Alexderome Admin
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| Sujet: José Giovanni, de la collaboration à la pègre Mar Oct 17 2017, 23:08 | |
| J'adore les films de José Giovanni, hier j'ai regardé La Scoumoune avec Jean-Paul Belmondo, la belle Claudia Cardinale et Michel Constantin. Un grand film, sans effets spéciaux holiwoodiens, scènes pornos, hémoglobine à dégouter Dracula et où les truands ne "causent" pas français mais le parlent. En faisant des recherches sur sa vie, je me suis rendu compte qu'il s'était inscrit au PPF. Joseph Damiani, son vrai nom, né à Paris le 22 juin 1923, d'origine corse, aurait selon Wikipedia, cela reste à vérifier: En mars 1944, il devient garde du corps du directeur allemand de l'OPA (Office de placement allemand) de la Canebière à Marseille et membre du Schutzkorps (SK)n 2 sous le numéro matricule 123. Il détient un Ausweis (laissez-passer allemand) du 25 avril au 26 juin 1944 ainsi qu'une autorisation allemande de port d'armes. Il participe en Provence à de nombreuses arrestations, souvent accompagnées de chantage, de Français et d'étrangers qui sont envoyés travailler en Allemagne
À Paris, Joseph Damiani aurait participé, sous uniforme allemand, à des opérations de chantage contre des trafiquants montées par son oncle « Santos »
Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1944, Joseph Damiani participe en compagnie de Bernard Madeleine, sous les couleurs de « la Résistance », à l'« expédition » d'un faux maquis mené par Édouard Dirand, dit « Eddy », dit « lieutenant Georges », chez un commerçant de La Guerche-de-Bretagne qu'ils dévalisent.D'après ce site : http://criminocorpus.hypotheses.org/10379 Joseph Damiani comparut d’abord devant la cour de justice de Marseille le 20 juillet 1946 sous la prévention d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, plus précisément pour appartenance au Parti Populaire Français (PPF) de Jacques Doriot, pour avoir été membre d’un service allemand, le Schuztkorps, pour avoir été le garde du corps du directeur de l’Office de placement allemand de Marseille et pour avoir traqué et arrêté des réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO). Il fut condamné à vingt années de travaux forcés et à la dégradation nationale à vie. En 1947, incarcéré à la prison de la Santé à Paris dans l’attente de son procès pour le triple assassinat, il tenta de s’en évader avec quatre complices. Les 9 et 10 juillet 1948, il comparut devant la cour d’assises de la Seine et fut condamné à la peine de mort, tout comme son complice Georges Accad. Le 17 novembre 1948 son pourvoi en cassation fut rejeté. Le 3 mars 1949, il fut gracié par le président de la République. Sa peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité. Le 25 mai 1949, il fut encore jugé par le tribunal correctionnel de la Seine pour des vols « en alléguant de faux ordres d’une autorité étrangère », vols aux faux policiers en se prétendant « police allemande » à l’encontre de deux personnes de religion juive, commis le 11 août 1944 à Lyon. Avec un complice, membre du PPF et de la Gestapo, ils se prétendirent membres de la police allemande pour voler de l’argent, des bijoux et des vêtements. Il fut condamné à dix années de prison. Toutes les peines furent confondues. Il purgea l’essentiel de sa peine dans la maison centrale de Melun. Le 14 novembre 1951, sa peine de perpétuité fut ramenée à vingt années de travaux forcés. Il fut libéré de Melun le 4 décembre 1956, après onze ans et demi d’emprisonnement.Le Nouvel Obs évoque aussi le passé de José Giovanni : http://bibliobs.nouvelobs.com/polar/20130911.OBS6369/jose-giovanni-n-avait-pas-choisi-la-resistance-mais-bien-la-collaboration.html Sa vie aurait pu être le scénario d'un film, sa nouvelle, huit mois face à la tombe, Journal d'un condamné à mort est lisible ici : https://criminocorpus.org/fr/bibliotheque/doc/558/ ALEX
___________________________________ ____________________________________ « Je ne veux pas me faire ficher, estampiller, enregistrer, ni me faire classer puis déclasser ou numéroter. Ma vie m’appartient ». N°6 Le Prisonnier | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: José Giovanni, de la collaboration à la pègre Mer Oct 18 2017, 06:22 | |
| Merci de cette histoire, je viens de lire les écrits de Joseph Damiani, Quel caractère d'homme, mais un sacré truand !!! |
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Invité Invité
| Sujet: Re: José Giovanni, de la collaboration à la pègre Mer Oct 18 2017, 07:08 | |
| En passant sans doute un peu par la dénonciation et le marcado negra |
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| Sujet: Re: José Giovanni, de la collaboration à la pègre | |
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