L'ARMÉE DE L'AIR RÉCEPTIONNE SON DOUZIÈME A400M
Hier vendredi 1er décembre 2017, l'Armée de l'Air française a réceptionné son douzième A400M Atlas (MSN62), arrivé sur la base aérienne 123 d'Orléans-Bricy en fin de journée, dans l'Escadron de Transport 1/61 «Touraine». Contrairement aux premiers exemplaires déjà perçus, dont certains assurent des missions opérationnelles et d'autres sont en rétrofit, celui-ci dispose de capacités de ravitaillement en vol.
En effet, réceptionné par la Direction générale de l'armement (DGA) le 22 novembre 2017 sur la base aérienne 125 d'Istres-Le Tubé, cette dernière explique dans son communiqué de presse «qu'au-delà des capacités tactiques et logistiques de ses prédécesseurs, cet appareil est le premier à être équipé de deux pods permettant de ravitailler en vol des avions de chasse».
«Les autres avions de la flotte seront progressivement dotés de cette capacité lors de campagnes de rétrofit», est-il également ajouté dans le communiqué. A ce stade, alors qu'il était prévu dès le départ pour, l'A400M n'a toujours pas la possibilité de ravitailler en vol des hélicoptères, comme le H225M Caracal, mais peut cependant assurer celui des avions de chasse.
Contactée par nos soins, la DGA précise à Defens'Aero que «la mise en service de la fonction ravitaillement de chasseurs devrait avoir lieu fin 2018, après une phase d'expérimentation» dans laquelle les avions de combat du parc aérien de l'Armée de l'Air (Rafale et Mirage 2000C/D/-5F) y participeront afin de valider la connexion aux nacelles.
En ce qui concerne les hélicoptères, «la fonction ravitaillement d'hélicoptères devrait être qualifiée par Airbus en 2021», soit dans quatre ans. Deux ans avant la qualification supposée du ravitaillement en vol des hélicos par Airbus, l'Armée de l'Air française devrait avoir réceptionné et mis en service actif ses deux ravitailleurs KC-130J Super Hercules commandés en janvier 2016.
Pour rappel, en mars 2016, dans la soufflerie F1 de l'Office National d'Etudes et de Recherches Aérospatiales (ONERA) des expériences avaient pour but de valider, avec la maquette FLA10 de l'A400M, les améliorations apportées par les ingénieurs d'Airbus dans le cadre du ravitaillement en vol des hélicoptères.
Lors des tous premiers essais de ravitaillement en vol, l'A400M devait ralentir à une vitesse accessible pour les hélicoptères qui souhaitaient se ravitailleur, «c’est-à-dire de l’ordre de 200 à 240 km/h», explique l'ONERA. «Or pour atteindre ces vitesses, l’avion doit fortement braquer ses volets, ce qui a pour effet de générer de forts tourbillons, ce qui place le tuyau de ravitaillement et son panier dans un environnement où l’écoulement d’air est fortement perturbé», précisait alors la même source.
L'ONERA expliquait dans un communiqué de presse publié le 20 juillet 2017 que «Airbus Defence and Space a sollicité l’ONERA pour étudier le comportement du dispositif de ravitaillement en vol des hélicoptères avec l'avion A400M par le biais d’essais en soufflerie».
Afin de s'assurer que les données des essais soient correctement analysées et afin «de réaliser des constats représentatifs des conditions de vol», l'ONERA a appliqué «des mesures par méthodes optiques laser (PIV) [qui] ont permis de confirmer la pertinence aérodynamique des configurations testées».
Ces «configurations testées» sont en fait les corrections apportées aux systèmes de ravitaillement en vol qui équipent les Atlas. Auparavant, les tuyaux de ravitaillement en vol, ceux qui se trainent derrière les ravitailleurs, mesuraient uniquement 80 pieds, soit environ 24 mètres de long. Aujourd'hui, ces mêmes tuyaux ont été allongés et mesurent maintenant 120 pieds, soit environ 37 mètres. Ce qui représente une différent positive de 13 mètres.
Lors de ces essais en soufflerie, l'objectif principal de l'avionneur européen était de vérifier que le nouveau tuyau «permettrait à l’hélicoptère de se ravitailler sans risquer de percuter l’arrière de l’appareil, et sans mouvements intempestifs supplémentaires du panier, par rapport [aux anciens tuyaux], précédemment testés en vol et manifestement inadaptés».
Au terme des ces tests, l'ONERA affirmait que «les résultats observés ont été concluants» et que cela a permis d'identifier «certaines pistes d’amélioration» qui devront être traitées par les ingénieurs du programme A400M. L'ONERA termine par ajouter que «la solution qui a été validée lors de ces essais sera bien sûr mise à l’épreuve lors d’essais en vol par Airbus en faisant des essais de proximité vers la fin de l’année» 2016.
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