Du champ de manœuvre à l'Hexagone Balard
- Auteur : Domenico Morano -
Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, la rédaction vous propose de revenir sur la longue histoire du site de Balard.
Les origines de l’actuel site du ministère de la Défense remontent au 29 mars 1890. Soucieuse de préserver des monuments de l’exposition universelle de 1889 et de retrouver le libre emploi du Champ de Mars jusqu’alors utilisé comme champ de manœuvre, la ville de Paris acquiert des terrains à Issy-les-Moulineaux.
Elle signe alors avec l’armée une convention instaurant sur le village d’Issy un champ de manœuvre militaire de 63 hectares.
Si ce terrain est dans un premier temps employé pour faire manœuvrer les unités, il sert très vite de champ d’expérimentation à l’aviation naissante. A tel point que le 15 septembre 1928,
le ministère de l’Air, créé plus tôt dans l’année, s’installe sur le site boulevard Victor. Les bâtiments de la toute nouvelle « Cité de l’Air » sont réalisés dans la foulée, en 1934.
1936 voit l’inauguration sur le site de la base aérienne 117, baptisée « capitaine Georges Guynemer », et qui accueille le 117ème bataillon de l’air.
Mais le site est d’emblée interarmées : la Marine avait installé en 1931 dans un bâtiment imaginé par l’architecte Auguste Perret le siège de son service technique des constructions navales. L’Ecole nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA) y installe ses locaux dès 1928. La Direction générale de l’armement (DGA) est aussi présente : le site abrite le bassin des carènes, le centre d’essais de la DGA.
Les histoires de France et de Paris ont laissé des traces sur l’actuel site de Balard. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, 140 résistants furent fusillés dans le stand de tir de Balard. Un mur a été élevé à leur mémoire. Plus tard, en 1962, alors que le site est coupé en deux par la construction de l’avenue de la Porte de Sèvres, le premier tronçon du périphérique parisien s’incruste dans les constructions infrastructurelles.
Mais la base aérienne 117 a vécu. Le 25 juin 2015, la BA 117 et son bataillon sont dissous afin d’accueillir à Balard la quasi-totalité des personnels du ministère de la Défense.