A la nouvelle chancellerie, une délégation de la Jeunesse hitlérienne attendait, le cœur battant, la venue d’Hitler.
L’édifice avait fortement souffert des bombardements, mais une horde de domestiques avaient réussi, par des réparations hâtives, à conserver l’immense salon diplomatique.
Les garçons de douze à seize ans, assis inconfortablement au bord de leurs chaises, dégustaient du chocolat,
apporté par des serviteurs en livrée. Autour d’eux de jeunes officiers de S.S., aux uniformes impeccables, buvaient du whisky ou sablaient le champagne, en mangeant du caviar.
Artur Axmann, chef de la Jeunesse hitlérienne, vint prendre les garçons pour les conduire dans le jardin.
Où ils s’alignèrent.
Peu après, la porte de l’abri s’ouvrit, Adolf Hitler avança lentement vers eux en clopinant, comme s’il avait eu une jambe plus courte que l’autre, et les yeux vitreux.