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 Le 19 Mars 1962 - Cessez le feu unilatéral en Algerie.

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MessageSujet: Le 19 Mars 1962 - Cessez le feu unilatéral en Algerie.   Le 19 Mars 1962 - Cessez le feu unilatéral en Algerie. Icon_minitimeVen Mar 31 2017, 10:22

SOURCE : Blog Herodote.net
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19 mars 1962

Cessez-le-feu en Algérie

Affiche du référendum du 8 avril 1962Le 19 mars 1962, à midi, prend officiellement effet un cessez-le-feu qui met fin à huit ans de guerre en Algérie.
Le 19 Mars 1962 - Cessez le feu unilatéral en Algerie. Algeri10
La veille, le gouvernement français a cédé au gouvernement provisoire de la république algérienne ses pouvoirs sur l'Algérie et le Sahara.

Un double référendum vient bientôt conforter cette décision. Le 8 avril 1962, les Français de métropole approuvent à plus de 90% le choix du général de Gaulle. Le 1er juillet 1962, les Algériens se prononcent encore plus massivement pour l'indépendance de leur pays.

L'indépendance devient effective le 3 juillet 1962. Le 4 juillet, Ahmed Ben Bella s'installe à Alger en qualité de président de la nouvelle république. Le 5 juillet, l'indépendance est officiellement proclamée.

Une transition sanglante
Pourtant, le cessez-le-feu du 19 mars est loin d'aboutir à un retour au calme immédiat. Les combats et les massacres se prolongent jusqu'au 3 juillet et redoublent même de violence. Leurs principales victimes sont les Pieds-noirs et les harkis, touchés par les représailles du FLN (Front de libération nationale). Les luttes entre fractions du FLN pour le pouvoir coûtent font également couler beaucoup de sang.

L'OAS (Organisation de l'Armée Secrète), créée en 1961 en réaction au « lâchage » de l'Algérie par le général de Gaulle, multiplie les attentats aveugles après le cessez-le-feu. Elle est responsable d'environ 2.400 assassinats de Français et surtout d'Algériens.

Le 26 mars 1962, des tirailleurs algériens de l'armée française font plus de cinquante morts en tirant à Alger sur une foule pacifique de manifestants européens. Ce massacre de la rue d'Isly et celui du 5 juillet 1962, à Oran, accélèrent la fuite des Pieds-Noirs et Juifs sépharades vers la France, où ils débarquent avec leurs valises pour seuls biens.

Un traumatisme durable
La vie politique française sera longtemps marquée par les séquelles de cette guerre non déclarée, qui a éclaté le 1er novembre 1954 et a mobilisé pas moins de deux millions de jeunes Français du contingent. Elle a fait au total 25 000 tués chez les soldats français, 2 000 morts de la Légion étrangère, un millier de disparus et 1 300 soldats morts des suites de leurs blessures.

Environ 270 000 musulmans algériens sont morts du fait de la guerre, sur une population totale de dix millions d'habitants. Sans parler de 8 000 villages incendiés et 2,1 millions de musulmans déportés dans des camps de regroupement.

L'une des séquelles parmi les plus douloureuses est le sort fait aux supplétifs musulmans de l'armée française, les harkis.

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MessageSujet: Re: Le 19 Mars 1962 - Cessez le feu unilatéral en Algerie.   Le 19 Mars 1962 - Cessez le feu unilatéral en Algerie. Icon_minitimeVen Mar 31 2017, 10:28

Le drame des Harkis - Herodote.net
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Guerre d'Algérie  Le drame harki



Été 1962 : parmi les principales victimes de l'évacuation hâtive de l'Algérie figurent les supplétifs musulmans. Ils sont communément appelés harkis, d'après le nom donné à leur formation : harka (« mouvement » en langue arabe).
André Larané
Une unité de harki en Oranie en 1956
Répudiés par tous
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Le 19 Mars 1962 - Cessez le feu unilatéral en Algerie. Harki-10

260 000 musulmans servaient les autorités françaises en qualité de harkis mais aussi comme élus, fonctionnaires ou militaires de carrière. Avec leur famille, ils représentaient un million de personnes, soit un effectif équivalent à celui de la population « européenne » (pieds-noirs et juifs locaux).

93 000 d'entre elles ont pu gagner la France. Mais on estime que 50 000 autres, empêchées de partir, ont payé de leur vie leur engagement au côté de l'ancienne puissance coloniale, victimes de vengeances locales ou d'une justice expéditive. Les autres ont pu se réinsérer vaille que vaille dans l'Algérie indépendante.

À la veille de l'indépendance de l'Algérie, les Français de la métropole ne se soucient pas de leur devenir (sauf exceptions rarissimes comme l'historien Pierre Vidal-Naquet). Ils se donnent bonne conscience en feignant de croire au respect par le FLN de son engagement de ne pas exercer de représailles.

Le président de la République, le général de Gaulle, est réticent au transfert des harkis en métropole. Attaché à une vision conventionnelle de la France, celle de Jules Ferry et de Jules Michelet, il craint que le pays ne perde son identité en recevant un trop grand nombre de musulmans. Quant aux communistes, très influents dans la gauche française, ils assimilent les harkis à des « collabos » et ne s'affligent aucunement de leur sort.

C'est ainsi que les officiers reçoivent l'ordre de désarmer leurs subordonnés musulmans. Pour vaincre leur méfiance, beaucoup usent du prétexte d'une inspection de routine. Ils les livrent sans armes à la vindicte des autres musulmans. Le ministre des Affaires algériennes Louis Joxe interdit formellement l'embarquement des harkis sur les navires à destination de la métropole.

93 000 musulmans, y compris femmes, enfants et famille proche, devront leur salut à des officiers qui ne supportent pas d'abandonner leurs hommes et, pour cela, bafouent les consignes des autorités supérieures. Beaucoup de ces officiers, traumatisés par l'attitude du général de Gaulle et de son gouvernement, rejoindront un peu plus tard l'OAS.

Il semble qu'une partie des harkis restés en Algérie ont pu s'insérer dans la nouvelle société mais, comme il était à craindre, beaucoup n'ont pas eu cette chance et ont dû affronter la vengeance des vainqueurs. Les chiffres avancés par l'historien Charles-André Ageron (*) sont de 50 000 harkis massacrés dans les semaines qui suivent la proclamation du « cessez-le-feu ». Quelques rares témoignages font état de cruautés extrêmes. Mais leur évocation va demeurer taboue en France jusqu'à la fin des années 1990.

En métropole, dès 1963, une partie des rapatriés musulmans, en particulier les infirmes, les vieux et les malades, sont éparpillés dans près de 70 hameaux de forestage relégués à plusieurs kilomètres des villages et lieux de vie.

Leurs enfants sont scolarisés sur place jusqu'au secondaire. Ils endurent l'ostracisme de leur voisins et doivent parfois encaisser le mépris de leurs enseignants, des instituteurs qui se classent volontiers à gauche et se veulent anticolonialistes. Certains camps d'accueil d'urgence, tels que Bias ou Saint-Maurice-l'Adoise, vont perdurer jusqu'en 1975, générant un mal de vivre aigu parmi les descendants des harkis, évalués à quelques centaines de milliers (près de 1% de la population française).

Faute de mieux, le président Jacques Chirac a décidé par décret, en 2001, que le 25 septembre serait une journée d'hommage aux harkis. Difficile de faire plus, le drame des harkis relevant de la responsabilité des dirigeants français qui les ont abandonnés et au moins autant de celle des indépendantistes algériens, aujourd'hui au pouvoir à Alger, qui les ont sciemment massacrés.

Publié ou mis à jour le : 2016-10-03
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