A brûle-pourpoint
- Auteur : Marine Picat - Direction : DICoD
Aujourd’hui, « à brûle-pourpoint » signifie « brusquement », « sans ménagement ». Mais qu’est-ce qu’un pourpoint… ?
Pour savoir d’où vient cette expression, il faut remonter quelques siècles en arrière, aux alentours de 1200. A cette époque, l’expression complète était « tirer à brûle-pourpoint ».
Entre le XIIIe et le XVIIe siècle, les hommes portaient ce que l’on appelle un « pourpoint ». Il s’agissait d’une veste matelassée qui recouvrait le corps du cou jusqu’en-dessous de la ceinture. Une armure et des chausses pouvaient être ajoutées par dessus, grâce à des fixations.
Cette tenue, relativement discrète et pratique, était portée en Europe par les soldats durant les batailles.
« Tirer à brûle-pourpoint » signifiait, à l’époque, « tirer à bout-portant ».
En effet, lorsqu’un soldat tirait tout près, voire contre le pourpoint d’un adversaire, cela provoquait évidemment une blessure, mais aussi une brûlure sur le vêtement. Il faut se rappeler qu’à l’époque, les armes à feu étaient chargées avec de la poudre versée directement dans le canon. Cela occasionnait d’ailleurs quelques menus incidents…
Ainsi, lorsque l’on était la cible d’un tir « à brûle-pourpoint », on ne voyait pas le coup arriver, on était pris au dépourvu, sans avoir la possibilité de réagir.
Même si les pourpoints et les mousquets sont plus rarement utilisés aujourd’hui, peu à peu remplacés par les gilets pare-balle et les fusils d’assaut, le sens de l’expression est resté sensiblement le même depuis cette époque.