Le saviez-vous : être au taquet - Auteur : Domenico Morano - Le saviez-vous ?
Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques.
Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, la rédaction vous propose de découvrir les origines de l’expression « être au taquet ».
Être acculé à l’extrême limite de ses moyens d’action ou de son temps, avoir atteint une limite infranchissable, c’est être « au taquet ». Mais pour qui n’a pas le pied marin, l’expression n’est pas facile à comprendre.
Si un taquet désigne dès le XVe siècle un morceau de bois visant à tenir une porte fermée – ce qui n’est autre que l’ancêtre de notre actuel loquet – le terme prend un autre sens au XVIIe.
Dans le milieu maritime, le taquet renvoie à une pièce métallique permettant de maintenir un cordage – un « bout » – dans une certaine position. Dans un cas comme dans l’autre, le taquet est synonyme d’objet bloquant.
Comme il permet sur un navire de tendre le « bout » au maximum, le taquet devient par métonymie également synonyme d’une limite qui ne peut être franchie.
C’est pourquoi cette idée d’atteinte d’un seuil maximal a connu une seconde jeunesse dans la Marine nationale, où l’expression « être au taquet » signifie désormais « avoir atteint la limite de ses possibilités, en annuités de retraite, en charge de travail, voire… en matière de patience ».
De même, on dit aujourd’hui d’une personne débordée de travail qu’elle est « au taquet » : elle ne peut assumer absolument aucune nouvelle tâche