Le président français Emmanuel Macron ouvrira vendredi à Paris une réunion de soutien au Liban, en présence du Premier ministre libanais Saad Hariri et de hauts responsables de la communauté internationale, a annoncé mardi soir l'Elysée.
Cette réunion du Groupe international de soutien au Liban (GISL) comptera des représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, dont le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson, ainsi que de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Egypte.
Cette conférence vise à trouver les moyens de remettre le Liban sur les rails après la crise provoquée par la démission de Saad Hariri, qu'il a finalement retirée mardi.
Consolider les institutions libanaises
« La France restera attentive au respect des engagements pris par chacun des partis libanais », ajoute l'Elysée dans un communiqué, en notant également « la réaffirmation, par le conseil des ministres libanais, de la politique de distanciation du Liban par rapport aux conflits dans la région ».
« Le but est de soutenir un processus politique dans un moment crucial (...) Ce sera un message à la fois aux acteurs libanais et aux pays de la région », a-t-on indiqué au ministère français des Affaires étrangères. « Le message c'est "jouez le jeu" de la consolidation des institutions libanaises », a-t-on ajouté de même source, dans une allusion aux deux puissances régionales rivales, Iran et Arabie saoudite, très impliquées dans la politique libanaise.
La rencontre se tient alors que la rivalité entre ces deux pays est à un stade critique, notamment au Yémen, où ils s'affrontent de manière indirecte.
Hariri renonce à sa démission
Saad Hariri, qui avait démissionné avec fracas début novembre en dénonçant la mainmise de l'Iran et du puissant mouvement chiite Hezbollah sur le Liban, est revenu ce mardi sur cette décision.
Il avait posé comme condition à son maintien au pouvoir une « distanciation » du Liban des crises régionales, un appel clair au Hezbollah, membre de son gouvernement et puissamment armé, à ne plus intervenir militairement hors du pays, notamment en Syrie.
« Saad Hariri a enclenché un processus de consultations avec toutes les forces politiques libanaises pour obtenir une plateforme qui lui permette d'asseoir son gouvernement et de travailler sur une base solide », a-t-on souligné au ministère français des Affaires étrangères.
Investissements étrangers
Cette consolidation passe par un renforcement de l'armée libanaise, socle de l'unité nationale, et par un soutien aux projets économiques de Saad Hariri, qui nécessiteront des investissements étrangers, a-t-on ajouté de source diplomatique.
La réunion de Paris ne sera pas une conférence de donateurs mais elle doit donner l'impulsion pour une aide internationale future au Liban.
En septembre, recevant à Paris M. Hariri, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir organiser une conférence d'investisseurs au Liban en y conviant de grands acteurs internationaux, comme la Banque Mondiale.