campagne de France de mai-juin 1940 est signé en forêt de Compiègne.
Refusant la défaite, le jeune homme déserte pour rejoindre les forces britanniques stationnées en Palestine. « C’est ma conscience qui m’a guidé. J’ai vu la situation avec clairvoyance et je ne pouvais l’accepter », dira-t-il en mai 2015. C’est alors que, à Ismaïlia [Égypte], il est incorporé au 1er Bataillon d’Infanterie de Marine (BIM) qui, formé à partir d’éléments du 24e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC), devient ainsi une des premières unités de la France Libre.
Affecté à la 1ère section qui, appartenant à la 1ère compagnie du BIM, est commandée par le lieutenant Barberot, le soldat Desmet participe aux opérations de Sollum et de Bardia. Il s’illustre à Tobrouk en abattant, avec son fusil-mitrailleur, un avion italien puis en faisant prisonnier un général italien.
En avril 1941, à sa demande, Victor Desmet part en Érythrée, où le lieutenant Barberot doit rejoindre la 1ère compagnie de la 1ère compagnie de la Demi-brigade de Légion étrangère. Le mois suivant, il reçoit la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle, à Qastina, en Palestine. Puis, en juin, il prend part à la campagne de Syrie et à la prise de Damas.
Fin 1941, Victor Desmet décide de quitter les Forces françaises libres pour rejoindre l’armée belge, au sein de laquelle il terminera la guerre. « Tous mes choix, je les ai faits spontanément, avec mon cœur », expliquera-t-il.
Sa famille ayant été décimée pendant la guerre, Victor Desmet s’engage dans la Légion étrangère en 1948. Affecté au 71e Bataillon mixte Génie-Légion, il part en Indochine. Rendu à la vie civile quatre ans plus tard, il entame une carrière dans le secteur commercial qui durera jusqu’à sa mise en retraite, en 1985.
Compagnon de la Libération, Victor Desmet était aussi titulaire de la Croix de Guerre 39/45 avec palme et de la Croix du Combattant 39/45.
Photo : Ordre de la Libération