Deux policiers agressés la nuit du réveillon à Champigny-sur-Marne
Plusieurs vidéos publiées sur Twitter montrent une gardienne de la paix au sol, rouée de coups. La violence de la scène a provoqué l’indignation jusqu’au sommet de l’Etat.
Les circonstances exactes de l’agression restent encore confuses, mais les images diffusées sur les réseaux sociaux suffisent à comprendre l’émoi qu’elle a suscité. Plusieurs vidéos publiées sur Twitter montrent une jeune gardienne de la paix au sol, rouée de coups par un groupe de jeunes gens. La scène ne dure que quelques secondes, mais sa violence a provoqué l’indignation jusqu’au sommet de l’Etat.
Dimanche 31 décembre, une soirée privée se tient dans une salle de la rue Benoît-Frachon, à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), quand un groupe de plusieurs dizaines de personnes tentent de se mêler aux festivités.
Refoulés par les participants, les intrus forcent alors le passage. La situation dégénère rapidement. Alertés, les policiers et les pompiers se rendent sur les lieux peu avant minuit. La tension monte alors d’un cran, les forces de l’ordre essuyant des tirs de projectiles, précise au Monde la préfecture de police de Paris.
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Fracture du nez et contusions
Pour une raison qui reste à éclaircir, deux fonctionnaires de Chennevières-sur-Marne, circonscription voisine de Champigny – un officier et une gardienne de la paix – se retrouvent isolés et sont pris à partie par plusieurs dizaines de personnes. L’officier souffre d’une fracture du nez et d’hématomes, sa collègue, rouée de coups de pieds et dont l’agression a été filmée, de nombreuses contusions. Les deux policiers se sont vu prescrire respectivement dix et sept jours d’incapacité totale de travail (ITT).
Les forces de l’ordre ont alors « fait usage de tirs de grenades et de moyens de désencerclement », précise une source policière. Deux véhicules des pompiers et de la sécurité civile ont été dégradés durant les échauffourées.
Deux personnes ont été interpellées, « mais il est trop tôt pour dire si elles étaient impliquées dans les dégradations ou dans l’agression des fonctionnaires de police », précise une autre source policière. L’enquête a été confiée au commissariat de Champigny-sur-Marne.
« Actes inqualifiables »
La brutalité de cette agression a déclenché des réactions politiques en chaîne. L’un des premiers responsables nationaux à réagir, Eric Ciotti, secrétaire général adjoint du parti Les Républicains (LR), s’est adressé vivement, lundi, le ministre de l’intérieur sur Twitter : « Le lynchage d’une policière à Champigny est inqualifiable. Les images sont insoutenables. (…) Va-t-on entendre Gérard Collomb dénoncer cette agression immonde ? »
Le ministre de l’intérieur, qui venait alors de rencontrer les deux policiers blessés, a de fait « dénoncé » l’agression, lui aussi sur Twitter, assurant que tout était « mis en œuvre pour que les lâches auteurs de ces actes inqualifiables soient appréhendés et condamnés ». Des actes que le préfet de police de Paris a également condamnés « fermement ».